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Dans la tourmente, Trump attaque Clinton sur son mari

Saint-Louis (Etats-Unis) (AFP) – Donald Trump est passé à la contre-offensive dimanche face à Hillary Clinton en mettant en avant les frasques sexuelles de Bill Clinton dans un débat présidentiel à la tonalité totalement inédite dans l’histoire politique américaine.

Dans les cordes après la divulgation de ses propos dégradants sur les femmes, lâché par nombre de ténors républicains à moins d’un mois de l’élection présidentielle du 8 novembre, l’homme d’affaires septuagénaire a opté pour un affrontement très personnel.

« Je n’en suis pas fier, je me suis excusé auprès de ma famille et des Américains », a-t-il lancé d’emblée évoquant la vidéo dans laquelle il relate, mots crus à l’appui, la façon brutale dont il approche les femmes qu’il désire.

« Mais si vous regardez Bill Clinton, c’est bien pire », a-t-il ajouté, affirmant que l’ancien président avait « abusé des femmes ». 

En position de force pour succéder à Barack Obama en janvier, la candidate démocrate a réaffirmé, avec calme, sa conviction que son rival n’avait pas les qualités requises pour être président.

Le Donald Trump de la vidéo « c’est tout à fait lui », a-t-elle martelé, rappelant que le magnat de l’immobilier s’en était aussi pris « aux immigrés, aux afro-américains, aux latinos, aux handicapés ».

Montrant des signes d’agacement face aux deux animateurs du débat, Donald Trump a une nouvelle fois attaqué la candidate sur l’affaire de messagerie privée lorsqu’elle dirigeait la diplomatie américaine.

– ‘Vous seriez en prison !’-

« Si je gagne, je vais donner l’ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu’il n’y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées », a-t-il lancé.

Si j’étais président, « vous seriez en prison! », a-t-il même lancé.

« Je sais que vous tentez de faire diversion », a répondu l’ancienne secrétaire d’Etat.

Preuve de la tension régnant sur ce débat, les deux candidats à la Maison Blanche ne sont pas serré la main en arrivant sur le plateau, à Saint Louis dans le Missouri.

Une heure trente avant le début du débat, Donald Trump avait convié quelques journalistes dans un hôtel à Saint-Louis (Missouri) où il était entouré de quatre femmes, dont trois accusent Bill Clinton de les avoir agressées dans les années 1970 et 1990, et Hillary Clinton d’avoir aidé à son mari à les dénigrer.

« M. Trump a peut-être dit des choses mauvaises, mais Bill Clinton m’a violée et Hillary Clinton m’a menacée », a dit Juanita Broaddrick, qui clame ses accusations depuis des années, pour des faits remontant selon elle à 1978.

Bill Clinton mit fin aux poursuites de Paula Jones, une autre de ces quatre femmes, en 1998 avec le paiement d’une forte somme d’argent. Elle l’accuse de l’avoir agressée sexuellement dans un hôtel en 1991, avant qu’il ne devienne président.

– ‘Quand t’es une star, tu peux tout faire’ –

Cette initiative choc visait à riposter à la vidéo rendue publique vendredi. On y voit Trump, alors âgé de 59 ans, affirmer notamment: « Quand t’es une star, elles te laissent faire. Tu peux tout faire ». Il y dit qu’il « chope » les femmes par le sexe et ne peut s’empêcher de les embrasser.

Des déclarations plus qu’embarrassantes au moment où le trublion républicain, familier des outrances, a un besoin criant de rallier une partie de l’électorat féminin. Avant même ce scandale, Hillary Clinton avait repris une avance confortable dans les sondages.

Elle a reçu l’appui du président Barack Obama, qui a pour la première fois commenté l’affaire dimanche.

« L’une des choses les plus perturbantes de cette élection est le langage incroyable du candidat républicain. Je n’ai pas besoin de le répéter, il y a des enfants dans la salle », a déclaré Barack Obama à Chicago.

« Avilir les femmes, mais aussi les minorités, les immigrés, les gens d’autres religions, se moquer des handicapés, insulter nos soldats et nos anciens combattants… Il manque tellement de confiance en lui qu’il rabaisse les autres pour se donner de l’importance. Ce n’est pas un trait de caractère que je recommanderais pour le Bureau ovale », a lâché le président américain.

Critiqué de toutes parts par des républicains qui craignent qu’il n’emporte tout le parti avec lui dans la défaite, Donald Trump double donc la mise. « Je n’abandonnerai jamais », avait-il écrit sur Twitter samedi.

Les candidats républicain Donald Trump (à gauche) et démocrate Hillary Clinton à la présidentielle américaine à Saint-Louis, aux Etats-Unis, le 9 octobre 2016. © AFP

© AFP Tasos Katopodis
Les candidats républicain Donald Trump (à gauche) et démocrate Hillary Clinton à la présidentielle américaine à Saint-Louis, aux Etats-Unis, le 9 octobre 2016

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