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Dix ans de prison pour avoir tué son codétenu qui ronflait

© MAXPPP

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Un homme a été reconnu coupable d’avoir étranglé son compagnon de cellule pour un motif des plus surprenants. Son avocate a fait appel.

L’INFO. Que s’est-il passé, le 21 avril 2010, dans cette cellule de la maison d’arrêt de Vannes ? Un homme de 42 ans a été condamné mercredi, à dix ans de prison par la cour d’assises du Morbihan pour avoir tué son codétenu, au motif que ce dernier ronflait trop fort. Une version fortement contestée par l’avocate de l’accusé, qui a fait appel jeudi.

Des ronflements en cause ? Mickaël Tosten a été reconnu coupable d’avoir tué Eugène Dubois, 26 ans, alors que les deux hommes partageaient la même cellule à la prison de Vannes. Sous traitement médical, la victime ronflait fort, ce qui aurait provoqué, à l’époque, de l’animosité avec d’autres voisins de cellule. C’est à ce titre que l’accusé aurait proposé au jeune homme de le rejoindre dans la sienne. Où il sera retrouvé sans vie, selon la version officielle, après avoir été étranglé.

Condamné à l’époque pour des faits de conduite en état d’alcoolémie, de vols et de violences, Mickael Tosten a été décrit comme un homme susceptible d’être impulsif et agressif. Mais à aucun moment, l’accusé n’a reconnu les faits. Durant toute la durée du procès, il a nié toute violence sur son codétenu, un homme avec qui il a assuré qu’il s’entendait « bien ».

A-t-il pu « oublier » son agression ? Ce scénario a été évoqué pendant le procès. L’accusé soufrait à l’époque de problèmes au dos et suivait, tout comme son codétenu, un lourd traitement médical. « Son mal de dos persistant, ses problèmes de sommeil, alliés à l’absorption importante de médicaments, auraient pu conduire l’accusé à être victime d’un état paradoxal, entraînant une pulsion agressive dont il ne se souvient pas », a estimé un expert en addictologie lors de l’audience.

Dans cette veine, la défense a plaidé sans relâche l’acquittement, mettant en doute le mobile et les causes de la mort. Ce qui n’a pas été écouté par le tribunal qui a donc condamné l’accusé à 10 ans de prison, tout en requalifiant « le meurtre » en « violences volontaires ayant entraîné la mort ».

L’avocate évoque des incertitudes. Au lendemain du verdict, l’avocate de l’accusé, Sylvie Adde-Daniel, a indiqué avoir fait appel. Elle estime « qu’à aucun moment, l’accusation n’a été capable de démontrer comment mon client avait procédé pour tuer son codétenu ». « Des incertitudes demeurent », a-t-elle poursuivi. « Elles doivent profiter à l’accusé », a ajouté l’avocate, estimant que durant le procès, « tout semble avoir été fait pour dégager l’administration pénitentiaire de ses responsabilités ».

Toujours selon l’avocate, « tout laisse pourtant à penser qu’il y a eu une négligence ou défaut de surveillance », la victime ayant indiqué le soir de sa mort qu’elle souhaitait mettre fin à ses jours en glissant un petit mot sous la porte. « Le surveillant s’est borné à contrôler son pilulier et a confié la surveillance de la victime à mon client », a encore affirmé Me Sylvie Adde-Daniel.

« Certes, les analyses toxicologiques effectuées sur la victime n’ont pas décelé de surdose médicamenteuse. Cependant, j’ai le sentiment qu’il s’est passé quelque chose, dans cette cellule, que l’on veut cacher », a-t-elle accusé, pour conclure.

Source : Europe1

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