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Election Trump: inquiétude dans le monde mais aussi félicitations

Paris (AFP) – L’élection de Donald Trump à la Maison Blanche suscitait mercredi la prudence et l’inquiétude dans le monde où plusieurs voix, notamment dans l’extrême droite, se sont aussi élevées pour féliciter le vainqueur américain.

La victoire de Donald Trump « ne me réjouit pas » mais il est « le président librement élu des Etats-Unis » et a droit « à ce qu’on lui donne une chance », a souligné le président du Parlement européen, Martin Schulz, sur la chaîne de télévision allemande ZDF.

En Asie, en Europe ou au Moyen-Orient, les interrogations sont nombreuses après l’élection d’un milliardaire populiste sans expérience politique. Son accession au pouvoir effective fin janvier est considérée comme un saut dans l’inconnu.

« J’ai très peur. Va-t-il y avoir d’autres guerres? L’Amérique va-t-elle attaquer les musulmans? », s’interroge la militante indonésienne Alijah Diete, des propos reflétant l’inquiétude dans le monde musulman.

N’appréciant rien de moins que les certitudes, les marchés boursiers se sont affolés, Tokyo perdant par exemple 5,3% à la clôture tandis que le dollar chutait et le peso mexicain tombait à son plus bas niveau historique. En revanche, les marchés russes sont passés en hausse mercredi en fin de matinée, alors que Donald Trump est partisan d’un réchauffement des relations avec la Russie.

Le président russe Vladimir Poutine a félicité le vainqueur américain et dit espérer une amélioration des relations russo-américaines, selon un communiqué du Kremlin, qui évoque la pespective d’un « dialogue constructif ». En France, la patronne de l’extrême droite, Marine Le Pen, une des favorites pour la présidentielle de 2017, a adressé ses « félicitations » à celui qui a défait la démocrate Hillary Clinton.

– Economie, climat, sécurité –

En Asie, région privilégiée de la politique étrangère de Barack Obama, les craintes portent notamment sur l’économie. « Le monde est globalisé et si les Etats-Unis, qui sont le moteur de l’économie mondiale, commencent à ériger des barrières, cela ne pourra que nuire à l’économie mondiale », résume Clarita Carlos, professeure de sciences politiques à l’Université des Philippines.

Pour le Premier ministre japonais Shinzo Abe, l’alliance qui unit les deux pays restera intacte. « La stabilité de la région Asie-Pacifique, qui est la force vive de l’économie mondiale, apporte paix et prospérité aux Etats-Unis », a également écrit M. Abe.

Beaucoup plus circonspecte, la présidence de l’Autorité palestinienne a appelé Donald Trump à ne pas négliger le Proche-Orient. « L’instabilité continuera dans la région et dans le monde si on n’apporte pas une solution à la question palestinienne », a-t-elle ajouté.

L’Egypte a déclaré espérer pour sa part « un nouveau souffle » dans les relations entre le pays arabe le plus peuplé et les Etats-Unis.

Parmi les domaines suscitant l’interrogation figure le climat. Si la ministre française de l’Environnement Ségolène Royal a jugé que le futur président ne pourrait « pas empêcher » la « mise en oeuvre » de l’accord de Paris sur le climat conclu l’an dernier, le chef de la diplomatie, Jean-Marc Ayrault, a fait part de son inquiétude et évoqué aussi le devenir de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015.

L’Iran a appelé Donald Trump à « respecter les accords » internationaux conclus par les Etats-Unis alors que le président élu a dit dans le passé qu’il comptait revoir les engagements de son pays avec Téhéran.

Après la victoire du candidat républicain, les alliés occidentaux de Washington affichent pour la plupart d’entre eux la prudence. « Les liens UE-USA sont plus profonds que n’importe quel changement politique », s’est voulue rassurante la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Le leadership de Washington est « plus important que jamais » face « à un nouvel environnement sécuritaire difficile, notamment en ce qui concerne la guerre hybride, les cyberattaques, la menace du terrorisme », a réagi le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, tandis que la nouvelle dirigeante britannique, Theresa May faisait savoir qu’elle attendait le maintien de « liens forts » avec les Etats-Unis.

Au sein de l’UE, certaines réactions tranchent avec l’approche mesurée de Bruxelles. « Quelle excellente nouvelle. La démocratie est toujours en vie », s’est ainsi réjoui le Premier ministre hongrois Viktor Orban, populiste de droite.

Pour Berlin toutefois, des temps « plus difficiles » sont à attendre en Europe avec Donald Trump au pouvoir.

Donald Trump s'adresse à ses supporteurs au Hilton New York, le 9 novembre 2016, après l'annonce de sa victoire. © AFP

© AFP JIM WATSON
Donald Trump s’adresse à ses supporteurs au Hilton New York, le 9 novembre 2016, après l’annonce de sa victoire

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