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Etats-Unis: loin du tumulte de New York, Trump invite Mitt Romney

Bedminster (Etats-Unis) (AFP) – Donald Trump passe son premier week-end hors de New York depuis l’élection, dans l’un de ses golfs où il poursuit ses consultations pour former le prochain gouvernement, avec notamment son ex-contempteur Mitt Romney, recrue potentielle pour diriger la diplomatie.

Le successeur de Barack Obama a nommé vendredi trois membres de son équipe (Justice, CIA et conseiller à la sécurité nationale), mais il lui reste encore une quinzaine de hauts postes à remplir dans son cabinet gouvernemental, notamment au département d’Etat et à la Défense.

Selon un porte-parole, des nominations pourraient être annoncées samedi.

Le milliardaire s’est installé vendredi soir dans l’immense et très exclusif golf Trump de Bedminster dans le New Jersey, à environ 1h30 de route de sa résidence de Manhattan, et y restera jusqu’à dimanche soir, loin des regards et des manifestants qui assiègent la Trump Tower de la Cinquième avenue à New York.

Il n’est pas apparu en public depuis un dîner en ville mardi à New York. Il n’a donné aucune interview depuis celle diffusée dimanche dernier sur CBS, et ses seules prises de parole se sont faites par le biais de son média préféré: Twitter.

C’est sur le réseau social que Donald Trump a réagi samedi matin au règlement à l’amiable officialisé la veille avec des ex-étudiants de son défunt programme de formation « Université Trump », qui réclamaient des dommages et intérêts pour promesses frauduleuses. Donald Trump versera 25 millions de dollars aux plaignants, en échange de l’arrêt des poursuites.

« J’ai réglé à l’amiable les poursuites sur l’Université Trump pour une petite fraction des indemnités potentielles, car en tant que président il faudra que je m’occupe du pays », a écrit samedi Donald Trump. « Le SEUL inconvénient d’avoir gagné la présidence est que je n’ai pas eu le temps de faire et gagner un long procès sur l’U. Trump. Dommage ! »

Le 45e président des Etats-Unis, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a aussi réagi par deux tweets aux huées qui ont accueilli son vice-président, Mike Pence, à une représentation de la comédie musicale Hamilton vendredi soir à New York.

« Présentez vos excuses! », a lancé Donald Trump.

– Chef de la diplomatie ? –

Le golf de Bedminster est l’un des refuges préférés du milliardaire new-yorkais, qui s’y est préparé pour les débats contre Hillary Clinton et aime y passer des week-ends.

Outre Mitt Romney, avec qui il s’entretiendra à 13H00 (18H00 GMT), il y rencontrera samedi le général à la retraite James Mattis, candidat potentiel à la Défense, Michelle Rhee, ancienne chef des écoles de Washington, et plusieurs chefs d’entreprises, notamment Lew Eisenberg, Andrew Puzder, Betsy DeVos et Todd Ricketts, le propriétaire de l’équipe de baseball des Chicago Cubs.

Mais Mitt Romney, candidat du parti républicain à la Maison Blanche en 2012, est incontestablement la tête d’affiche de ce week-end. Son recrutement dans la future administration Trump, par exemple comme secrétaire d’Etat, représenterait une formidable prise et pourrait rassurer les alliés des Etats-Unis.

Mitt Romney, 69 ans, vit en relative réserve de la politique américaine depuis sa défaite contre Barack Obama en 2012, mais il avait vivement dénoncé en mars dernier l’ascension de Donald Trump pendant la course des primaires, déplorant son langage et ses idées.

« Donald Trump est un charlatan, un imposteur. Ses promesses ne valent pas mieux qu’un diplôme de l’université Trump. Il prend les Américains pour des pigeons », avait-il déclaré dans un discours cinglant.

Les deux hommes ne pourraient pas être plus différents sur le style, Mitt Romney étant un patricien mormon au langage châtié, plutôt raide dans son expression publique. Mitt Romney appartient aussi à l’establishment républicain contre lequel Donald Trump a bâti son succès.

S’il était nommé secrétaire d’Etat, le poste le plus important dans l’ordre protocolaire après le vice-président, l’ancien candidat à la Maison Blanche pourrait s’appuyer sur sa forte notoriété mondiale, bien qu’il n’ait quasiment pas d’expérience de la diplomatie.

Mais encore faudrait-il qu’il s’accorde sur le fond avec Donald Trump, notamment sur la Russie. Alors que le prochain président multiplie les paroles de conciliation à l’adresse de Vladimir Poutine, Mitt Romney avait estimé en 2012 que Moscou était l’ennemi géopolitique numéro un des Etats-Unis.

Le président américain élu Donald Trump (G) et Mitt Romney après une réunion, le 19 novembre 2016 à Bedminster, (New Jersey). © AFP

© AFP Don EMMERT
Le président américain élu Donald Trump (G) et Mitt Romney après une réunion, le 19 novembre 2016 à Bedminster, (New Jersey)

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