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Education : « L’urgence de réformer le système »

Dans un rapport de 165 pages (Rapport CTC Education), la Chambre territoriale des comptes (CTC) dresse le tableau d’un système éducatif polynésien à la traîne par rapport à la métropole. Les difficultés sont nombreuses dans tous les domaines : le niveau des élèves du fenua, la gouvernance ainsi que les questions financières.

La politique éducative du fenua est ambivalente : financée par l’Etat, elle reste compétence du Pays.  Le budget alloué à son fonctionnement n’a cesser d’augmenter passant de 54 milliards de Fcfp en 2004 à 65,5 milliards en 2012, baissant toutefois depuis 2010 de l’ordre de 2 milliards de Fcfp en moyenne. Dans le même temps, entre 2004 et 2012, les effectifs scolarisés ont diminué de 8%, ce qui représente une baisse de 6 243 élèves. Pourtant, malgré ce budget, le niveau scolaire des enfants polynésiens est bien en deçà de ce qu’il devrait être.

Le rapport dresse plusieurs constats : la déscolarisation est précoce dès la 5ème chez la majorité des élèves de milieux modeste. En effet, la performance actuelle de la Polynésie est, tous bacs confondus, au niveau de la métropole en 1992. Pire encore, « le système éducatif produit beaucoup trop de sorties sans diplômes pour être vraiment efficace. Les élèves quittant l’école sans aucune qualification sont beaucoup trop nombreux », note le rapport. En 2013, le nombre d’élèves sans diplôme, ni qualification était estimé à 2 181 personnes. Ce qui représente environ 40% des élèves entrés en CP. Les enfants des archipels éloignés sont les premières victimes de ce constat d’échec.

Pour les juges financiers : » les raisons qui expliquent ce relatif échec sont d’ordres budgétaire,en effet les crédits n’ont pas été alloués en quantité suffisante et comme tous les rapports le constatent depuis 10 ans, le pilotage stratégique du système aurait pu être plus efficace « . Car la politique éducative n’a pas de pilote, de réel patron. Ou en réalité, elle en a trop. Des difficultés de gouvernance et de gestion qui en font « un système trop bureaucratique », pour la CTC. Beaucoup d’acteurs sont impliqués dans l’éducation et ne connaissent pas toujours leur positionnement. « Les relations quasi antagoniste entre les services du Pays et du vice-rectorat donnent lieu à des interprétations divergentes sur le rôle de chacun », précise le rapport.

Une conséquence qui explique sans doute l’incapacité du ministère de l’Education polynésien « à se doter de services administratifs en mesure de lui fournir les outils utiles à la gestion éclairée du système scolaires (…). La façon dont a été conduit le système éducatif est défectueux, déconnecté de toute vision prospective… « , critique la chambre. En cause : la production irrégulière par la DEP et la DES « d’informations et d’indicateurs statistiques pertinents et fiable ». Pour cela, la chambre territoriale des comptes préconise la création d’un ensemble intégrant les services du vice-rectorat et du ministère d’ici 2015. Les principaux acteurs de la politique éducative, à savoir la collectivité, le Haut-commissariat et le vice-recteur ont « à quelques réserves près, fait connaître qu’ils partageaient globalement les analyses » de l’institution.

 

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