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Copé pourra-t-il un jour rebondir ?

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LE DÉBAT – Le désormais ex-président de l’UMP a officiellement quitté la tête du parti dimanche. Et maintenant, que peut-il faire ?

Ca y est, c’est terminé. Jean-François Copé a officiellement démissionné de la présidence de l’UMP dimanche. Il laisse sa place à un triumvirat, composé des trois anciens Premier ministres François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, chargés d’assurer l’intérim en attendant un congrès fondateur en octobre. Le député-maire de Meaux, qui se place en victime dans l’affaire Bygmalion, veut maintenant « faire de la politique autrement », et « commencer par se taire », selon ses propres mots.

Mais pourra-t-il vraiment rebondir ? Europe1.fr a posé la question à Bruno Jeudy, rédacteur en chef du Journal du dimanche et Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1. Sur le cas Copé, pas de réponse tranchée. Il y a du pour et du contre.

LES ARGUMENTS POUR

Parce qu’il croit en son destin

Caroline Roux et Bruno Jeudy partagent d’abord ce même constat. Plus que d’autres encore, Jean-François Copé croit en son destin et donc en son avenir politique. « Il ne s’imagine pas une seule seconde disqualifié et même après l’affaire Bygmalion, il ne s’interdit rien, pas même de se présenter à la primaire de 2016 pour la présidentielle de 2017 », assure Caroline Roux, l’éditorialiste politique d’Europe 1.

« Jean-François Copé est un combattant » :

Le député-maire de Meaux compte effectivement moins s’exprimer dans les médias pendant quelque temps – « une manière de se laver des soupçons qui pèsent sur lui dans l’affaire Bygmalion », analyse Caroline Roux. Pour autant, Jean-François Copé ne fera pas de politique « autrement ». Et pas question pour lui de se laisser ostraciser. L’ancien patron de l’UMP a ainsi prévu de continuer à siéger à tous les bureaux politiques statutaires de l’UMP, où l’on peaufine la stratégie du parti. Pour démontrer qu’il n’est pas isolé, le député de Meaux va continuer à réunir ses amis tous les mardis matin au Palais-Bourbon.

Parce qu’il aime se relever

« En politique, on ne meurt que pour ressusciter », disait Talleyrand. La phrase va quand même un gant à Jean-François Copé, « le combattant », dixit Caroline Roux. Pour l’anecdote, ses collaborateurs de la rue de Vaugirard lui ont offert comme cadeau une affiche de cinéma représentant Zorro, un personnage qu’il affectionne. « Lorsqu’il tombe de cheval, il y remonte toujours », a pris soin de souligner le désormais ex-patron de l’UMP.

Bruno-Jeudy_scalewidth_168« Il a du tempérament, il est bagarreur et croit en lui, même s’il est le seul. Il s’est déjà relevé, de revers électoraux et de plusieurs scandales : celui, récent, des soupçons de fraude lors de l’élection à la présidence de l’UMP, ou celui de 2005, lorsque l’on a appris qu’il prêtait à un ami un logement de 230m2 à Paris, loué par l’Etat, alors qu’il était ministre du Budget », rappelle de son côté Bruno Jeudy.

LES ARGUMENTS CONTRE

Parce que l’affaire Bygmalion n’est pas fini

« En politique, par définition, on n’est jamais mort. Mais pour Jean-François Copé, ça s’annonce extrêmement compliqué », estime le rédacteur en chef du JDD. « Il a été débarqué dans des circonstances qui pourraient lui attirer des ennuis avec la justice. Il dit qu’il n’a rien su mais c’est tout de même sous sa présidence que l’affaire Bygmalion a éclaté, que 11 millions d’euros ont disparu. Les circonstances de son départ sont graves et il risque autre chose qu’une chute en politique », tranche Bruno Jeudy. « Les affaires peuvent mettre un terme à une carrière politique », rappelle Caroline Roux, citant l’affaire Cahuzac ou l’affaire Gaymard. En février 2005, celui qui était alors ministre de l’Economie avait démissionné à la suite des révélations du Canard Enchaîné sur son appartement, un duplex de 600m2 payé par l’Etat 14.000 euros par mois. Une affaire qui a stoppé sec l’ascension de ce bébé Chirac.

Parce que c’est l’éternel mal aimé

Jean-François Copé n’a jamais été populaire et l’affaire Bygmalion n’a pas arrangé les choses. 72% des Français ont une mauvaise opinion de lui, dans le dernier sondage Ifop sur les personnalités politiques. « C’est l’un des hommes politiques les moins populaires, à cause de ce qu’il incarne politiquement mais aussi par sa personnalité, un mélange d’affairisme, d’arrogance et de donneur de leçons », juge Bruno Jeudy.

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Source : Europe1

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