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Djenah, 4 mois, enlevée par son père, retrouvée en bonne santé

Grenoble (AFP) – Djenah, quatre mois, enlevée mardi matin à Grenoble, a été retrouvée vingt-quatre heures plus tard, saine et sauve, en compagnie de son père qui s’est rendu à la police au terme d’une nouvelle alerte enlèvement fructueuse.

« Le père s’est rendu. Il a appelé la police d’une cabine téléphonique à Échirolles (dans la banlieue de Grenoble, ndlr). Il a été récupéré à 11H30 avec l’enfant en bonne santé », a déclaré à l’AFP Jean-Yves Coquillat, le procureur de Grenoble.

Vêtue d’un « pyjama rose bonbon », Djenah avait été enlevée mardi vers 11H00, alors qu’elle se trouvait avec sa mère, Vanessa, dans un foyer accueillant des femmes battues à Grenoble.

Son père, Steeve Beni Y Saad, un SDF de 28 ans, était entré dans le foyer en escaladant le balcon d’un rez-de-chaussée surélevé. Poursuivie par son ex-concubin, la mère s’était alors réfugiée dans le bureau de son assistante sociale, à l’étage.

« Elle s’est couchée par terre et s’est roulée en boule. Il l’a frappée à plusieurs reprises, a bousculé l’assistante sociale, puis a pris son enfant », a décrit M. Coquillat lors d’une conférence de presse tenue un peu avant l’annonce du dénouement heureux de l’affaire.

L’homme n’a pas proféré de menaces ou eu des gestes violents à l’encontre de son enfant, a cependant précisé le magistrat. 

– Violences conjugales –

Sa concubine avait porté plainte contre lui pour violences conjugales le 29 août. Il était recherché par la police pour être entendu dans le cadre de cette affaire.

La mère de Djenah, qui vit en foyer depuis le 2 septembre, avait en outre saisi le juge aux affaires familiales pour obtenir une ordonnance de protection, afin d’interdire à son ancien compagnon de l’approcher. Une audience devait se tenir jeudi sur ce point. 

« L’affaire a été vue dans un premier temps, y compris par la mère, un peu sous l’angle violence conjugale. L’inquiétude quant à l’enfant s’est fait jour dans un second temps », a expliqué le procureur. 

La crainte était « plus dans l’âge de l’enfant » et dans l’incapacité de son père « à le maintenir en bonne santé », a-t-il précisé, rappelant qu’il fallait que l’intégrité physique de l’enfant soit menacé pour déclencher une alerte enlèvement.

Les policiers ne parvenant pas à le localiser, une alerte a finalement été lancée dans la soirée de mardi. Mercredi matin à 8H00, la police avait déjà reçu 220 appels et 50 mails en lien avec l’alerte enlèvement. 

Condamné à neuf reprises par la justice, surtout pour des vols, le ravisseur a l’habitude de vivre dans des caves, des box ou des parkings. Toxicomane, il n’avait ni nourriture, ni change quand il s’est emparé de sa fille. Il avait éteint son téléphone portable dans sa fuite et n’était donc pas géolocalisable.

– « Soulagement » –

Juste avant la reddition du père, le procureur lui avait lancé un appel à « ramener l’enfant le plus tôt possible ». « Bien évidemment, la justice tiendrait compte de son geste », avait assuré le magistrat.

Après son interpellation par la BAC, le père a été placé en garde à vue à l’hôtel de police de Grenoble. 

« Immense soulagement. Et preuve qu’il faut aussi protéger les enfants des hommes auteurs de violences conjugales », a réagi la ministre des Familles Laurence Rossignol sur Twitter.

Adopté en France en février 2006, le dispositif Alerte Enlèvement consiste à lancer, en cas de rapt d’enfant mineur, une alerte massive via une cinquantaine de canaux de diffusion (radio, télévision, sites internet, panneaux de gare et d’autoroutes, panneaux d’affichage urbain, réseaux de la SNCF ou de la RATP, 22.000 bornes de la Française des Jeux) pour mobiliser la population dans la recherche de l’enfant et de son ravisseur.

Les particuliers peuvent relayer l’alerte via Facebook et des applications de smartphones.

C’est la 19e fois qu’une telle alerte était déclenchée en France. Elle s’est révélée efficace dans tous les cas, permettant à chaque fois de retrouver les enfants enlevés sains et saufs.

Photo fournie par la police le 18 octobre 2016 de Djenah, un bébé de quatre mois enlevé à Grenoble par son père Steeve Beni Y Saad. © AFP

© POLICE JUDICIAIRE/AFP HO
Photo fournie par la police le 18 octobre 2016 de Djenah, un bébé de quatre mois enlevé à Grenoble par son père Steeve Beni Y Saad

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