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Crise du lait: fin des actions après un accord trouvé à Laval

Laval (AFP) – Un accord sur le prix du lait a été trouvé mardi entre Lactalis et les organisations de producteurs qui ont fait céder le géant laitier après une mobilisation nationale lancée lundi contre ses sites de production et ses marques dans les grandes surfaces.

« Nous avons réussi à trouver un point d’accord avec l’entreprise sur une rémunération de producteur de lait d’ici à la fin de l’année qui est de 290 euros de moyenne les 1.000 litres », a déclaré mardi à la fin de la réunion de négociation Sébastien Amand, vice-président de l’Organisation de producteurs Normandie Centre, qui participait aux discussions.

Le prix d’achat de Lactalis était de 256,90 euros en juillet, l’un des prix les plus bas du marché. Après accord, le prix du lait pour août sera de 280 euros la tonne et augmentera de 5 euros tous les mois pour parvenir à 300 euros en décembre. La moyenne annuelle 2016 sera d’environ 275 euros.

M. Amand a précisé que l’accord prévoyait aussi l’arrêt des actions menées depuis lundi par les syndicats agricoles contre les sites et la marque Lactalis dans les grandes enseignes.

La FNSEA a ainsi appelé peu avant 14h00 ses militants à cesser les actions.

Le Premier ministre Manuel Valls a salué sur Twitter cette « sortie de crise positive pour le secteur laitier ».

« Après, il faut continuer à faire en sorte qu’on redresse le marché qui s’est beaucoup dégradé et qui fait que les prix pour les producteurs sont trop bas pour assurer la pérennité des exploitations », a expliqué le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll à l’AFP.

« A la FNSEA, on considère que c’est une étape franchie. C’est important que Lactalis revienne dans le rang », a réagi auprès de l’AFP Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA.

– ‘accord équilibré’ –

Pour Philippe Jéhan, le patron de la FDSEA de la Mayenne qui a été à la pointe de la mobilisation, « c’est un accord équilibré qui tient compte de la conjoncture ».

« Bien sûr, on est toujours en crise à 280/290 euros, ça ne suffit pas à renflouer nos trésoreries. Néanmoins, la perspective d’avoir 300 euros à la fin de l’année permet de donner de meilleurs signes pour janvier », a-t-il considéré.

Présent devant la préfecture de Laval quand l’accord a été annoncé, Alain, un producteur mayennais installé depuis 36 ans, s’est dit « plutôt content mais il y a encore du chemin à faire ».

« Ça va boucher les trous un petit moment. C’est pas fini même si l’année 2017 s’annonce plutôt meilleure. On ne va pas lâcher le morceau. Il faudra toujours se battre avec Lactalis », a-t-il dit.

L’Organisation des producteurs de lait Lactalis du Grand ouest (OPLGO), qui réclamait une plus forte augmentation du prix du lait, a considéré pour sa part que cet accord, qui a nécessité « beaucoup d’énergie », est au final « peu glorieux », évoquant une moyenne annuelle de 271 euros « selon les déclinaisons régionales ».

Mais selon Michel Nalet, porte-parole de Lactalis, « le prix du lait négocié par le groupe Lactalis pour les prochains mois est largement supérieur à son environnement économique et à ses principaux concurrents coopératifs, dont la répartition d’activités est proche de la nôtre ».

Calmes mais déterminés, les producteurs avaient multiplié depuis lundi les actions de blocage des sites Lactalis et les opérations de sensibilisation des consommateurs sur tout le territoire national.  

Que ce soit dans la Loire, dans le Maine-et-Loire, près de Rennes ou encore en Normandie et dans le Sud-ouest, plus d’une quinzaine de sites Lactalis ont été complètement ou partiellement bloqués par les producteurs de lait en colère.

Cette mobilisation intervenait après le blocage la semaine dernière du site de production du géant du lait à Laval.

Parallèlement à cet accord, le ministre de l’Agriculture doit présenter mardi aux professionnels du secteur laitier le plan de régulation de la production française demandé par la Commission européenne en juillet, en contrepartie de nouvelles aides financières.

Le directeur de communication du groupe Lactalis, Michel Nalet (4èmeD), aux côtés du préfet de Mayenne Frédéric Veaux (3èmeD) et un représentant des producteurs de lait, Sébastien Amand (2èmeD) parlent aux journalistes à Mayenne, le 30 août 2016. © AFP

© AFP JEAN-FRANCOIS MONIER
Le directeur de communication du groupe Lactalis, Michel Nalet (4èmeD), aux côtés du préfet de Mayenne Frédéric Veaux (3èmeD) et un représentant des producteurs de lait, Sébastien Amand (2èmeD) parlent aux journalistes à Mayenne, le 30 août 2016

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