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Dans l’hôtellerie, les départs et annulations s’accélèrent

La flambée épidémique et le confinement ont déjà vidé les hôtels d’une partie de leurs touristes. Mais plus que les départs, les professionnels s’inquiètent surtout pour les réservations entre septembre et octobre. Thierry Brovelli, coprésident du conseil de l’hôtellerie appelle déjà à tout faire pour préparer le « rebond » du secteur. 

Le Haut-commissaire Dominique Sorain l’avait précisé dès son intervention vendredi : le confinement s’appliquera « bien entendu » aux touristes présents en fenua. Ils étaient alors 9000, pour la plupart logeant dans les îles de la Société. Et les frontières n’étant pas fermées, ils peuvent continuer à arriver. Aux hôtels, compagnies et tour-opérator d’informer, donc, sur des conditions de séjour très dégradées : de Tahiti à Bora Bora les voyageurs, comme les résidents polynésiens, sont appelés  à rester dans leur hébergement. Pas de croisière, bien sûr, pas de plongée, pas de visites de l’île ou de tour en bateau, des lieux de baignade réduits… Lors d’une réunion samedi, les hôteliers ont demandé des dérogations sur les activités nautiques – une demande appuyée par le syndicat des clubs de plongée – ou les animations à l’intérieur des hôtels. Refus, pour le moment, des autorités de l’État, au nom de la cohérence et de la gravité de la situation sanitaire.

Avions pleins pour partir

« On comprend parfaitement le pourquoi de ces mesures, mais on comprendra aussi que les touristes, dans ces conditions, ne souhaitent pas rester » note Thierry Brovelli, directeur général du groupe Intercontinental Polynésie. Sans surprise les départs précipités s’enchaînent depuis cette annonce. De façon plus progressive que massive : la fréquentation des hôtels de Bora Bora n’aurait baissé « que » de 8% entre vendredi et lundi. « Certains ont dit qu’ils voulaient rester, beaucoup d’autres doivent prendre le temps de préparer leur départ, on ne monte pas dans un train pour partir de Polynésie, précise le coprésident du Conseil des professionnels de l’hôtellerie (CPH). Cela va s’accélérer ». Du côté de l’aéroport, on confirme que les vols sont bien plus pleins au départ de Faa’a qu’à l’arrivée.

Fermetures d’hôtels à l’horizon

Le confinement ne vient d’ailleurs que renforcer une tendance au départ et à l’annulation remarquée depuis déjà quinze jours, avec la flambée épidémique et les premières annonces sanitaires de cette nouvelle vague. Les professionnels, qui proposent toujours des possibilités très souples de remboursement, mais surtout de report, attendent la semaine prochaine pour réellement chiffrer le phénomène. Dommage, en tout cas pour le secteur, qui bénéficiait d’une très bonne reprise depuis le mois de juin. « On s’était re-rempli de manière extraordinaire : à Bora Bora, il y a des hôtels qui ont approché des 100%, et sur Tahiti, 75 ou 80%. Et c’était le cas pour tous les mois jusqu’à novembre », reprend Thierry Brovelli.

Le confinement de deux semaines « reconductible », les mesures qui pourraient lui succéder, et surtout les chiffres de l’épidémie, peu rassurants, laissent le secteur, encore une fois, sans horizon. Et les carnets de réservation du mois de septembre et d’octobre ont déjà commencé à se vider. Alors le CPH, qui se défend de tout « militantisme » sur les mesures sanitaires, a d’ores et déjà « alerté ». « On a juste tiré la sonnette d’alarme sur le fait que si on annulait fortement, on risquait de nouveau des fermetures d’hôtels et on risquait de nouveau d’avoir besoin du Diese », reprend son coprésident.

Mais pas question de tomber dans le défaitisme. La reprise rapide de l’activité en juin et juillet « prouve que, malgré tout la Polynésie reste une destination très demandée » nuance le directeur des Interconti. Et beaucoup de clients, confiants, ou déjà habitués aux soubresauts du Covid, « ont choisis de laisser leur dossier de réservation actif pour les prochains mois ». Ces quelques traces d’optimistes tiennent surtout, dans la situation actuelle, de la déformation professionnelle, convient le responsable: « On est un métier de service, on ne peut prendre les choses qu’avec tout le positivisme possible. Parce que notre seul espoir, c’est le rebond ». Encore une fois.

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