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De quoi Édouard Fritch va-t-il parler lors du sommet USA – Pacifique à Washington ?


Le président du Pays s’est envolé hier soir pour les États-Unis pour participer au sommet régional organisé par la Maison Blanche. Au programme, l’accompagnement du développement des pays du Pacifique, la lutte contre les changements climatiques… Mais la toile de fond, ce sont les tensions internationales et la rivalité grandissante entre Washington et Pékin dans la région. Un climat face auquel les pays insulaires veulent rester unis.

Consolider le « partenariat profond et durable » entre les États-Unis et les pays insulaires du Pacifique, « approfondir la coopération sur des questions clés »… Voilà les objectifs officiels du sommet USA – Pacifique qui aura lieu mercredi et jeudi à Washington. Édouard Fritch fait partie des invités et s’est envolé ce lundi soir pour les États-Unis. Pourtant la Maison-Blanche avait dans un premier temps choisi de n’inviter que les chefs d’États souverains et non associés à un autre pays de la région. Si la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie, Niue ou les Cook ont été repêchés, c’est grâce à l’insistance des autres pays de la région qui ont tenu à faire bloc : pas de participation si les membres du Forum des îles du Pacifique (FIP) ne sont pas tous invités. Une stratégie qui permettra aux pays de la région de se positionner comme un bloc uni dans le contexte de tensions internationales grandissantes et de rivalité toujours plus marquée entre les États-Unis et la Chine.

« Derrière cette idée de rester uni, il y a une recherche de paix », confirmait le président du Pays, hier, à quelques heures de son départ. Il faut comprendre que si nous nous avons pas trop de craintes avec le fait que la guerre entre l’Ukraine et la Russie dégénère, parce que nous sommes un pays chanceux qui a une armée – l’armée française est là, elle nous protège -, d’autres pays sont dans une forte crainte : que vont faire les Chinois ? Que vont faire les Américains ? Vont-ils s’affronter ? Vont-ils protéger l’ensemble du Pacifique ? Personne n’en sait rien ».

« De l’action de l’action de l’action »

Les discussions, pourtant, ne porteront pas directement sur ce contexte international tendu. D’après Édouard Fritch, il s’agira avant tout de parler de « développement durable ». Face aux changements climatiques, mais aussi aux crises à répétition (financière, sanitaire, politique…), Washington se propose d’aider le Pacifique à trouver des moyens de « ne pas subir les contraintes de l’extérieur ». Un moyen donc pour les États-Unis de resserrer les liens alors que certains pays se plaignaient, ces dernières années, du relatif désintérêt de la grande puissance pour la région. L’équipe de Joe Biden est bien décidée à changer de cap, comme l’a montré la vice-présidente Kamala Harris qui avait annoncé, lors de la dernière réunion du FIP à Fidji, l’ouverture de plusieurs ambassades dans la région et une aide de 60 milliards de francs pour la région. « Avec ce sommet, on va entrer dans une phase pratique, reprend le président du Pays. Ce qu’ils attendent, c’est l’action, l’action, l’action ».

Édouard Fritch devrait prendre la parole, entre autres, sur la question du développement des énergies renouvelables, pour mettre en avant des innovations polynésiennes comme le Swac. Ou sur la question de la résilience face aux changements climatiques, peut-être pour mettre en avant les études menées en Polynésie ou les efforts de construction d’abris anti-submersion dans les îles. Le président devrait joindre sa voix à celle des autres pays océaniens pour rappeler aux États-Unis que le Pacifique ne veut fermer la porte à personne. Car la Chine, qui tente de déployer des accords commerciaux, des aides au développement ou même des accords sécuritaires dans la région, n’est pas qu’une source d’inquiétude : « tous ceux qui veulent contribuer au développement des îles, à développer de l’emploi dans nos îles, ils sont les bienvenus », rappelle le président.

Édouard Fritch a précisé qu’il ne fera pas de détour par New York lors de son voyage. Pas de nouveau passage, donc par le siège de l’ONU où doit avoir lieu, à partir du 29 octobre, une réunion de la quatrième commission des Nations-Unis, chargée des questions de décolonisation. Une session à laquelle le Tavini et ses députés fraichement élus ont bien l’intention de participer.

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