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Débat de la primaire PS: vraies divergences mais sans acrimonie

Paris (AFP) – Chacun dans son couloir, sans vraiment mordre la ligne: les sept candidats à la primaire élargie du PS ont affiché leurs divergences jeudi soir, notamment sur le bilan de François Hollande, le revenu universel ou encore les alliances à nouer, mais sans se déchirer.

Après un quinquennat d’affrontements, le PS et ses partis satellites ont réussi à sauver les apparences lors du premier des trois débats organisés d’ici le premier tour le 22 janvier.

« Un débat de bonne facture sans insurmontable fracture! Le choix pour gagner est bien parti », a salué dans un tweet le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.

Arnaud Montebourg a été jugé le plus convaincant au terme de ce débat par 29% des téléspectateurs, suivi de très près par Manuel Valls (26%), devant Benoît Hamon (20%), selon un sondage Elabe pour BFM-TV (1.117 personnes interrogées) publié dans la foulée.

Pour les sympathisants de gauche, Valls arrive en tête (28%), suivi de près par Hamon (27%) puis Montebourg (23%).

Le débat, diffusé sur TF1, LCI, Public Sénat, RTL et co-organisé par L’Obs, a opposé pendant environ deux heures et demie l’ex-Premier ministre Manuel Valls et trois de ses anciens ministres -Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon-, la seule femme et présidente du PRG, Sylvia Pinel, et les deux écologistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias.

Manuel Valls, désigné par le tirage au sort pour lancer les hostilités, a d’emblée mis l’accent sur la nécessaire réussite de la primaire, pour donner de l’élan à son vainqueur face à la droite de François Fillon et à l’extrême droite de Marine Le Pen, mais aussi à Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron qui dépassent aujourd’hui le PS dans les sondages.

« Si vous vous saisissez de cette primaire, massivement, vous pouvez désigner le candidat de la gauche et des écologistes à la présidence de la République et vous lui donnerez une force et un élan que rien n’arrêtera », a-t-il lancé dans sa « profession de foi » de candidat.

Les candidats avaient visiblement à coeur de donner l’image d’un débat maîtrisé, pour ne pas faire fuir les électeurs, mais aussi ne pas donner prise aux critiques de ceux qui pensent impossible un rassemblement à l’issue de la primaire.

– Le revenu universel d’Hamon ne fait pas recette –

« Je veux dire très sincèrement qu’ici je n’ai pas d’adversaire, encore moins d’ennemi, que nous sommes venus débattre devant les Français, pour les convaincre que la gauche est toujours utile », a désamorcé M. Valls.

Pas d’escarmouches frontales donc, mais des lignes de fracture bien visibles, et qui peuvent sembler difficiles à réduire.

Celles-ci sont apparues dès l’entame des débats, sur l’appréciation du bilan de François Hollande: Arnaud Montebourg, l’a jugé « difficile à défendre », quand Manuel Valls a évoqué sa « fierté d’avoir servi les Français dans une période très difficile ».

« Sentiment d’inachevé », a jugé M. Hamon, là où M. Peillon a évoqué un « sentiment de profonde incompréhension ». Sylvia Pinel a, elle, parlé d’un bilan à « porter » malgré tout.

Défenseur le plus farouche du bilan qui est aussi le sien, l’ex-Premier ministre Manuel Valls a dû répondre à de nombreuses reprises aux critiques de ses adversaires.

MM. Valls et Hamon se sont ainsi vivement opposés sur la déchéance de nationalité. « Mais enfin, cette loi, qui elle visait ? Elle ne visait pas les enfants de la République en fonction de leurs origines. Elle visait les terroristes », s’est exclamé M. Valls.

Il a aussi eu maille à partir avec Vincent Peillon, sur la question du terrorisme. Et avec Hamon et Montebourg sur la loi travail.

Pincipale mesure économique à être débattue, le revenu universel de Benoît Hamon a fait quasiment l’unanimité contre lui. Cette idée « philosophiquement pose un gros problème », a jugé Vincent Peillon, rappelant que la solidarité a reposé « pendant des siècles sur l’idée que ceux qui ont le plus donnent à ceux qui ont le moins ».

« Quand on a fait la Sécurité sociale en 1945, la droite disait aussi que c’était irréalisable », a répliqué Benoît Hamon, parfois très technique dans ses explications, soutenu sur le sujet par Jean-Luc Bennahmias, candidat très décontracté.

Les 7 candidats à la primaire du PS de G à D: Arnaud Montebourg, Jean-Luc Bennahmias, Francois de Rugy, Benoît Hamon, Vincent Peillon, Manuel Valls et Sylvia Pinel, sur le plateau de TF1 à La-Plaine Saint-Denis, le 12 janvier 2017.. © AFP

© POOL/AFP PHILIPPE WOJAZER
Les 7 candidats à la primaire du PS de G à D: Arnaud Montebourg, Jean-Luc Bennahmias, Francois de Rugy, Benoît Hamon, Vincent Peillon, Manuel Valls et Sylvia Pinel, sur le plateau de TF1 à La-Plaine Saint-Denis, le 12 janvier 2017.

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