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ETA: les cinq personnes interpellées transférées à Paris lundi

Bayonne (AFP) – Les cinq personnalités de la société civile basque interpellées vendredi soir dans une opération policière franco-espagnole, présentée par Paris et Madrid comme « un coup » porté à l’organisation séparatiste basque ETA, seront transférées lundi de Bayonne au Parquet antiterroriste à Paris, apprend-on de sources proches du dossier.

Le Parquet anti-terroriste avait ouvert une enquête préliminaire avec les qualifications « d’association de malfaiteurs terroriste et infractions sur la législation sur les armes et les explosifs en bande organisée, le tout en relation avec une entreprise terroriste ».

« Une importante saisie d’armes, d’explosifs et de munitions » avait été réalisée, selon le ministère de l’Intérieur. Au total, cette saisie représente près de 2 m3 d’armement, précise-t-on de sources proches du dossier.

Et cela en dépit du fait que les cinq personnalités placées en garde à vue à la Police judiciaire de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) affirment avoir voulu « détruire » ces armes pour « enclencher le processus de désarmement d’ETA », qui a renoncé depuis 2011 à la violence. 

Toutefois, le mystère reste entier quant aux circonstances dans lesquelles ces personnalités sont entrées en possession de ce stock d’armes d’ETA, qui, selon elles, « représente 15% de l’arsenal » de l’organisation clandestine, laquelle, d’après les spécialistes de la lutte antiterroriste, ne compterait plus qu’une trentaine de membres.

Les cinq interpellés sont le dirigeant du mouvement écologiste Bizi!, Jean-Noël Etcheverry, dit Txetx, Michel Berhocoirigoin, ancien président de la Chambre d’agriculture du Pays Basque, Michel Bergougnian, coopérateur viticole dans l’appellation basque Irouléguy, et une journaliste, Béatrice Haran-Molle, ainsi qu’un caméraman, Stéphane Etchegaray.

L’avocat de Béatrice Haran-Molle, Me Jean-Michel Baloup, a demandé au Parquet la levée de la garde à vue de sa cliente, qui peut aller jusqu’à 96 heures, arguant qu’elle n’avait fait que louer une partie de sa maison — à Louhossoa, près de Bayonne — à Txetx et ignorait tout de l’existence du stock d’armes, indique-t-on de sources proches du dossier.

ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté), née en 1959 dans la lutte contre la dictature franquiste, a commis des attentats ayant causé la mort de 829 personnes, selon les autorités espagnoles et françaises.

© STR/AFP/Archives IROZ GAIZKA
Des policiers du Raid et de la PJ sécurisent les lieux après une opération anti-terroriste visant une cache d’armes présumée de l’ETA, le 16 décembre 2016 à Louhossoa (Pyrénées-Orientales)