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Emploi local dans la fonction publique d’État : le SFP dénonce l’hypocrisie du Pays

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Le président Édouard Fritch a interpellé le ministre de la Justice sur le détachement d’une fonctionnaire expatriée au greffe de Papeete. Une hypocrisie pour le Syndicat de la fonction publique, qui rappelle que le Pays se bat pour intégrer « sans concours, tous les fonctionnaires d’État détachés » dans l’administration territoriale.

« M. le Président, avant de vouloir enlever la poussière dans l’œil de l’administration de la justice, retirez la poutre qui est dans le vôtre ». C’est le tacle du Syndicat de la fonction publique qui réagit ce jeudi aux échanges sur l’emploi local au greffe de Papeete. Depuis la fin juillet, les agents CEAPF du greffe, des fonctionnaires polynésiens de l’administration d’État, contestent le « parachutage » d’une professionnelle métropolitaine, détachée au palais de justice de Papeete alors que son mari prend un poste de haut-gradé dans les forces armées en Polynésie. Les greffiers ont depuis interpellé leur hiérarchie sur ce détachement, qui prive selon eux des Polynésiens d’une chance d’accéder au poste, puis les parlementaires, les médias et enfin la présidence du Pays. Édouard Fritch avait alors fait savoir, via sa directrice de cabinet, qu’il allait saisir le Garde des Sceaux, déjà interpellé par le député Moetai Brotherson, sur la question, et lui demander de privilégier l’emploi local dans les services de l’État.

« Ça ne manque pas de sel »

De quoi agacer le SFP qui fait partie des huit organisations en bras de fer avec le Pays à propos de la loi sur l’intégration des fonctionnaires d’État détachés dans la fonction publique du Pays. « Voilà donc le président du Pays prêt à sacrifier dès aujourd’hui 64 postes de l’administration territoriale au profit de fonctionnaires d’État, et paradoxalement soi-disant s’inquiéter de la nomination, par l’État, d’une fonctionnaire expatriée… dans l’administration de l’État », écrit le syndicat. « Ça ne manque pas de sel » relève Christophe Psychogios, secrétaire général adjoint du SFP.

Pour le syndicat de la Fonction publique, ces intégrations, rendues possibles par une loi du Pays attaquée par une organisation et encore suspendues à une délibération, sont d’autant plus intolérables qu’elle se font sans concours, dans de bien meilleurs conditions que la normale, et ne sont pas limitées aux fonctionnaire déjà détachés. Pour autant, le SFP dit soutenir le combat des greffiers et plus généralement des agents CEAPF. Les raison invoquées par l’administration d’État – pas assez de postes vacants pour lancer un concours – ne tiennent pas, précise Christophe Psychogios : « l’État pourrait très bien recruter en détachement des fonctionnaires communaux ou des fonctionnaires du pays qui sont de la même catégorie et qui ont des compétences juridiques ». « On n’en manque pas », précise le syndicaliste, et beaucoup de ces agents du Pays seraient prêts, ne serait-ce que « pour le gain important de rémunération » à faire le transfert en détachement vers l’État, et pourquoi pas intégrer le CEAPF. « Ces ponts existent déjà », ajoute-t-il.

 

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