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Des chercheurs préconisent l’enseignement renforcé du tahitien

La ministre de l’Education Nicole Sanquer-Fareata a assisté, mercredi matin, à une visioconférence à l’Université de la Polynésie française. Isabelle Nocus et Marie Salaün, enseignants chercheurs en charge de l’expérimentation ReoC3 (« L’enseignement renforcé du tahitien comme prévention et lutte contre l’illettrisme en Polynésie française »), sont intervenues en direct depuis Nantes.

Radio 1 s’est procuré la synthèse du rapport de ces chercheurs. Leur expérimentation porte sur l’impact d’un dispositif pédagogique bilingue, le ReoC3, appliqué à des classes de CE2, CM1 et CM2. Les chercheurs, qui s’expriment via une note de synthèse, ont notamment voulu vérifier si le ReoC3 « permettait de consolider les compétences linguistiques des élèves en tahitien, de renforcer la maîtrise du français écrit et de favoriser les effets de transferts interlangues ».

Toutes deux concluent aux « apports positifs de ReoC3 sur le développement langagier en tahitien sans effet négatif sur le français, et ceci malgré une grande hétérogénéité des profils langagiers des élèves et des pratiques enseignantes ».

L’étude comporte cependant un point faible au niveau du transfert interlangues. Au sein du groupe expérimental, les enseignements du tahitien étaient en effet « peu articulés avec ceux du français ». « Se pose dès lors la question du travail de mise en correspondance et de différenciation entre le français et le tahitien que devraient mettre en œuvre les enseignants ». Les chercheurs concluent donc leur étude en recommandant une meilleure « articulation français-tahitien, en proposant des activités de mise en correspondance et de différenciation » entre les deux langues.

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1 Commentaire

  1. Simone Grand
    11 décembre 2014 à 8h31 — Répondre

    Excellente idée que d’enseigner le tahitien mais en sachant qu’une langue est indissociable d’un système de pensée et d’une certaine conception de l’être au monde.
    Hors ce que je remarque dans les dictionnaires de langues polynésiennes que nous avons, à part le Stimson qui cherche vraiment à accéder aux fondements de la langue, les autres, élaborés par des missionnaires et leurs héritiers, font de la langue un instrument de propagation d’une croyance importée. ça ne permet pas d’accéder à la pensée des créateurs de la langue.
    Simone Grand

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