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Compte-rendu du Conseil des ministres

Présidence de la Polynésie française © Cédric VALAX

Présidence de la Polynésie française © Cédric VALAX

Un Conseil des ministres s’est tenu mercredi à la Présidence de la Polynésie française. Plusieurs dossiers ont été abordés lors du point presse donné par le porte-parole du gouvernement, Marcel Tuihani, en présence également du ministre de la Solidarité, Manolita Ly, et du ministre de la Santé, Béatrice Chansin.

Conférence des régions périphériques maritimes d’Europe

Le Ministre des Ressources Marines, Tearii ALPHA,a présenté une communication en Conseil des ministres relative à la participation de la Polynésie française à la 34ème Assemblée générale de la commission des îles de la conférence des régions périphériques maritimes d’Europe (CRPM). Le Président du Pays avait mandaté, les 22 et 23 avril derniers, le ministre pour représenter la Polynésie française à la 34ème Assemblée générale de la commission des Iles de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes d’Europe.

La Commission des Iles de la puissante CRPM est constituée de vingt-quatre autorités régionales insulaires européennes qui comptent plus de treize millions d’habitants.Elle est donc une force de proposition et d’influence incontestable auprès des institutions européennes et des États membres en matière de reconnaissance des problématiques spécifiques liées à l’insularité dans la mise en œuvre des politiques nationale et européenne.

Cette 34ème Assemblée générale de la Commission des Iles marquait l’entrée de la Polynésie française dans le vaste réseau de la CRPM qui compte 160 régions et dont les principales missions consistent, d’une part, à défendre les intérêts de ses adhérents auprès des instances nationale et européenne, et, d’autre part, à positionner le développement maritime intégré et la croissance bleue au centre des stratégies européennes. A la demande du Président, l’adhésion de la Polynésie française à la Conférence des Régions Périphériques Maritimes d’Europe a été acceptée à l’unanimité, le 14 février dernier.Grâce à cette initiative, la Polynésie française est ainsi devenue la seule entité représentant le Pacifique, et l’unique archipel ayant le statut de PTOM, au sein des régions maritimes européennes.

Dans sa présentation de la Polynésie française devant les membres de la Commission, et en présence du Commissaire européen en charge de la Politique Régionale, Johannes HAHN, le ministre Tearii ALPHA a insisté sur la vocation éminemment maritime de la Polynésie et a attiré l’attention des régions européennes sur l’urgence, pour la France et l’Europe, de prendre conscience des opportunités que représente notre zone économique exclusive en termes de solutions aux enjeux économiques, sociaux et humanitaires auxquels l’Europe et le monde sont d’ores et déjà confrontés.

Politique familiale : programme « Take C.A.R.E »

La Ministre de la Solidarité, Manolita LY, a présenté une communication sur la politique familiale en Polynésie française. La famille devrait être l’entité et le socle de la société en Polynésie, son équilibre participant de l’autonomie et du bien-être des enfants, des hommes et des femmes. En Polynésie française, la notion de famille est tout à fait spécifique, puisqu’elle étend les liens familiaux au delà de la filiation « simple » et de la structure familiale nucléaire (père, mère et enfants).

Les facteurs de crise économique (perte d’emplois, situation de surendettement, précarité au niveau du logement) deviennent source de perturbation pour les familles. La puissance publique doit impulser et initier une politique d’accompagnement des familles, forte, innovante et efficiente, pour tendre vers une plus grande cohésion et équité sociale.En complément des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement existants assurés notamment par la Direction des Affaires Sociales, le service social de la Caisse de la Prévoyance Sociale, le Fare Tama Hau, les services de santé de proximité, les établissements d’accueil et d’hébergement, il est urgent et nécessaire de redéfinir la place de l’accompagnement de proximité aux fins de promouvoir des comportements adaptés face aux effets induits par cette crise économique.

En lien avec les autres ministères, la coordination entre les réseaux associatifs, religieux, féminins et celui des délégués relevant du domaine social au sein des communes sera assurée. Le Service de la Délégation à la Famille et à la Condition féminine sera chargé de la coordination des missions déclinées et ce dans une situation de transformations sociétales majeures. Un programme intitulé« Take C.A.R.E » (CARE, accronyme pour Confiance retrouvée, Accompagnement soutenu, Responsabilité assumée, Engagement durable) va donc être mis en place sur la période 2014-2018. Les objectifs opérationnels sont notamment d’améliorer les conditions matérielles d’existence des familles, de développer les dispositifs de soutien, d’améliorer les relations avec les institutions ou encore d’améliorer les relations intra-familiales.

Les actions identifiées se feront en cohérence avec tous les acteurs de terrain qu’ils soient du secteur public, privé ou associatif. Une politique familiale efficiente implique un partenariat étroit de toutes les institutions pour que la prévention soit prioritaire et l’action sociale ne soit qu’un élément de la politique familiale.Il est en effet nécessaire d’articuler de façon cohérente politique de la famille, protection sociale, action sociale et autres interventions économiques et sociales.La politique familiale relèvera, au-delà des prérogatives exercées par le ministère de la famille, d’une lecture et d’une mise en œuvre interministérielle.

Maisons de l’enfance : prise en charge de la petite enfance

Dans le cadre du Pacte de Progrès et du Contrat de développement, un partenariat Etat-Pays a été acté en 2009 pour développer en Polynésie française l’accueil de la petite enfance au sein de communes volontaires.Cette convention devait permettre le financement de la construction de cinq Maisons de l’enfance, trois à Tahiti, une aux îles Sous-le-Vent et une aux Marquises.

Depuis le lancement du projet, l’irresponsabilité et l’absence de vision prospective des gouvernements successifs dans le domaine de la petite enfance n’avaient jusqu’à présent pas permis la mise en route de ces chantiers. En décembre dernier, un arrêté du Conseil des ministres a confié la gestion et la coordination de ces Maisons de l’enfance au Fare Tama Hau. Un budget de fonctionnement de 44 millions Fcfpa été voté et une AP d’investissement de 20 millions Fcfpdoit permettre la mise en état de ces maisons précédant l’ouverture. Chaque structure sera équipée de matériel pédagogique et d’éveil financé sur un fond de prévention de la Caisse de prévoyance sociale. Le personnel sera composé d’une éducatrice de jeunes enfants ou d’une éducatrice spécialisée et de deux agents sociaux titulaires d’un CAP « petite enfance ».

Ces Maisons de l’Enfance permettront l’accueil de jeunes enfants dans un cadre éducatif, sanitaire et social favorable à leur épanouissement et donneront ainsi à leurs parents l’opportunité d’exercer une activité, de lutter contre l’isolement ou l’exclusion sociale, et de trouver sur un même site, au plus près de chez eux, une multiplicité de services.Ces structures sont dimensionnées pour accueillir 35 enfants au plus, dans des conditions correspondant aux normes d’hygiène et de sécurité en vigueur et favoriseront des activités au service d’une haute qualité éducative et du développement précoce des capacités linguistiques. La première structure de ce type sera inaugurée jeudi à Faa’a. Deux autres Maisons de l’enfance à Tahiti, à Punaauia, puis à Taravao, seront inaugurées d’ici la fin de l’année. Deux structures similaires aux Marquises (Taiohae) et aux îles Sous-le-Vent (Uturoa) seront opérationnelles au premier trimestre 2015.

Brevets de capitaine de pêche

Le Ministre de l’Equipement, Albert SOLIA, a présenté une communication en Conseil des ministres relative à la formation et à la délivrance du brevet de capitaine de pêche au large. Sur le fondement des nouvelles compétences du Pays de 2004 en matière de conduite des navires, est engagée une véritable réforme de fond de la formation professionnelle maritime à la pêche afin d’adapter les titres de formation requis pour le commandement d’un navire à la navigation pratiquée dans notre Pays tout en améliorant la diffusion des techniques modernes, en intégrant l’ensemble des formations qui touche à la sécurité à bord.Après un état des lieux et un recensement des besoins, un projet réglementaire a été conçu afin de répondre aux objectifs définis en termes de formation. Le pragmatisme de cette démarche comme la méthodologie usitée ont été salués par les professionnels et les syndicats représentatifs consultés lors de la commission globale tripartite en date du 15 janvier dernier au terme de laquelle un avis favorable à l’unanimité a été rendu. Le texte porte sur les trois titres suivants :

  • le certificat d’initiation nautique « pêche et cultures marines » : formation de base pour exercer les fonctions de matelot à bord de tout navire de pêche ;
  •  le brevet de capitaine de pêche côtière : titre de commandement d’un navire de pêche destiné à la pêche côtière définie par une durée à la mer supérieure à 24 heures et inférieure ou égale à 120 heures ;
  • le brevet de capitaine de pêche au large : titre de commandement d’un navire de pêche inférieur ou égal à 25 mètres destiné à la pêche hauturière définie par une durée à la mer supérieure à 120 heures (soit 5 jours).

La création de ces titres vise à professionnaliser les équipages des navires armés à la pêche professionnelle et à permettre à leurs titulaires d’exercer en toute sécurité des fonctions de capitaine, d’officier ou de matelot à bord de ses navires. L’accompagnement de ce dispositif est nécessaire avec la contribution de groupes et de réunions de travail. L’ensemble du dispositif s’accompagne de mesures d’équivalences pour les professionnels en activité. La création de la filière formation professionnelle maritime est une avancée pour la modernisation de ce secteur.

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