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En Nouvelle-Calédonie, un rassemblement devant la « prison de la honte »

Une quinzaine de surveillants, membres du syndicat Usoenc se sont rassemblés vendredi devant le Camp-Est, le centre pénitentiaire de Nouvelle-Calédonie à Nouméa. Ils dénoncent la situation critique de cet établissement surpeuplé, qu’ils qualifient de « prison de la honte ». Les explications de notre partenaire Outremers360°.

Le taux d’occupation de la prison de Nouméa était de 149,5% au 30 septembre 2022, selon les statistiques du ministère de la Justice: 619 personnes étaient incarcérées ou détenues dans l’établissement de 414 places. « La situation est extrêmement tendue », a assuré vendredi matin Steven Carnicelli, responsable de l’Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (Usoenc), majoritaire au sein du Camp-Est, l’unique centre pénitentiaire du territoire. « Depuis début septembre, nous avons eu un suicide, cinq tentatives de suicide et 24 altercations entre détenus », a-t-il ajouté.

Un détenu du quartier disciplinaire s’est donné la mort il y a trois semaines dans sa cellule, a confirmé l’administration pénitentiaire. Le syndicaliste dénonce également des conditions de vie très dégradées, la plupart des cellules de 9 m2 étant des conteneurs aménagés vétustes, qui accueillent parfois quatre personnes, dont deux sur des matelas posés à même le sol. Les conditions de détention au Camp-Est sont régulièrement pointées du doigt. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait condamné la France en 2015, en raison des conditions d’incarcération au Camp-Est. La contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) avait émis en 2019 une série de recommandations en urgence au garde des Sceaux en raison « des conditions de détention indignes » constatées.

Un centre de détention doit ouvrir ses portes en décembre à Koné (nord de la Nouvelle-Calédonie), mais ce nouvel établissement réservé à des détenus en fin de peine ne suffira pas à résoudre la question de la surpopulation, selon l’Usoenc qui plaide pour la construction d’une nouvelle structure à Nouméa, en remplacement du Camp-Est. « Des réflexions sur la construction d’une nouvelle prison sont engagées », avait assuré début octobre Patrice Faure, représentant de l’Etat en Nouvelle-Calédonie, dans les colonnes du quotidien local Les Nouvelles calédoniennes.

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