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Défense européenne: Hollande propose une « coopération structurée »

Paris (AFP) – Le président français François Hollande propose une « coopération structurée » des « pays qui veulent aller beaucoup plus loin » sur l’Europe de la défense, en y association avec la Grande-Bretagne, dans une interview à six journaux européens publiée lundi avant un mini-sommet européen à Versailles (France).

« Je propose (…) une coopération structurée, pour fédérer les pays qui veulent aller beaucoup plus loin », a déclaré le chef de l’Etat ajoutant que dans son « esprit, le Royaume-Uni, même en dehors de l’UE, doit y être associé ».

« La France et le Royaume-Uni ont des relations fortes en matière de défense, y compris dans le domaine, stratégique, de la dissuasion nucléaire », dit-il dans une interview accordée aux quotidiens Le Monde, Süddeutsche Zeitung, La Stampa, La Vanguardia, The Guardian et Gazeta Wyborcza.

Pour M. Hollande, qui réunit lundi à Versailles, les dirigeants allemand, italien et espagnol pour évoquer l’avenir de l’UE, « L’Europe peut se relancer par la défense », l’élection de Donald Trump, très critique à l’égard de l’Otan et de l’Union européenne, jouant à cet égard le rôle d’accélérateur.

« C’est vrai que l’annonce d’un désengagement américain a suscité une prise de conscience » en Europe, affirme le président français, estimant qu’elle devrait se traduire par « une meilleure coordination » des politiques de défense, « l’intégration » des forces, le « renforcement » des capacités d’armement et des « outils de projection militaire ».

La « méconnaissance de ce qu’est l’UE » manifestée par le président américain « nous oblige à lui démontrer sa cohésion politique, son poids économique et son autonomie stratégique », estime M. Hollande.

« Nous connaissons maintenant ses lignes de conduite: l’isolationnisme, le protectionnisme, la fermeture à l’immigration et la fuite en avant budgétaire », poursuit-il. « L’inquiétude fait face à l’incertitude et l’euphorie des marchés financiers me paraît bien prématurée », dit-il.

Selon M. Hollande, « l’Europe à vingt-sept ne peut plus être l’Europe uniforme à vingt-sept », sauf à prendre le risque qu’elle n' »explose ».

Autour d’un « pacte commun, un marché intérieur avec, pour certains, une monnaie unique », détaille-t-il, les Etats membres qui le souhaiteraient pourraient « aller plus loin » en matière de défense, d’harmonisation fiscale ou sociale, de recherche, de culture ou de jeunesse.

« Sans un nouvel esprit européen, l’UE sombrera dans la dilution et à terme dans la dislocation », déclare le président français.

© AFP/Archives STEPHANE DE SAKUTIN
Le président François Hollande sur le perron de l’Elysée le 21 février 2017 à Paris