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Course à la Maison Blanche: Hillary Clinton souffre d'une pneumonie

New York (AFP) – La candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton, bientôt 69 ans, était sous pression lundi pour s’expliquer sur sa santé et le malaise qui a forcé son équipe à révéler qu’elle souffrait d’une pneumonie, après deux jours de secret.

Chez elle à Chappaqua près de New York, elle a annulé tard dimanche le voyage qu’elle devait effectuer en Californie lundi et mardi pour lever des fonds et faire campagne.

Dimanche matin, elle avait quitté précipitamment la cérémonie d’hommage aux victimes du 11-Septembre à New York pour cause de déshydratation et de coup de chaud, selon son médecin.

Un témoin l’a filmée, de dos, perdant l’équilibre et incapable de monter à bord de son véhicule sans l’aide de deux gardes du corps, une vidéo qui a fait le tour d’internet, notamment dans les médias conservateurs. Quelques heures après, elle est apparue tout sourire, debout et disant qu’elle se sentait bien.

Après de longues heures de silence, son équipe a publié un communiqué du médecin personnel d’Hillary Clinton, Lisa Bardack, déclarant qu’elle était réhydratée, mais que la candidate était traitée par antibiotiques pour une pneumonie. La date de ce diagnostic: vendredi, soit deux jours auparavant.

Donald Trump, 70 ans, accuse sa rivale, en tête des sondages, de manquer d’énergie et d’avoir besoin de constamment se reposer. Certains républicains insinuent qu’elle est malade. Des rumeurs démarrées par les quintes de toux fréquentes de la candidate, mises sur le compte d’allergies.

Dimanche, journée de pause dans la campagne électorale, Donald Trump n’a pas commenté la santé de sa rivale.

Le républicain pourrait préférer exploiter le faux pas d’Hillary Clinton qui a qualifié, vendredi soir lors d’une réception de levée de fonds, la moitié des électeurs de Trump de « panier de pitoyables », « racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes ».

Elle a regretté ses paroles samedi, mais trop tard pour apaiser la fureur des républicains.

– Les faits –

Hillary Clinton s’est révélée plus transparente que son adversaire en matière de santé, mais les informations datent, a fortiori pour une personne de 68 ans.

Elle a publié en juillet 2015 une lettre de deux pages du docteur Lisa Bardack. Y sont décrits ses médicaments, dont des anticoagulants et des antihistaminiques contre les allergies saisonnières. Elle souffre aussi d’hypothyroïdie.

L’ancienne chef de la diplomatie a subi des thromboses en 1998 et 2009 ainsi qu’une commotion cérébrale suivie d’un caillot à la tête en 2012, après une chute causée par une déshydratation. Elle a vu double pendant deux mois, selon son médecin, et Bill Clinton a dit à l’époque qu’il lui fallut six mois pour s’en remettre.

Le 16 août dernier, Lisa Bardack a de nouveau déclaré: « Mme Clinton est en excellente santé et apte à exercer les fonctions de présidente des Etats-Unis ».

Côté Trump, le médecin Harold Bornstein a publié en décembre 2015 une courte lettre écrite de son propre aveu dans la précipitation, et à la formulation vague et emphatique sur « l’excellente » santé de M. Trump.

Mais le 5 septembre, interrogé sur la publication de son dossier médical complet, Donald Trump a dit: « Maintenant que vous me le demandez, je vais le faire ».

– Les précédents –

Les défenseurs d’Hillary Clinton soulignent que le jour de son diagnostic elle a participé à deux réceptions de levée de fonds, une réunion sur la sécurité nationale et une conférence de presse, et qu’elle a accordé une interview. Samedi, elle a participé à une réception de levée de fonds.

Preuve, selon eux, que la sexagénaire est une force de la nature.

« Continuer malgré la maladie, c’est ce que font les femmes, stoïquement, tous les jours », a défendu sur Twitter Jennifer Grandholm, ancienne gouverneure du Michigan et soutien de Mme Clinton.

Certains rappelaient que le président George H. W. Bush s’était effondré en vomissant sur le Premier ministre japonais en 1992, terrassé par une gastroentérite, et qu’en 2002, George W. Bush avait brièvement perdu connaissance après s’être étranglé avec un pretzel.

Mais au-delà des précédents, le retard de communication sur la pneumonie illustre le manque de transparence de chaque candidat.

« Je peux attester que les Américains ont besoin de beaucoup plus d’informations médicales de la part de ces deux candidats », a écrit vendredi dans le Washington Post David Scheiner, le médecin signataire du bulletin de santé de Barack Obama en 2008. « A ces âges-là, il peut commencer à leur arriver des choses ».

Hillary Clinton à son arrivée le 11 septembre 2016 à New York aux cérémonies commémoratives des attentats du 9/11. © AFP

© AFP Bryan R. Smith
Hillary Clinton à son arrivée le 11 septembre 2016 à New York aux cérémonies commémoratives des attentats du 9/11

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