INTERNATIONAL

Deux jours après la CFDT, le siège de la CGT cible de vandalisme

Paris (AFP) – Le siège de la CGT a été vandalisé dans la nuit de vendredi à samedi, un acte « intolérable » condamné par le gouvernement, qui intervient deux jours après des dégradations à la CFDT et en pleine crise autour de la loi travail.

Portes et vitres brisées, individus encagoulés : le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est venu lui-même constater les dégâts samedi matin et a visionné les enregistrements des caméras de surveillance.

« Ca s’est fait assez vite. Des individus cagoulés avec des sacs à dos ont franchi les barrières et ont tapé, forcément avec des objets costauds, sur des portes et des vitres », a-t-il relaté à l’AFP.

Toutefois, les personnes encagoulées n’ont pas pu entrer à l’intérieur du bâtiment robuste. « Il y a plusieurs portes à franchir pour rentrer au siège. Ils ont cassé la première, les vitres sur les côtés, mais ils n’ont pas pu entrer parce qu’il y a un système qui se déclenche », a poursuivi M. Martinez, dont la centrale est en première ligne dans la mobilisation contre la loi travail depuis mars, aux côtés de FO, Solidaires, FSU, FIDL, Unef et UNL. 

« On a évité le pire », a encore dit le secrétaire général, assurant que le siège n’a jusqu’à présent jamais été victime de violences d' »une telle ampleur ».

Le Premier ministre Manuel Valls a réagi sur son compte Twitter par une « condamnation ferme du vandalisme contre le siège de la CGT ». « Rien ne peut justifier ces attaques contre les acteurs de la démocratie sociale », a-t-il écrit. 

De son côté, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, « a demandé que tous les moyens soient mis en œuvre pour retrouver les auteurs et les mettre à la disposition de la justice », et la ministre du Travail Myriam El Khomri a manifesté sa « solidarité » avec les militants, après un acte « intolérable ».

– ‘Retrouver un climat social apaisé’ –

La préfecture de police de Paris précise que « des individus au visage dissimulé ont escaladé les grilles du site avant de briser les portes d’entrée vitrées ».

De sources policières, deux individus encagoulés ont franchi les grilles, munis de marteaux, vendredi vers 23H30. Ils ont cassé sept à huit vitrines avant d’être mis en fuite par les vigiles. 

« On dispose de vidéosurveillance, mais ils vont être très difficiles à identifier à cause des cagoules. Ça ressemble à un match retour après la casse à la CFDT », selon les sources policières, qui évoquent des personnes « visiblement bien organisées ».

L’enquête a été confiée au commissariat de Montreuil.

La CFDT qui, elle, soutient le projet du gouvernement, a également vu son siège vandalisé dans la nuit de jeudi à vendredi lors d’une manifestation sauvage, où une centaine de personnes ont brisé des vitres et inscrit sur la façade : « C’est fini de trahir ».

Après ces dégradations condamnées par tous les syndicats, dont la CGT, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a été reçu vendredi par le ministre de l’Intérieur.

Cet acte de vandalisme n’a « malheureusement pas été une surprise », a déclaré samedi Laurent Berger, précisant que « depuis quelques semaines, dans les entreprises, nos militants sont inquiétés, insultés. Des locaux à Béthune, Limoges, Toulouse ont été soit envahis, soit dégradés ». 

La préfecture de police de Paris a précisé que des « consignes de vigilance accrue » ont été données à la police pour les locaux des organisations syndicales.

Samedi, la FSU a apporté son « soutien » à la CGT et estimé qu’il était « plus que temps de retrouver un climat apaisé ». « Depuis 3 mois, le gouvernement reste sourd aux revendications qui s’expriment sur la loi travail. Le climat social ne cesse de se dégrader. Face à cela, le gouvernement a la responsabilité de remettre le dialogue au cœur de la vie démocratique de notre pays », a appelé la FSU dans un communiqué.

La CGT estime dans un communiqué que « les violences verbales et les insultes » contre elle « contribuent également à entretenir ce climat délétère ».

La première organisation syndicale du pays s’était retrouvée au centre des critiques gouvernementales, après les violences intervenues lors d’une manifestation parisienne contre la loi travail le 14 juin. M. Valls avait dénoncé son « ambiguïté » face aux casseurs. 

L'entrée vandalisée du siège de la CGT, le 25 juin 2016 à Paris . © AFP

© AFP ALAIN JOCARD
L’entrée vandalisée du siège de la CGT, le 25 juin 2016 à Paris

Article précedent

Euro-2016: la Pologne qualifiée pour les quarts, la Suisse éliminée

Article suivant

Syrie: au moins 47 morts dans des raids, selon une ONG

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Deux jours après la CFDT, le siège de la CGT cible de vandalisme