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Etats-Unis: la transition déjà en marche après la victoire de Trump

Washington (AFP) – Après le séisme mondial causé par la victoire électorale de Donald Trump, les institutions américaines ont repris mercredi leur jeu démocratique bien rodé, la candidate défaite Hillary Clinton et Barack Obama devant s’exprimer sur la transition.

Donnée gagnante par les sondages, Hillary Clinton a été nettement battue à la surprise générale par son adversaire républicain, au terme d’une nuit dont le suspense restera gravé dans la mémoire des Etats-Unis. 

Le président Obama  prendra la parole à 12H15 (17H15 GMT) depuis la Maison Blanche, après s’être fortement impliqué dans la campagne de son ancienne secrétaire d’Etat.

Même s’il n’a eu de cesse de souligner que le magnat de l’immobilier représentait une menace pour la démocratie, M. Obama devrait appeler les Américains à se ranger au verdict des urnes, dans le calme et le respect de la tradition de l’alternance politique à Washington.

Le président, qui laissera le Bureau ovale le 20 janvier au milliardaire populiste, a appelé M. Trump tôt mercredi matin afin de le féliciter.

Il a aussi invité son successeur jeudi à la Maison Blanche pour évoquer la transition. 

De son côté Hillary Clinton, dont les ambitions nationales ont probablement été enterrées à jamais mardi, devait prononcer un discours mercredi matin, après avoir refusé de parler devant ses partisans rassemblés mardi soir à New York.

Le candidat républicain victorieux a lui pris la parole dans un hôtel new-yorkais, offrant un message de réconciliation après une campagne marquée par les outrances et les controverses.

– Président de tous –

Si l’exercice est convenu pour tout président élu, il a surpris chez le milliardaire populiste, dont la violence du ton et des propos pendant la longue campagne ont contribué à fissurer un peu plus encore une société américaine déjà très divisée.

« Je m’engage à être le président de tous les Américains », a promis l’homme d’affaires de 70 ans. « L’heure est venue pour l’Amérique de panser les plaies de la division », a-t-il ajouté.

D’autres signes mercredi montraient que la démocratie américaine se préparait à digérer l’élection choc de M. Trump, dans le respect des institutions et de la tradition.

Le président de la Chambre de commerce américaine, Thomas Donohue, a ainsi adressé un message de félicitation à Donald Trump, ainsi qu’aux nouveaux élus au Congrès, dont les deux chambres sont restées mardi à majorité républicaine.

Après avoir été ballotés par la tourmente, les marchés financiers ont aussi repris pied mercredi, dans la foulée d’une ouverture de Wall Street dont l’indice vedette s’est offert le luxe d’une hausse.

L’élection de Donald Trum à la Maison Blanche a été accueillie mercredi avec inquiétude et souvent froideur dans le monde où l’extrême droite s’est a contrario félicitée – la Française Marine Le Pen en tête – de l’avènement d’une nouvelle ère. 

La victoire de M. Trump « ne me réjouit pas » mais, « librement élu », il a droit « à ce qu’on lui donne une chance », a observé le président du Parlement européen, Martin Schulz. 

Plus pessimiste, le président français François Hollande a jugé que « cette élection américaine ouvrait une période d’incertitude ». 

Il a appelé l’Europe à resserrer les rangs peu après une réaction enthousiaste du Premier ministre hongrois Viktor Orban, populiste de droite, qui se félicitait d’une « excellente nouvelle ». 

Une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères de l’UE a été convoquée dimanche à Bruxelles.

L’ONU compte sur le président élu des Etats-Unis Donald Trump pour l’aider à lutter contre le réchauffement climatique et à promouvoir les droits de l’homme, a pour sa part déclaré mercredi le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

Huit ans après l’élection de Barack Obama, qui devait marquer l’avènement d’une Amérique post-raciale, force est de constater que les électeurs américains ont choisi un homme taxé de sexisme, de xénophobie, de mensonge, d’isolationnisme et d’incompétence par ses adversaires.

Ses partisans – des électeurs blancs souvent modestes – voient en lui un homme au parler vrai, qui sait nommer les problèmes qui les affligent: chômage, déclassement social, absence de reconnaissance, condescendance de l’establishment, ras-le-bol d’une certaine manière de faire de la politique. 

  

– Colère et frustration –

« Nous avons un bon programme économique », a affirmé M. Trump, qui avait fait campagne comme l’outsider déterminé à mettre fin à la corruption des élites politiques. « Nous allons de nouveau rêver de grandes choses pour notre pays ».

Plus de 60% des Américains pensent que Donald Trump n’avait pas le caractère pour devenir président. Mais il a réussi à capter la colère et les frustrations d’une partie de l’électorat.

L’homme d’affaires, en qui personne ne croyait lorsqu’il a lancé sa candidature en juin 2015, n’a jamais occupé le moindre mandat électif mais a su lire mieux que quiconque la frustration d’une partie de la population et fabriquer sa propre marque de populisme.

La nette victoire électorale de Donald Trump promet un ancrage conservateur durable de la Cour suprême des Etats-Unis, qui a souvent le dernier mot sur les grandes questions de la société américaine.

Donald Trump, élu président des Etats-Unis, arrive pour faire une déclaration, le 9 novembre 2016 à New York. © AFP

© AFP SAUL LOEB
Donald Trump, élu président des Etats-Unis, arrive pour faire une déclaration, le 9 novembre 2016 à New York

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