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Deux ans ferme pour avoir battu sa compagne et son ex-épouse

L’année judiciaire ne pouvait se terminer sans que la justice n’ait à se pencher sur un cas de violence conjugale, véritable point noir des prétoires et de la Polynésie française en général. Cette fois le prévenu comparaissait non seulement pour des violences envers sa concubine actuelle, mais aussi sur son ex-épouse, les deux affaires ayant été réunies en une seule. Il a été condamné à trois ans de prison dont un an de sursis avec son mandat de dépôt.

David a 35 ans et une belle tête de brute. Tout est carré chez lui. Visage, mâchoires, épaules et même le bouc qu’il porte. De lui se dégage l’attitude hautaine des gars qui ne doutent de rien. Petit sourire en coin et regards de haut. Fier de lui. Et franchement, il n’y a pas de quoi.

Les faits qui le mènent à la barre, pour cette dernière journée de comparution immédiate de l’année 2020, sont des violences conjugales. Des violences qu’il a exercées sur sa compagne actuelle, courant 2020, mais aussi sur son ex-épouse qui, elles, datent de 2019. Les deux victimes se retrouvent d’ailleurs assises l’une à coté de l’autre sur le banc des parties civiles.

Les faits les plus récents se sont passés alors que sa compagne actuelle devait déposer un arrêt de travail à son employeur. Une ITT de huit jours due aux coups qu’elle avait reçus la veille. Dans sa déposition, elle raconte : « Je devais me rendre à l’anniversaire de ma sœur, mais il ne voulait pas que j’y aille. Il était déjà énervé car son scooter était en panne. Il a commencé par me frapper et après il m’a enfoncé ses doigts dans mes yeux. Le lendemain je devais déposer mon arrêt de travail, on était en voiture et il m’a dit qu’il allait le faire. Mais moi je voulais y aller pour leur expliquer ce qui m’arrivait. J’ai profité qu’il gare la voiture pour m’enfuir et prévenir la police. »

Durant le peu de temps qu’ils se sont fréquentés, environ une année, les épisodes de violences ont été assez fréquents. Appelée à la barre sa dernière compagne explique d’une voix ténue, « on s’est rencontré sur un site de rencontre, les premiers temps c’était bien (…) mais cela n’a pas duré, la première fois qu’il m’a tapé c’était le jour de son anniversaire. » « Pourquoi vous êtes restée avec lui ? » « On s’est séparés plein de fois, mais à chaque fois on revenait ensemble. Mais maintenant, je veux qu’il me laisse tranquille », assure la jeune femme.

Le juge apostrophe David, « pourquoi cette violence ? » David marque un temps et sans se départir de son air satisfait réplique, « c’est la jalousie.» « Un peu court comme argument.» « J’sais pas quoi dire. »

 » Il est violent, possessif, jaloux. Il aime bien te rabaisser »

L’ex épouse de David est alors appelée à témoigner. Si sa concubine s’est montré peu prolixe, plus effacée, son ex fait preuve d’une personnalité nettement plus forte. « Je regardais son compte FaceBook, quand il est arrivé. Il m’a demandé ce que je faisais et comme je ne répondais pas, il m’a frappée. » Coups de pieds, de poings, David ira même jusqu’à la frapper au visage avec une bouteille. Résultat, une ITT de 12 jours. « Il est violent, possessif, jaloux. Il aime bien te rabaisser. Je ne devais avoir de contact avec personne, c’est un manipulateur et un menteur » assure-t-elle, en ayant visiblement gros sur le cœur.

Durant tout ce temps, David n’a pas quitté un seul instant son air narquois. Le pervers narcissique par excellence, ce que ne manque pas de faire remarquer la procureure. « C’est une sorte de brute épaisse, méchante et sadique qui est d’une violence extrême. Je sollicite une peine exemplaire. Trois ans de prison dont un an de sursis avec mandat de dépôt. »

Pour l’avocate de la défense, même si « en tant que femme, ce dossier me choque, il faut voir son parcours et son enfance. Ila subi des violences et sans doute qu’il a du voir son père battre sa mère, et il a reproduit ces violences. (…) Il est jaloux, mais il les aime. Mal, mais il les aime. Quand on est à ce point jaloux, c’est qu’on aime. »

Visiblement le tribunal n’a pas la même définition de l’amour. Il a suivi les réquisitions de la procureure.

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