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Des indemnités à vie pour le patient du CHPF mal diagnostiqué en 2015

Le tribunal administratif a estimé l’hôpital responsable des lésions subies par la victime d’un arrêt cardiaque en 2015. Pour cette erreur de diagnostic, le CHPF devra lui verser 86,4 millions de Fcfp, plus 8,3 millions par an pendant 8 ans, plus 5 millions de Fcfp par an à vie. La CPS devra également être indemnisée.

L’hôpital de Taaone a été condamné jeudi matin par le tribunal administratif de Papeete a indemniser le patient victime d’un infarctus en 2015, et handicapé à vie depuis, alors qu’il avait consulté le service de cardiologie du CHPF deux semaines plus tôt.

Le tribunal a été encore plus sévère que le rapporteur public il y a quinze jours. Le CHPF est condamné à verser au patient : une indemnité de 86,4 millions de Fcfp, une rente annuelle temporaire de 8,3 millions de Fcfp de 2020 à 2027, et une rente viagère annuelle de 5 millions de Fcfp à partir de 2020.

L’hôpital devra aussi verser à la CPS une indemnité de 25 millions de Fcfp et une rente annuelle temporaire de 863 783 Fcfp de 2020 à 2027.

Soit au minimum 185 millions de Fcfp d’indemnités totales, plus les 5 millions de Fcfp à verser au patient chaque année jusqu’à la fin de ses jours.

L’hôpital responsable à 99%

Le 22 juillet 2015, raconte le compte-rendu rédigé par le tribunal, cet homme de 50 ans, médecin urgentiste contractuel au CHPF, avait consulté dans ce même hôpital pour des douleurs cardiaques. Les résultats des examens réalisés ayant été considérés comme rassurants, il était parti en vacances en métropole. Le 2 août suivant, il avait fait un arrêt cardio-respiratoire alors qu’il courait sur un terrain pentu à proximité d’une plage. Malgré l’intervention rapide des secours, son activité cardiaque n’avait repris qu’après 45 minutes au moins de « low flow » et 5 minutes de « no flow ». Le service de réanimation de l’hôpital de Bayonne avait ensuite diagnostiqué un « rétrécissement de l’artère interventriculaire proximale » et posé un « stent actif ».

Mais le patient a conservé depuis des lésions neurologiques sévères. Il souffre de troubles de la mémoire et de la vision, subit un déficit fonctionnel permanent évalué à 63 %, et doit être assisté par une tierce personne 7 jours sur 7 et 10 heures par jour.

Une expertise d’un cardiologue commandée en 2016 par le tribunal avait souligné « l’absence de réalisation d’un examen morphologique (coroscanner ou coronarographie) qui aurait permis de diagnostiquer la cardiopathie ischémique ». Le tribunal a donc estimé l’hôpital responsable à 99% des lésions subies par la victime.

Joint par téléphone jeudi matin pour savoir si le CHPF déposera un recours devant la cour administrative d’appel, le directeur de l’hôpital, Jean-Marie Savio, expliquait que la décision est « en train d’être analysée par l’hôpital et par son assurance ».

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3 Commentaires

  1. Iritahua
    10 mai 2019 à 6h19 — Répondre

    Le sans foutisme de nos spécialiste de cet hôpital, j’en ai vécu et connu avec tous ces spécialistes en néphrologie, ophtalmologie, chirurgie et ophtalmologie, avec des diagnostiques vraiment nuls, suis écœuré.

    • touskomplik
      10 mai 2019 à 15h42 — Répondre

      C’est vrai qu’en matière de diagnostic médical, t’es une sommité mondialement reconnue, qui vient apprendre aux médecins béotiens de Polynésie leur métier …

  2. maraamu
    10 mai 2019 à 18h18 — Répondre

    Sans compter les personnes qui sont ramenées chez elles avec du doliprane puis qui meurent d’un AVC. Il faut vraiment être chanceux et avoir la bonne équipe médicale si vous souhaitez rester en vie.

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