ACTUS LOCALES

CPS : derrière les chiffres 2020, l’urgence de la réforme

Le rapport d’activité de la CPS pour l’année 2020 a été publié. Il brosse un tableau de la Protection sociale généralisée (PSG) marqué par la crise Covid, et qui met en évidence la nécessité de la réforme que le Pays doit présenter avant la fin de l’année. 

Trois milliards huit cents millions, c’est le montant du déficit dont souffrirait le résultat de la Protection sociale généralisée (PSG) sans le remboursement de 6,9 milliards de francs au titre du Fades, et le premier prêt de 9,6 milliards du Pays. Alors qu’elle affichait un déficit de 5 milliards en 2010, tous les voyants étaient revenus au vert en 2019 avec un bilan positif d’un peu moins de 2 milliards. Mais la crise sanitaire est passée par là, et un nouveau prêt de 7,4 milliards dont le principe a été acté ce jeudi par l’adoption du collectif budgétaire sera nécessaire pour maintenir la PSG à flot au-delà de 2022. Le gouvernement doit présenter dans les prochaines semaines son projet de réforme.

La PSG repose sur le financement des dépenses de santé par la cotisation des affiliés au régime des salariés (RGS) et au régime des non salariés (RNS). Il y a donc une forte corrélation entre l’évolution du PIB et l’efficacité du système de la PSG matérialisée par le ratio PSG/PIB. Celui-ci était en diminution en 2019 et a de nouveau augmenté en 2020.

63% des patients en longue maladie souffrent de pathologies multiples

La crise sanitaire a mis en exergue les pathologies qui pèsent sur le système de prévoyance sociale à la veille de sa réforme. Les 5 pathologies les plus communes n’ont cessé de gagner du terrain : l’hypertension artérielle représente 17% des longues maladies, juste devant le diabète sucré à 16%. Les maladies pulmonaires et cardio-vasculaires les suivent ainsi que les tumeurs malignes avec 11% chacune des cas de longue maladie. En 2020 63% des patients en longue maladie souffraient de multipathologies, un chiffre également en augmentation. Les longues maladies représentent 70% du budget de l’assurance maladie.

Moins d’évasans programmées

Les évasans ont été fortement freinées par la crise Covid en 2020, aussi bien niveau local qu’international. Les évacuations sanitaires inter-îles programmées ont diminué de 25%, tandis que les évasans urgentes ont continué à être menées. Les évasans internationales sont passées de 635 à 424 entre 2019 et 2020, principalement du fait de la fermeture des frontières néo-zélandaises. Ce sont surtout les évasans en cancérologie qui ont été restreintes, passant d’environ 350 à 190.

70% des retraités touchent moins que le Smig

Au premier janvier 2020, l’âge légal de départ à la retraite est passé à 60 ans et demi tandis que celui de la durée d’assurance suffisante est passé à 35 ans et 9 mois pour une pension de retraite sans abattement. « Ces paramètres relatifs à l’âge et aux durées d’assurance évolueront encore jusqu’en 2023 », annonce le rapport. En 2020, près de 70% des retraités touchaient moins d’un Smig, soit moins de 80 000 francs pour 44% et entre 80 000 et 152 913 francs pour 25,2%.

Rapport d’activité de la CPS pour l’année 2020

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