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Crash d’AirAsia : un remake du vol Rio-Paris ?

© STR / AFP

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Grâce à l’étude des boîtes noires, les enquêteurs devraient pouvoir identifier plus précisément les circonstances du crash de l’avion AirAsia.

Et si le drame qui a mené au crash de l’avion d’AirAsia s’était déroulé dans les mêmes circonstances que celui qui avait provoqué la chute de l’avion Air France reliant Rio à Paris? Les spécialistes semblent le penser. La trajectoire de l’avion d’AirAsia en Indonésie, qui serait monté trop vite avant de décrocher et de s’abîmer en mer, présente en effet des « similarités assez frappantes » avec l’accident du Rio-Paris de 2009, ont estimé mercredi des analystes.

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1.800 mètres d’ascension à la minute. Le ministre indonésien des Transports, Ignasius Jonan, avait révélé mardi que l’Airbus A320-200 d’AirAsia, qui avait décollé le 28 décembre de la ville de Surabaya pour Singapour avec 162 personnes à son bord, était monté à une vitesse (ascensionnelle ou verticale) de 6.000 pieds par minute (1.800 mètres/minute) avant de décrocher, alors qu’il était confronté à un temps très orageux.

Les boîtes noires à l’étude. « Dans les dernières minutes, l’avion est monté à une vitesse supérieure à la normale », a déclaré Ignasius Jonan, en citant des données radar. Cette ascension était environ deux ou trois fois supérieure à la vitesse normale pour un avion de ligne, selon des experts. Les deux enregistreurs de vol (boîtes noires) ont été repêchés et sont actuellement analysés par les enquêteurs qui doivent présenter un rapport préliminaire la semaine prochaine.

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Des similarités « frappantes ». Alors qu’ils insistent sur le fait de ne pas tirer de conclusions trop hâtives sur les causes de l’accident, des analystes relèvent d’ores et déjà des similarités entre cet accident et celui de l’Airbus d’Air France qui assurait la liaison Rio-Paris(vol AF447) et s’est abîmé dans l’océan Atlantique le 1er juin 2009, tuant ses 228 occupants. « Les similarités sont assez frappantes », a déclaré Daniel Tsang, fondateur du cabinet-conseil Aspire Aviation, basé à Hong Kong.

Tempête tropicale. L’Airbus A330 d’Air France avait été pris en difficulté dans une tempête tropicale, au passage de la zone de convergence intertropicale, à forte densité de cristaux de glace. Les sondes Pitot, qui permettent de déterminer la vitesse de l’appareil, avaient été temporairement obstruées, l’appareil était monté trop vite et avait décroché avant de s’écraser en mer, au large du Brésil.

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Les dangers du pot-au-noir. Le crash d’AirAsia s’est également produit dans cette zone appelée aussi pot-au-noir, une ceinture entourant la Terre près de l’Equateur, où convergent des masses d’air chaudes et humides anticycloniques. Cette zone est particulièrement redoutée en raison de sa grande instabilité météorologique. Le ministre indonésien des Transports avait laissé entendre mardi que l’ascension de l’Airbus d’AirAsia s’était faite à la vitesse d’un avion chasse, alors que des experts estiment que des avions de combat peuvent monter beaucoup plus vite, jusqu’à 10.000 pieds par minute (3.000 mètres/minute) en altitude. Cependant, aux yeux de Tom Ballantyne, responsable du magazine Orient Aviation basé à Sydney, la vitesse ascensionnelle de l’avion d’AirAsia était « tout simplement phénoménale ».

« Je ne pense pas déjà avoir entendu quelque chose d’aussi considérable », a-t-il dit. Il serait étrange que la météo à elle seule soit à l’origine d’une ascension aussi rapide, a observé Tom Ballantyne, tout en ajoutant qu’une telle hypothèse n’était pas exclue si l’avion a rencontré une « cellule orageuse sans précédent ». « Il est possible que l’avion ait été pris dans une espèce de courant d’air ascendant qui l’a fait monter de milliers de pieds », observe-t-il.

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Même si l’ascension rapide de l’appareil était « quelque chose de très déplorable », il est trop tôt pour avoir une idée précise de la cause de l’accident, relève pour sa part Gerry Soejatman, analyste indépendant en aéronautique, basé à Jakarta. »Bien qu’il y ait des similarités avec Air France, et que la météo semble être un facteur, nous ne pouvons pas en conclure que la météo ou du givrage ont été la cause (de l’accident), c’est trop tôt », souligne-t-il.

Les enquêteurs du Comité national indonésien de sécurité des Transports ont indiqué cette semaine qu’ils se concentraient désormais sur « l’éventualité de dommages à l’avion et les facteurs humains ». Des plongeurs ont repêché jusqu’ici 53 corps sur les 162 personnes à bord l’appareil. Parmi eux se trouvaient 155 Indonésiens, le copilote français Rémi Plesel, un Britannique, trois Sud-Coréens, un Malaisien et un Singapourien.

Source : Europe1

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