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Écrire en tahitien est « primordial pour la survie de la langue »

Le concours littéraire en tahitien fait son retour. Après une pause de près de 15 ans, des récompenses ont été décernées ce mardi à plusieurs auteurs de textes en reo tahiti. Pour le président du Pays, Édouard Fritch, « on a besoin de constituer un fonds » d’écrits tahitiens pour les étudiants, notamment.

Nommé « prix de l’Académie » lors de son lancement en 1976, puis « prix du président » sous Gaston Flosse, le concours littéraire en tahitien revient sous le nom de « prix John Taroanui Doom », en hommage à l’un des membres fondateurs de l’académie tahitienne. Pour le président du Pays, Édouard Fritch, présent lors de la remise des prix au Fare vana’a, encourager l’écriture en tahitien a une importance capitale « pour la survie et la démocratisation de la langue dans notre pays ».

Onze personnes ont participé à ce concours, dont trois dans la catégorie « jeunes ». Ils devaient écrire un récit de 80 pages minimum pour les « adultes », 15 pages minimum pour les jeunes auteurs. Ludmilla Chin Meun a gagné un prix d’encouragement pour son texte racontant la vie de ses grands-parents dans les îles, ‘A he’e noa ai te tau, et Etetiera Tchong Tai, déjà primé en 2001, a remporté le grand prix pour Te ‘a’ai no te mau rimarima o tia’itau sur la légende du tiare apetahi. Pour ces deux auteurs récompensés, écrire en tahitien n’est pas facile, cela peut s’avérer plus difficile que d’écrire en français, ou même en anglais.

« L’écrit, ce n’est quelque chose d’acquis chez nous. Le Polynésien n’écrit pas, par contre, il excelle à l’oral, c’est un orateur, il sait manier la langue », estime Denise Terorotua Raapoto, membre de l’Académie tahitienne. À travers ce concours, le fare vana’a veut justement « encourager la population à écrire ».

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La présidente de l’Académie tahitienne, Flora Aurima Devatine, n’a pas assisté à cette remise des prix. Elle est actuellement à Paris pour recevoir son prix Heredia de l’académie française pour son recueil de poésie Au vent de la piroguière – Tīfaifai, publié l’an dernier aux éditions Bruno Doucey, à Paris.

Les prix décernés :

Dans la catégorie « adulte », pour laquelle une œuvre de 80 pages minimum devait être présentée :

  • 1er prix (600 000 Fcfp) : Ezekiela Tchong Tai, Te ’A’Ai No TeMauRimarima O Tia’Itau.
  • 2ème prix (300 000 Fcfp) : Juanito Burns, Hiapu.
  • 3ème prix (150 000 Fcfp) : Georges Estall, Tō’uTupuna, tā’umo’otua.

Ludmilla Chin Meun a reçu un prix d’encouragement, d’un montant de 75 000 Fcfp pour ’A he’enoa ai te tau.

Dans la catégorie « jeune », pour laquelle l’ouvrage présenté devait compter 15 pages minimum :

  • 1er prix (200 000 Fcfp) : Sabrina Tapotofarerani, Hia’ai.
  • 2ème prix (100 000 Fcfp) : Mohea Dehors, Te pāpa’i e tōna mana.
  • 3ème prix (50 000 Fcfp) : Tiarenui Utia, Te papa fare tara to’a.

 

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