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Covid : l’afflux de décès de plus en plus difficile à gérer

Morgue réorganisée, pompes funèbres « débordées », personnel des cimetières mobilisés…Alors que le Covid a causé 92 décès en un mois au fenua, dont 54 en une semaine, toute la chaîne de prise en charge des défunts est sous tension. « On essaie de faire au mieux pour les familles », assurent les professionnels.

La Polynésie a connu, entre 2015 et 2019, entre 1 400 et 1 600 décès par an soit, toutes causes confondues,  4 morts par jour en moyenne. Lundi, le fenua a connu 13 décès liés au seul Covid, et 11 de plus hier. Malheureusement ce ne sont pas des journées isolées : 92 personnes sont décédées en un mois de vague de Delta, qui pourrait ne connaitre son pic que dans une à deux semaines. « Je ne crois pas malheureusement que les gens ont conscience du caractère exceptionnel de cette situation » , explique un médecin de Samu. Si contrairement à la première vague, tout ces décès ne surviennent pas à l’hôpital – « il y a de plus en plus de décès à domicile, ou dans des structures de soins dans les îles », note-t-on au CHPF – la morgue du Taaone en gère tout de même une large majorité. Ces dernières semaines, les équipes ont donc été « renforcées » dans le service situé au sous-sol du centre hospitalier et deux conteneurs maritimes, réfrigérés à zéro degré, ont été mis en place pour compléter les chambres froides existantes. Un matériel essentiel pour stocker les corps, immédiatement mis en bière pour des raisons de protection sanitaire lors d’un décès lié au Covid ou à certaines autres maladies infectieuses. « On arrive pour l’instant à gérer », explique un responsable, qui craint tout de même un embouteillage sur le reste de la chaine de prise en charge des dépouilles.

« Faire au mieux », malgré le flux et les règles

Car du côté des pompes funèbres, qui prennent, sur ordre des familles, les défunts à l’hôpital ou ailleurs, certaines entreprises avouent être « débordées ». « Il y a énormément de décès, notamment Covid, et on fait le maximum pour que les familles puissent vivre leur deuil », explique Poussy Timau, thanatopractrice chez Min Chiu, à Arue. Les règles propres au Covid – pas d’exposition des corps, fermeture des funerarium, limites de personnes aux cérémonies, veillées et processions – ne facilitent pas les choses. « Mais on essaie d’expliquer, reprend la professionnelle. Ça peut prendre du temps, c’est parfois difficile, mais on fait au mieux ».

D’autres entreprises de pompes funèbres, chez Vaxelaire à Papeete, par exemple, expliquent être encore loin de la saturation. Mais beaucoup s’inquiètent pour la capacité des cimetières à faire face à cette vague de décès. Préparer les sépultures, organiser les enterrements… À l’Uranie, à Papeete, pas d’engorgement pour l’instant, mais la mairie sait que ce sera rapidement le cas, si ses agents ne sont plus mobilisés au cimetière. D’où la nécessité de les protéger contre le Covid, comme le précise le directeur des services techniques de Papeete, Joël Moux. « Ils ont des gants, des masques et des combinaisons, mais malgré ça, il faut tout de même éviter le contact », pointe le responsable. D’autant qu’à l’entendre, « beaucoup de gens » ne respectent pas les périodes d’isolement en cas de dépistage positif ou de contact avec un cas de Covid. « Raison pour laquelle nous avons mis des mesures barrières un peu plus draconiennes » lors des enterrements, explique-t-il.

 

 

 

 

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