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Croissance, migrants: sept pays du sud de l'UE réunis à Athènes

Athènes (AFP) – Les dirigeants du sud de l’UE, dont le Français François Hollande et l’Italien Matteo Renzi, devaient tenter vendredi à Athènes de dégager une plate-forme commune pour desserrer le carcan budgétaire européen et soulager la pression migratoire sur la zone, en vue du sommet de Bratislava.

Dans le grand débat européen ouvert par le Brexit, la rencontre à l’initiative du Premier ministre grec Alexis Tsipras vise « à faire entendre les pays méditerranéens européens » et à « trouver une approche et des positions communes », a-t-il expliqué lors d’un entretien paru vendredi sur le site d’information Euractiv.

« Tout le monde sait que l’Europe est à un tournant critique. La stagnation économique, les problèmes de cohésion sociale, l’euroscepticisme, l’isolationnisme ainsi que la montée en puissance des populismes d’extrême droite sont autant de questions que nous ne pouvons plus ignorer dans un contexte de débat sur l’évolution de l’intégration européenne », a-t-il souligné. 

Le « sommet des pays méditerranéens de l’UE », qui commence à 10H00 GMT, doit se conclure en fin d’après-midi par une conférence de presse commune, et réunira aussi le Portugal, Malte et Chypre. 

Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a décliné l’invitation faute d’avoir encore été investi. Mais il sera représenté par son secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.  

En matière migratoire, l’objectif est de promouvoir une réponse à l’afflux des réfugiés « qui ne fasse pas porter tout le poids » sur les pays en première ligne, et ne cède pas aux dérives xénophobes, relève pour l’AFP le ministre aux Affaires Européennes grec, Nikos Xydakis. 

« La discussion sur l’avenir de l’Europe ne peut pas être confisquée par le groupe de Visegrad » (Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque), qui a fait bloc en vue du rendez-vous de Bratislava, le 16 septembre, a dit M. Tsipras jeudi dans un entretien au quotidien français Le Monde.

Sur le plan économique, il s’agit selon Nikos Xydakis de remettre les pendules européennes à l’heure du « réalisme et de la flexibilité » alors que les déboires des économies du sud européen « montrent que quelque chose ne marche pas dans le pacte de stabilité et l’architecture de l’euro ».  

-‘Pas de confrontation avec l’Allemagne’-

Sans vouloir remettre frontalement en cause le pacte de stabilité, M. Tsipras a indiqué à Euractiv qu' »il fallait dynamiser la croissance et œuvrer pour la reconstruction productive en faisant face au problème essentiel des inégalités sociales et régionales ».

« Il n’y a pas de volonté d’aller à la confrontation avec l’Allemagne », qui est « favorable à une coordination des pays du Sud sur la migration mais pas à la formation d’un front anti-austérité », analyse Georges Pagoulatos, professeur d’Etudes européennes à la faculté économique d’Athènes. 

Pour sa part, Wolfgang Schäuble,ministre allemand des Finances et héraut de la discipline budgétaire a minimisé la portée de cette réunion: « C’est une réunion de chefs de partis, je ne le commente pas. En outre, quand ce sont des dirigeants de partis socialistes qui se rencontrent, la plupart du temps, il n’en sort pas quelque chose de terriblement intelligent », a-t-il déclaré à la presse en marge d’une réunion de ministres des Finances européens à Bratislava.

Mais Manfred Weber, président des eurodéputés de droite (PPE) et membre de l’Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise a profité de l’occasion pour critiquer Athènes et « son retard pris dans les réformes » requises par ses créanciers, UE et FMI.

M. Tsipras « pourrait commencer par dire merci à l’Europe pour sa solidarité avant d’essayer de conclure de nouvelles alliances », a-t-il dit dans un entretien paru vendredi dans le quotidien allemand Bild.

Il a encore critiqué Athènes pour « le retard pris dans la réalisation des réformes promises » après un nouveau prêt accordé au pays en 2015.

Côté français, l’accent est surtout mis sur la relance des investissements, via le doublement du Plan Juncker. 

Le sommet euro-méditerranéen s’inscrit d’ailleurs dans une offensive diplomatique grecque généralisée. Samedi, les ministres des Affaires européennes du Parti socialiste européen sont conviés à Athènes par M. Xydakis, tandis qu’une rencontre organisée par le chef de la diplomatie Nikos Kotzias entre sept pays du sud-est de l’Europe et sept pays arabes doit se conclure vendredi à Rhodes. 

Le Premier ministre grec  Alexis Tsipras reçu par le président François Hollande le 25 août 2016 à l'Elysée à Paris. © AFP

© AFP/Archives STEPHANE DE SAKUTIN
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras reçu par le président François Hollande le 25 août 2016 à l’Elysée à Paris

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