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En grève, les APRP jouent leur survie

© Antoine Samoyeau

© Antoine Samoyeau

Après une cessation d’activité en novembre dernier, les salariés des Ateliers pour la réinsertion professionnelle (APRP) sont entrés en grève illimitée lundi matin. Les employés, soutenus par l’intersyndicale CSIP et CSTP-FO, dénoncent la mise en place d’un plan social au sein de l’entreprise face à une direction qui assure jouer sa survie économique.

En l’espace de quelques mois, la petite société des APRP a largement fait parler d’elle. Initialement créée sous un statut associatif, les « ateliers » chargés de la réinsertion des personnes handicapées sont devenus une société commerciale en 2008. Mais la société est pourtant soumise à un encadrement législatif rigoureux. Seule structure adaptée du territoire pour assurer l’intégration des salariés handicapés en Polynésie, les APRP sont placés sous la tutelle du ministère de l’Emploi et bénéficient d’une subvention publique annuelle de 48,6 millions de Fcfp. Dotée de 18 travailleurs handicapés, 10 stagiaires travailleurs handicapés et 6 encadrants « valides », la société est autorisée par le Pays à exercer cinq types d’activités commerciales. Et cinq seulement. Elle dégage grâce à cela 39 millions de Fcfp de chiffre d’affaires. Mais ces dernières années, les subventions versées par le Pays n’ont pas cessé de diminuer. Les APRP doivent faire face à 65 millions de Fcfp de masse salariale à laquelle viennent s’ajouter les charges, les impôts ou encore le coût des patentes… Et le compte n’y est plus. La société affiche aujourd’hui un déficit de 30 millions de Fcfp. L’an dernier, le Pays avait traîné pour verser la subvention annuelle pour l’exercice 2014 entre la fin de l’année et le début de 2015. Un retard qui avait entraîné quelques perturbations dans le versement des salaires et un mouvement de grogne des salariés, suivi d’une première procédure d’alerte du commissaire aux comptes.

Le plan social sème la discorde

Face à cette situation, la direction a annoncé il y a quelques semaines la mise en place d’un plan social visant les 5 personnels encadrants. Ceci pour ne plus garder que les travailleurs handicapés. « Le problème, c’est qu’il est prévu de recruter deux encadrants après ces départs », explique un délégué syndical de la CSIP aux APRP. Contactée, la directrice des APRP, Candice Simier, confirme cette volonté et explique qu’aucun des encadrants actuellement en poste n’a les compétences nécessaires pour assurer les missions qui seront dévolues aux deux futurs encadrants de la société.

Lundi, des rencontres ont eu lieu entre les salariés et la direction. Mais pour l’heure aucun terrain d’entente n’a été trouvé entre les deux parties. Selon la direction, 13 employés sur 25 sont entrés en grève. Mais selon les syndicats, les grévistes sont au nombre de 18. Ceci parce que : « La direction ne compte pas les personnes en congés et en arrêt maladie qui soutiennent le mouvement »

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