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Critiques en série après la déclaration de Sarkozy sur le réchauffement climatique

Paris (AFP) – Nicolas Sarkozy s’est attiré une série de critiques au sein de la classe politique après ses déclarations tendant à minorer le rôle de l’activité humaine dans le réchauffement climatique, Alain Juppé appelant notamment à ne pas « nier la réalité ».

Mercredi, devant l’Institut de l’entreprise, l’ancien président (2007-2012) avait affirmé que « l’homme n’était pas le seul responsable » du changement climatique ». « On a fait une conférence sur le climat. On parle beaucoup de dérèglement climatique, c’est très intéressant mais ça fait 4,5 milliards d’années que le climat change. L’homme n’est pas le seul responsable de ce changement », a-t-il dit.

En marge d’une visite du Salon international de l’élevage à Rennes, Alain Juppé s’est dit « convaincu que l’activité humaine (…) porte une lourde responsabilité dans la production de gaz à effet de serre, et donc dans le réchauffement climatique ».

« Le nier, c’est nier une réalité », a ajouté l’ancien Premier ministre pour qui « c’est le consensus des scientifiques, pas l’avis d’Alain Juppé ». 

Soutien de Nicolas Sarkozy, le député (LR) Luc Chatel y voit une « fausse polémique ». La déclaration de Nicolas Sarkozy est une « vérité édifiante: bien sûr, le climat évolue depuis l’origine de l’homme, c’est une réalité ». 

Egalement présent au Space, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a qualifié cette sortie de M. Sarkozy de « grave erreur stratégique ».

« Quand au Space des agriculteurs, des chambres d’agriculture se mettent à prendre en compte les grands enjeux environnementaux, c’est quand même ne pas comprendre ce qui est en train de se passer. Il y a une grande mobilisation qui est en cours  il faut au contraire qu’on l’accompagne intelligemment. C’est une colossale erreur et ça. Commence à bien faire », a dit M. Le Foll.

– Discours ‘régressif et rétrograde’ –

Après la ministre du Logement Emmanuelle Cosse mercredi (« Sarkozy nous ramène quinze ans en arrière »), la secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, Barbara Pompili, a elle aussi accusé M. Sarkozy de tenir un discours « régressif et rétrograde ». « Depuis des semaines, Nicolas Sarkozy est en train de démonter tout le travail qui a été fait pour la protection de l’environnement dans notre pays. Il a un programme complètement hallucinant », a jugé la secrétaire d’Etat écologiste.

Une responsable du GIEC, la climatologue Valérie Masson-Delmotte, a elle aussi exprimé sa « profonde inquiétude ». « En 2009, il (M. Sarkozy) a tenu un discours à l’ONU, en disant que le constat scientifique était clair et qu’il était urgent d’agir », a déclaré à l’AFP Mme Masson-Delmotte, co-présidente du premier groupe de travail du GIEC, la réunion d’experts internationaux dont les travaux font autorité.

Pour Mme Masson-Delmotte c’est d’autant plus grave que « nos sociétés développées se sont construites sur un pacte entre la science et la politique ».

La responsable du GIEC a souligné que « l’influence de l’homme sur le changement climatique est clairement établie ». « Il n’y a aucun doute que ce sont nos activités qui font augmenter la teneur en gaz à effet de serre. Le constat scientifique est là, solide, et il a été transmis à Nicolas Sarkozy en 2007 », quand il était président de la République, a-t-elle précisé.

M. Sarkozy, qui avait initié le Grenelle de l’environnement, a pris plusieurs positions ces dernières années qui ont suscité des critiques jusque dans son propre camp, en plaidant par exemple pour l’exploration du gaz de schiste ou en remettant en cause le principe de précaution.

Le candidat à la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy, le 4 septembre 2016, à La Baule. © AFP

© AFP/Archives JEAN-SEBASTIEN EVRARD
Le candidat à la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy, le 4 septembre 2016, à La Baule

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6 Commentaires

  1. anonymous
    16 septembre 2016 à 13h08 — Répondre

    énorme, et il fallait l’écouter SARKOZY… je viens d’apprendre que le sahara qui était une forêt luxuriante à l’époque du cétacé aurait vu son climat modifié suite à un changement d’axe de la terre. Etant scientifique cela me fait hurler de rire… mais les ouailles qui écoutent aussi bêtement les arguments anti-Darwinien des écoles catholiques de la place prévaux une génération d’imbécile au sens et l’esprit critique proche d’un oursin, si personne ne rectifie.

  2. jipebe29
    17 septembre 2016 à 21h46 — Répondre

    Si Juppé avait un minimum de culture scientifique, il saurait qu’un consensus, réel ou imaginaire (ce qu’il est dans le cas présent) n’est en aucun cas une preuve. Les plus grandes avancées scientifiques ont été faites par ceux qui ont su aller à l’encontre des idées admises par le plus grand nombre.

  3. jipebe29
    17 septembre 2016 à 21h47 — Répondre

    Ceux qui bénéficient de grasses subventions pour travailler sur le climat, en respectant les thèses du GIEC et la Pensée Unique, craignent visiblement que leurs subsides ne soient drastiquement réduits…D’où leurs réactions violentes… Quant à ce qu’en disent les escrolos, aucun intérêt : ils sont dans le déni de réalité.

  4. jipebe29
    17 septembre 2016 à 21h47 — Répondre

    Les propos de l’ancien Président sont maladroits et imprécis, mais ils ont le mérite de secouer la doxa réchauffiste, le monde politique et les médias qui en sont les plus ardents promoteurs, tout particulièrement l’AFP, qui fait, dans les domaines du climat et de l’énergie, montre d’un obscurantisme navrant.

  5. jipebe29
    17 septembre 2016 à 21h48 — Répondre

    Il n’y a aucune preuve scientifique que le CO2, quelle que soit son origine, ait une action mesurable sur la température, le taux global de CO2 atmosphérique augmente certes linéairement (dégazage des océans en zone intertropicale), mais la part anthropique du CO2 atmosphérique n’est que de 4-6% environ (rapport AR5 du GIEC, page 471, figure 6.1), la température moyenne annuelle globale n’augmente plus depuis près de 20 ans (mesures satellitaires UAH et RSS), malgré une inflation de nos émissions de gaz satanique, le réchauffement n’est pas là et les projections des modèles numériques divergent de plus en plus des observations, ce qui confirme qu’ils sont faux, tout comme les thèses du GIEC qui en sont le socle. Mais cela, les ardents défenseurs des thèses foireuses du GIEC et de la Sainte Eglise Réchauffiste ne veulent pas le savoir. Le dogme, vous dis-je, le dogme !

  6. jipebe29
    17 septembre 2016 à 23h32 — Répondre

    Ceux qui bénéficient de grosses subventions pour travailler sur le climat, en respectant les thèses du GIEC et la Pensée Unique, craignent visiblement que leurs subsides ne soient drastiquement réduits…D’où leurs réactions…

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