ACTUS LOCALES

Élevage de rori : l’espoir renaît

©Présidence PF

Les premiers résultats du projet Rori Aqua ont été présentés au gouvernement jeudi matin sur le site de l’Ifremer à Vairao. Le projet vise la production d’holothuries à mamelles blanches et noires pour leur vente directe mais aussi leur capacité de filtration dans d’autres systèmes aquacoles, et pour leur potentiel pharmaceutique. 

Partis de rien, les techniciens du projet Rori Aqua ont réussi à obtenir « 30 000 juvéniles d’holothuries« , une première mondiale dans le domaine de l’aquaculture. Le porteur de projet a pour l’occasion débauché un expert en Nouvelle-Calédonie : Laurent Burgy est maintenant directeur technique chez Tahiti Marine Products. La visite du président Édouard Fritch – accompagné du vice-président en charge de l’économie bleue Tearii Te Moana Alpha, du ministre des Finances, Yvonnick Raffin, du président de l’assemblée de la Polynésie française, Gaston Tong Sang, et du sénateur Teva Rohfritsch – leur a permis de constater la réussite de l’étude de faisabilité de la production aquacole de rori titi ‘uo’uo (Holothuria fuscogilva). Cette phase d’étude inclut la maîtrise du cycle de ponte, puis du cycle d’écloserie, c’est à dire la production de juvéniles. « Après plusieurs essais de ponte on a obtenu une méthode d’obtention des œufs qui est propre à la Polynésie, que je ne peux pas divulguer, mais qui nous permet d’avoir des œufs à la demande », déclare Moana Maamaatuaiahutapu, responsable des programmes de recherche et de développement en aquaculture à la Direction des ressources marines. C’est une équipe qui obtient des résultats plus que prometteurs. L’agent de la DRM explique qu’au niveau de la production de juvéniles, après un an de travail, « On en est aujourd’hui à notre troisième cycle sur le rori à mamelles blanches et on a déjà produit 30 000 juvéniles d’holothuries, fait inédit pour cette espèce dans le monde. » 

Diversification de la production locale 

Après le classement de ces espèces (Holothuria whitmaei et Holothuria fuscogilva) par la Convention de Washington sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (Cites), la pêche destinée à l’export a sérieusement ralenti et ce projet a émergé dans le même temps. Commencé il y a un an, il devrait se poursuivre sur deux ans avec la participation active de l’Ifremer. Les débouchés sont connus et explorés depuis plusieurs années. Parmi eux, l’intégration de ces mollusques à des élevages d’autres espèces de crevettes ou de poissons. L’agent de la DRM explique que « l’un des plus grands objectifs du Pays dans ce programme est d’être capable, une fois qu’on a maîtrisé l’élevage, de pouvoir intégrer ces animaux aux process aquacoles actuels. En lagon par exemple, on peut avoir des élevages de crevettes ou de poissons, et les associer avec des holothuries en contrebas, ça ne peut être que bénéfique pour l’environnement lagonaire. »

Le promoteur Auguste Buluc est davantage orienté sur la valorisation en médecine de ces espèces. En parallèle de l’objectif aquacole, cet aspect pharmaceutique reste à explorer. Deux fermes aquacoles du Pays devraient voir le jour prochainement à Faratea et Vaia à Vairao. L’un des objectifs est de proposer à l’export des produits développés en laboratoire sur la zone biomarine de Faratea.

Le président de l’assemblée de la Polynésie française, Gaston Tong Sang, et le sénateur Teva Rohfritsch faisaient partie de la délégation accueillie à l’IFREMER. ©Présidence PF

Le président était accompagné du ministre des Finances, Yvonnick Raffin et du vice-président Tearii Te Moana Alpha. ©Présidence PF

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