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Etats-Unis : les fonctionnaires peuvent retravailler

ZOOM – Un accord sur le plafond de la dette a été trouvé. Mais cette solution temporaire ne résout pas tout.

L’INFO. Il y aura donc eu 16 jours de blocage. In extremis, le Congrès américain a trouvé un accord pour relever mercredi dans la nuit le plafond de la dette des Etats-Unis afin d’éviter un défaut de paiement. Le Sénat, dominé par les démocrates, a été le premier à se prononcer en faveur de ce compromis. Les sénateurs, qui ont voté par 81 voix contre 18 en faveur du texte de loi, ont été imités un peu plus tard par les élus de la Chambre des représentants, à majorité républicaine. Le président américain a ensuite promulgué la loi. C’est la fin de la plus grave crise du second mandat de Barack Obama mais il reste encore beaucoup de problèmes à régler. Explications.

Un retour au travail. Le président américain a appelé dans la foulée tous les employés fédéraux mis en congé sans solde en raison du blocage budgétaire à retourner au travail. « Le gouvernement va reprendre ses activités immédiatement après la signature de la loi », avait assuré le président américain lors d’une brève déclaration à la Maison-Blanche. Conséquence, certains lieux touristiques vont rouvrir. C’est le cas du parc national de Yosemite :

Un nouveau sursis budgétaire. L’accord conclu cette nuit relève le plafond de la dette mais jusqu’au 7 février et finance le gouvernement jusqu’au 15 janvier. D’ici là, une commission bicamérale doit être convoquée et élaborer d’ici le 13 décembre les contours d’un budget pour le reste de l’année 2014. Rien ne permet de dire à l’heure actuelle, si elle en sera capable.

John Boehner © Reuters

John Boehner © Reuters

Les républicains et le Tea Party dans le viseur de l’opinion. Barack Obama espère que cette crise aura réveillé les consciences et convaincu les républicains de changer de stratégie. La mouvance Tea Party n’a, au contraire, aucun remord. « Absolument, ça en valait la peine », a assuré mercredi Michelle Bachmann, championne de la droite radicale, anti-Etat et anti-impôts. « Notre combat était le bon », a-t-elle ajouté.

Le parti républicain sort en lambeaux de cette épuisante bataille budgétaire L’opinion leur en veut et ils sont divisés. 87 élus à la Chambre des représentants ont voté avec les démocrates. 144 ont voté contre en suivant les membres du Tea Party. « Nous nous sommes battus pour la bonne cause, mais nous n’avons pas gagné », a reconnu John Boehner, le président de la Chambre, à l’antenne de la radio WLW. Il a promis de continuer à lutter contre « la catastrophe que représente la loi sur la réforme de la santé » promulguée par Barack Obama en 2010 et dont un volet central a commencé à s’appliquer début octobre. La bataille laissera des traces au sein du parti républicain, dont la cote de popularité a atteint un niveau historiquement bas cet automne. « J’ai dit depuis le départ que je savais comment ça se terminerait », déplorait mercredi le sénateur républicain, et ex-candidat à la Maison-Blanche, John McCain, très critique de la stratégie d’intransigeance adoptée par ses collègues de la Chambre.

« Obamacare » s’en sort bien. D’autant que la « guerre de tranchées » voulue par le Tea Party aura eu un impact limité sur l’objectif initial. L’accord de mercredi ne contient qu’une clause mineure relative à la loi sur la santé, visant à renforcer les contrôles des revenus des personnes bénéficiant d’une aide financière pour leur couverture maladie. Les démocrates estiment même que cet article renforce leur réforme.

© Reuters

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Un coût pour les États-Unis ? La paralysie des administrations fédérales aura eu un impact notable sur l’économie américaine. En vigueur depuis le 1er octobre, la fermeture de certains services publics et la mise au chômage partiel de centaines de milliers de fonctionnaires vont ôter 0,6 point de croissance économique aux Etats-Unis au quatrième trimestre, a calculé mercredi l’agence Standard & Poor’s. La richesse produite aux Etats-Unis entre octobre et décembre aura donc été amputée de 24 milliards de dollars, précise l’agence de notation. L’agence concurrente Moody’s arrive à peu près aux mêmes conclusions en affirmant que l’accord conclu entre républicains et démocrates a évité une « catastrophe ». Selon ses estimations, la croissance américaine au dernier trimestre sera réduite de 0,5 point, ne causant qu’un dommage finalement « limité » aux Etats-Unis. Enfin, la Fed a également relevé mercredi « l’incertitude » qu’a fait peser la crise du Congrès sur les embauches à l’heure où le taux de chômage reste élevé, à 7,3% en août.

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Source : Europe1

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