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Démantèlement de la "Jungle" de Calais: "inquiétudes les plus vives" du Défenseur des droits

Paris (AFP) – Le Défenseur des droits Jacques Toubon a exprimé jeudi ses « inquiétudes les plus vives » sur les conditions du démantèlement du camp de migrants de la « Jungle » de Calais, qui selon lui « pourrait débuter le 17 octobre ».

« La destruction de la totalité des camps et des installations en dur pourrait débuter le 17 octobre prochain. Or le dispositif d’accueil et de mise à l’abri sur place des mineurs non accompagnés n’est toujours pas opérationnel », souligne dans un communiqué M. Toubon, qui se dit « très préoccupé par le sort de l’ensemble des exilés vivant à Calais ».

Le gouvernement prépare le démantèlement de ce bidonville comptant entre 7.000 et 10.000 migrants selon les comptages, dans des conditions maintenues très confidentielles sur sa date exacte et ses conditions. Manuel Valls a parlé le 2 octobre d’une opération « dans les prochaines semaines » alors que, aux termes d’une note interne du ministère de l’Intérieur datée du 1er septembre, les préfets ont jusqu’au 15 octobre pour identifier quelque 8.200 nouvelles places d’hébergement.

Jacques Toubon, qui « alerte de nouveau le ministre de l’Intérieur », indique avoir écrit à Bernard Cazeneuve pour lui demander quelles sont « les dispositions prises » s’agissant des mineurs non accompagnés.

Plus généralement dans ce même courrier, il « sollicite du ministre » qu’il lui « communique les informations » relatives « au nombre de places d’hébergement disponibles ainsi que leur localisation, aux prestations prévues dans les différents centres » ainsi qu’à « l’ensemble des moyens mobilisés (forces de l’ordre, transports des personnes, etc.) et « au sort réservé aux installations en dur que sont le centre d’accueil provisoire et le centre Jules Ferry » (centre d’accueil de jour, ndlr).

L’ancien ministre de la Justice assure qu’il « ne saurait admettre que le démantèlement du bidonville conduise à fragiliser davantage le sort de ces personnes très vulnérables et à les éloigner encore de la protection que leur confèrent les droits fondamentaux ».

En ce qui concerne les mineurs, il s’inquiète notamment que « rien n’ait été envisagé » pour ceux qui ont déposé une demande d’asile en vue d’une réunification familiale en Grande-Bretagne. « Rien n’indique qu’ils puissent continuer à être suivis et accompagnés dans leurs démarches après le démantèlement du camp », ajoute-t-il.

« Il serait par ailleurs envisagé d’ouvrir des places en Centre d’accueil et d’orientation (CAO) réservées à ces mineurs non accompagnés », assure le Défenseur des droits, les enfants ne pouvant légalement être hébergés dans les CAO adultes ouverts pour inciter les migrants de Calais à réfléchir à une demande d’asile.

Ces CAO-mineurs « doivent nécessairement répondre aux exigences légales telles un encadrement socio-éducatif et un accompagnement vers le dispositif de la protection de l’enfance », avertit le Défenseur.

Un migrant marche dans la "jungle " de Calais, le 26 septembre 2016. © AFP

© POOL/AFP/Archives DENIS CHARLET
Un migrant marche dans la « jungle  » de Calais, le 26 septembre 2016

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