Moetai Brotherson, venu en soutien du nouveau directeur général de l’économie numérique qui présentait au Cesec son plan du développement du numérique, a confirmé que le partenariat déjà amorcé avec Eutelsat va se matérialiser par des offres commerciales aux Polynésiens à partir de septembre 2024. Une phase de tests commence bientôt.

Il l’avait déjà dit, Starlink ne s’intéresse pas au marché polynésien. Moetai Brotherson a confirmé l’avancée du projet déjà entamé entre l’OPT et Eutelsat, société de droit français qui est le 3^e opérateur de satellites au monde en termes de chiffre d’affaires, qui a fusionné avec le Britannique OneWeb, une constellation de 650 satellites de basse orbite. La même technique que Starlink, mais pas le même modèle de commercialisation, explique le président du Pays : Starlink fait du « B2C » (business to consumer) et serait alors une menace commerciale pour tous les opérateurs déjà présents en Polynésie, tandis que Eutelsat fait du « B2B » (business to business), en vendant son service à des grossistes qui, eux, construisent des offres qu’ils proposent au grand public.

Une phase de « projets pilotes » va bientôt commencer, dit Moetai Brotherson, pour confirmer l’adéquation de cette offre satellitaire avec les usages des Polynésiens : un bateau de pêche, une pension dans un archipel éloigné, ou encore le Fare ora de la mairie de Rapa seront les beta testeurs de ce réseau.

… et l’OPT va devoir « se réinventer », dit le président

Même si l’arrivée d’Eutelsat est moins menaçante pour les opérateurs existants que ne pourrait l’être celle de Starlink, le président du Pays reconnaît que les avancées technologiques posent un défi à l’Office des postes et télécommunications. Doit-on s’attendre à un redimensionnement de l’OPT ? La réponse de Moetai Brotherson :

Pour ceux qui n’ont pas saisi la référence, le Pony Express était un service de courrier par cavaliers qui avait détrôné le transport par diligence du courrier dans l’Ouest américain, mais que l’invention du télégraphe avait rendu totalement obsolète deux ans plus tard.