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Covid-19 : la Polynésie attendra le feu vert de l’OMS pour utiliser la chloroquine

Sean Casey, spécialiste des crises sanitaires a été envoyé par l’OMS pour conseiller le gouvernement polynésien, participe chaque jour au point d’information de la cellule de crise du Pays. ©C.R.

C’est ce qu’a annoncé le gouvernement dans un communiqué où il confirme avoir commandé des médicaments à base de chloroquine en Chine. La molécule, qui fait partie des traitements testés pour soigner les malades du coronavirus, est au centre d’un débat très animé en France et dans le monde.

« La Polynésie française a effectué une commande de chloroquine auprès de laboratoires pharmaceutiques chinois agréés », a confirmé ce vendredi la cellule de crise de la Polynésie française spécialisée sur l’épidémie de covid-19. Le ministre de la Santé Jacques Raynal avait déjà évoqué, jeudi, une commande « d’environ 10 000 comprimés » de médicaments basés sur cette molécule prometteuse. Il avait alors précisé qu’une partie de cette commande était avant tout destinée aux malades utilisant déjà régulièrement ce type de médicaments, notamment du Plaquénil, pour soigner des maladies chroniques comme le lupus.

Cette fois, la cellule de crise explique que le « stock permettra de faire face pour traiter les malades du covid-19 en Polynésie ». Mais seulement « dans l’hypothèse où le traitement serait validé par l’OMS ». Or à l’heure actuelle, l’Organisation mondiale de la santé n’a pas émis de recommandations pour l’utilisation de la chloroquine dans le cadre de la pandémie. Ce vendredi soir, l’envoyé spécial de l’OMS en Polynésie, Sean Casey, pointait « qu’aucun traitement spécifique » n’avait pour le moment été validé scientifiquement.

Des tests de grande ampleur lancés par l’OMS et par l’Europe

La chloroquine et son dérivé, l’hydroxychloroquine, sont utilisée depuis plusieurs décennies dans le traitement de différentes maladies, comme le paludisme. Elles seraient, d’après plusieurs groupes de chercheurs, efficaces en association avec des antibiotiques spécifiques, pour aider les malades à combattre une infection de coronavirus. En France c’est surtout l’équipe du Pr Didier Raoult, un infectiologue réputé, qui défend ce procédé, estimant que ses tests sur des patients marseillais sont d’ores et déjà concluants.

D’autres chercheurs sont plus réservés et recommandent d’attendre qu’un processus de validation scientifique rigoureux soit terminé pour généraliser l’usage du médicament. Beaucoup d’internautes ont pris fait et cause pour le chercheur de Marseille ces derniers jours et Paris a finalement autorisé le traitement, mais seulement dans le cadre de formes graves de la maladie. L’OMS et l’Europe incluent eux même la molécule dans les tests de grandes ampleur lancés pour identifier un traitement (Solidarity et Discovery). Des tests qui devraient durer plusieurs semaines.

Éviter absolument l’automédication

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a, en attendant, tenté de faire retomber l’emballement autour de la chloroquine, sans la viser directement. « L’histoire de la médecine est jalonnée d’exemples de traitements qui marchent sur le papier ou dans un tube à éprouvette, a ainsi expliqué Tedros Ghrebeyesus, cité par RFI. Mais on s’aperçoit après que ces traitements ne fonctionnent pas ou s’avèrent au contraire dangereux. Nous devons suivre les preuves. Il n’y a pas de raccourci possible ».

Autre recommandation, émise à la fois par les autorités nationales et internationales : éviter absolument l’automédication. Un Américain est mort, la semaine dernière, en ingérant un dérivé de la chlorodrine. Hier, comme le révélaient nos confrères de Tahiti Infos un couple a été arrêté à Tahiti pour avoir tenté de vendre de la fausse chloroquine sur les réseaux sociaux… Il s’agissait en fait de spiruline, un complément alimentaire à base d’algues.

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1 Commentaire

  1. Thirouard
    28 mars 2020 à 5h41 — Répondre

    Le Pr Raoult est une référence mondiale dans la matière, si c’est pour donner le traitement aux personnes hospitalisées, ça ne servira à pas grand chose, la charge virale sera faible à ce moment là.
    Dépistage et traitement immédiat comme à Marseille. Si non ☠️

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