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Drame de Papara : des peines jusqu’à 8 ans de prison

Le procès de la bagarre mortelle de Papara s’est terminé vendredi après-midi. Les six accusés ont été condamnés à des peines de trois à huit ans d’emprisonnement pour avoir tué le jeune Moearii en juillet 2014. Bien en deça des réquisitions du parquet.

Le plus long procès de cette session des assises est arrivé à son terme vendredi après-midi. Six accusés étaient jugés depuis lundi pour des faits de « violence commis en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». En juillet 2014, une rixe avait couté la vie à Moearii, 22 ans, après plusieurs coups de pieds et de poings au visage. Vendredi matin, les avocats de la défense ont mené leur plaidoirie en essayant principalement « d’humaniser » les six accusés. La veille, la partie civile avait qualifié les accusés de « monstres » et « d‘animaux ». Mais pour l’avocat de deux des accusés, Me Huguet, vendredi matin cette description relevait davantage « tantôt du documentaire animalier ou du mauvais film d’action ». Pour Me Mikou également, l’avocat de Teddy Aai, « la balance était injustement chargée très défavorablement » par les lourdes réquisitions de l’avocat général et la plaidoirie de la partie civile.

Les avocats de la défense ont chacun rappelé le nombre de coups portés par les accusés afin de définir la responsabilité de chacun. La défense s’est attachée à démontrer que l’hostilité venait de la victime et particulièrement de son frère. « Le point de départ de tout ça, c’est une agression dans la famille, chez la famille, sur leur terrain », a plaidé Me Mikou. « On ne peut pas nier qu’à Tahiti la notion de terre ne soit pas très importante, on ne rentre pas comme ça chez les gens », a indiqué de son côté Me Pater. « C’est un cycle de violence qu’ils n’ont pas initié mais subit », a complété Me Huguet.

La tâche a été plus difficile pour Me Allain-Sacault, avocat de Raoul Hoarau, désigné comme le plus violent des accusés. L’avocate a demandé une peine « qui soit utile, éducative, qui permette de se réintégrer dans la communauté des hommes ». Très émue, la conseil a demandé « la clémence et le pardon » pour son client, indiquant qu’à « 45 jours près il aurait été jugé devant le juge des enfants et risquerait une peine maximum de 10 ans ».

Comme le veut la procédure, les accusés ont eu la parole en dernier et se sont tous excusés auprès de la famille et de la victime. Une fois les jurés sortis, le frère de la victime, Enoha, également gravement blessé dans la bagarre, a pris chacun des accusés dans ses bras.

Après six heures de délibération, les jurés ont condamné les six accusés à des peines bien moins sévères que les réquisitions de l’avocat général. Deux des accusés ont été condamnés à huit ans d’emprisonnement, trois à six ans d’emprisonnement, et un à trois ans dont 18 mois avec sursis.

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2 Commentaires

  1. Chaval
    16 septembre 2017 à 5h36 — Répondre

     » … les avocats de la défense ont mené leur plaidoirie en essayant principalement « d’humaniser » les six accusés. » Quand on se déchaine jusqu’à tuer je ne vois pas ce qu’il y a « d’humains ». L’alcool et la violence latente par manque de discernement et la bêtise débouchent bien souvent sur ce genre de drame où les poings et les pieds remplacent la parole. Lamentable, même si la victime a eu dans cette affaire une part de responsabilité, on ne peut excuser la sauvage agression qu’il a subit. Un coup de poing peut partir soit, mais ce qui est encore plus condamnable c’est l’acharnement habituel à coups de pieds sur un adversaire à terre.

  2. Teiva 33
    16 septembre 2017 à 13h09 — Répondre

    C’est triste, vraiment très triste cette histoire !!! Je ne dirais pas que c’est encore la faute de la société, que c’est elle qui nous corrompe… Non c’est pas tout à fait vrai… Il y a en chacun de nous inscrit dans nos gène, le mal, la violence. Contrairement à ce que certains philosophes peuvent dire nous ne sommes pas bon de naissance mais que c’est la société qui nous corrompe, je dirais qu’il y a les deux !!!
    Je dis ça parce que j’ai été surpris de voir la violences dans les combats de MMA et comment même quand l’adversaire est au sol, celui qui a le dessus continue à frapper. Chose que l’on ne voit pas dans le Noble Art.. Aussi, je ne m’étonne pas que, s’ils ont eu l’influence de ce sport de combat (vidéo, internet, etc…), ils se soient acharnés sur leur victime comme ils l’ont fait…
    Merci néanmoins aux jurés de ne pas avoir suivi le procureur et surtout merci à la famille de la victime d’avoir su pardonner !!! Parce que lorsque l’on voit ce qui se passe ailleurs, je suis fier de ma famille polynésienne du pardon qu’ils ont accordé à ces enfants !!!

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