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Des locations « borderline » sur un terrain communal à Papara

Le tavana de Papara, Puta’i Taa’e, reloge depuis 2016 plusieurs familles sur un terrain communal en échange d’un loyer à 15 000 Fcfp par mois. Des constructions « légères et démontables » y ont été édifiées, pour la plupart, sans permis de construire. « C’est un bidon ville il faut être honnête » a dénoncé un agent de la commune. Le tavana assume ces constructions « borderline » et se dit même prêt à aller à Nu’utania en cas de poursuite.

Depuis 2016, le tavana de Papara, Puta’i Taa’e, loue à plusieurs familles dont la sienne,  des parcelles de terres de 600 mètres carré appartenant à la commune. Des « locations » à 15 000 Fcfp par mois rendues possible par l’application d’une délibération du 12 novembre 2015 du code général des collectivités territoriales. Cette délibération donne au maire « délégation de pouvoir du conseil municipal » pour mettre en place une « convention d’occupation temporaire » avec ces « demandeurs ».

« C’est temporaire » précise Puta’i Taa’e qui explique avoir « dépanné » ces administrés en voie d’expulsion dans leur ancien logement ou terrain.

Une occupation « à titre précaire »

La location de ces terrains a été débattu en conseil municipal en 2016, mais aucune délibération n’a été prise en ce sens. L’article 1 de la convention précise que  « l’occupant est autorisé à occuper à titre précaire et révocable, le domaine privé communal ». Les constructions ne devront être que « légères et démontables (…) aucune construction en dur ne sera autorisée ». Sur cette surface de 6913 mètres carré plusieurs maisons y ont été édifiées par les « occupants » eux-mêmes. Mais voilà, certaines de ces habitations sont « en dur » explique la conseillère municipal, Moeana Tehei, qui compte bien demander des comptes à son tavana.

Comme la convention le précise, les constructions sur ces terres ne devront être que « légères et démontables (…) aucune construction en dur ne sera autorisée ». La majorité de ces constructions n’ont donc eu aucun permis de construire. Un fait qui ne dérange pas du tout le premier magistrat de la commune.

« C’est un bidon ville il faut être honnête ».

La convention en question peut être résiliée « sans indemnité » si les occupants ne paient pas leur loyer, leur redevance ou s’ils ne respectent pas les clauses de la convention. « Nous avons d’ailleurs déjà procédé à des expulsions. On essaye de ne pas les laisser abuser » précise Puta’i Taa’e. Il explique aussi que le loyer pourrait baisser l’an prochain : « l’opposition a proposé de mettre le loyer à 10 000 Fcfp par mois. Je pense que je vais suivre leur conseil ». D’ailleurs le tavana affirme que l’argent de ces loyers « va à la régie, cela ne vient pas dans ma poche comme certains le disent ou le pensent ».

Puta’i Taa’e conclut en indiquant que « tout le monde sait qu’il y a des personnes sur place ». Cela n’empêche pas un agent de la commune de qualifier ces constructions de « bidon ville ». De son côté, le conseiller maire, Gaston Tunoa, confirme être au courant de ces relogements. Mais aujourd’hui il y a « une surpopulation » et les conditions de sécurité ne sont pas respectées.

convention1
convention2
convention3
convention4

 

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1 Commentaire

  1. franck tehaamatai
    27 décembre 2018 à 8h12 — Répondre

    Enfin un Maire qui voit les petites gens, merci Tavana

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Des locations « borderline » sur un terrain communal à Papara