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Couvre-feu : le patronat demande les mêmes aides qu’en métropole

Si la restauration parait le secteur le plus touché par le couvre-feu, d’autres activités le sont, notamment dans l’évènementiel. ©Charlie Réné

Restauration, tourisme, spectacles, culture… Le couvre-feu va avoir des conséquences « graves » sur des secteurs déjà très affaiblis par la crise. Pour les représentants du Medef ou de la CPME, aucun doute : les autorités doivent « prendre leurs responsabilités » et aider ces entreprises. Un message notamment adressé à l’État : après avoir étendu le couvre-feu à la Polynésie, il est urgent d’étendre les aides qui vont avec.

« On ne s’y attendait pas, ou alors pas comme ça ». Les chefs d’entreprises ont été les premiers surpris par l’annonce du premier ministre Jean Castex, ce matin. Hier encore, l’idée d’un retour du couvre-feu paraissait « en discussion ». De la réunion organisée au Haussariat lundi, le patronat comme les syndicats, rapportent une certaine « hésitation » des autorités, le président Édouard Fritch ayant même expliqué, d’après certains témoignages, que le couvre-feu ne serait « pas pour tout de suite ». Ce matin, pourtant, Dominique Sorain a bien précisé que le Pays et le Haussariat avait fait la demande « ensemble » auprès du premier ministre, pour ajouter la Polynésie à la liste des territoires concernés.

Conséquences graves

Pour autant, les représentants des entreprises, qui étaient de nouveau reçus au haussariat, ce jeudi soir, pour parler des modalités d’application du couvre-feu, n’étaient pas farouchement opposés au dispositif. « On est favorable à toute mesure qui permet d’éviter la propagation du virus, et le couvre-feu en fait visiblement partie », explique Frédéric Dock, le président du Medef. Mais, l’organisation patronale s’est employée à rappeler que ce dispositif va « créer un véritable choc » dans certains secteurs, déjà affaiblis par l’épidémie. Tourisme – à Tahiti et Moorea, mais aussi, par répercussion, dans les îles -, évènementiel, culture, et bien sûr restauration et débits de boissons… « Les conséquences économiques de ces décisions doivent être prises en compte immédiatement par les autorités et en particulier par l’État », qui a « pris la responsabilité » du couvre-feu, reprend le responsable du Medef. En métropole, des mesure d’aides spécifiques à ces secteurs accompagne l’interdiction de circuler le soir. La Polynésie doit bénéficier de tout le « package », insiste le responsable.

Un discours partagé, pour l’essentiel, par la CPME. L’organisation patronale, elle aussi inquiète pour plusieurs secteurs,  compte notamment dans ses rangs le syndicat des restaurants, bars et snacks bars. Des activités qui connaissent aujourd’hui une perte de chiffre d’affaire de 30 à 40% par rapport à la même période l’année dernière. Sur le reste, le service du soir constitue 40% des recettes. Les restrictions horaires vont donc avoir des conséquences graves, insiste le président du syndicat et vice-président de la CPME, Maxime Antoine-Michard. La question de l’éligibilité de la Polynésie aux mesures de soutien nationales se pose de façon urgente.

Un dispositif national peu flexible

Lors de la réunion de ce soir au Haussariat, le syndicat a aussi demandé de la « flexibilité » pour les restaurants. Les employés sont déjà, comme dans d’autres entreprises, autorisés à se déplacer pendant les horaires du couvre-feu si nécessaire. Mais du côté des clients, rien n’est prévu. L’idée : demander « un battement d’une heure pour les clients des restaurants » afin qu’il puisse rester dans l’établissement jusqu’à 21 heures et rentrer ensuite chez eux. Pour justifier cette demande, Maxime Antoine-Michard pointe qu’hormis de rares « cas particuliers » – le Piment Rouge en était un notable – les restaurants « ne sont pas identifiés comme des clusters, à la différence des soirées privées ».

Autant de demandes qui ont été formulées auprès de la représentation de l’État ce soir. Mais à l’heure actuelle le dispositif national n’admet aucune adaptation des horaires (22h – 4h au lieu de 21h – 6h) qui étaient souhaité par beaucoup de professionnels, mais aussi par certains élus. Quand aux aides d’État, l’éligibilité de la Polynésie ne semble pas aller de soi d’un point de vue juridique. Le travail de « lobbying » commence, donc.

 

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1 Commentaire

  1. simone Grand
    23 octobre 2020 à 7h42 — Répondre

    ça devrait s’arrêter à 5h du mat, au lever du soleil. Parce qu’ici nous nous levons à cette heure-là pour marcher à la fraîche avant d’attaquer sainement la journée.

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