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Euro-2016: Allemagne et Islande au top, Croatie et Angleterre font flop

Paris (AFP) – Une Allemagne qui cartonne, une Islande monumentale, des joueurs anglais honteux, les meilleurs fans — nord-irlandais — qui quittent la France: les premiers 8es de finale de l’histoire de l’Euro ont accouché de belles images fortes.

TOPS

. La bicyclette (pour rien) de Shaqiri

Entre deux bâillements peut jaillir une fulgurance. La première fournée de huitièmes de finale soporifique samedi a au moins accouché d’un but bien parti pour être le plus beau du tournoi. A Saint-Etienne, le Suisse Xherdan Shaqiri a marqué d’un ciseau superbe qui a ravi tous les amateurs de foot, y compris les supporters nord-irlandais et gallois qui attendaient, au Parc des Princes à Paris, le coup d’envoi de leur propre huitième.

Le lutin bodybuildé, qui n’avait jusque là quasiment rien réussi lors de ce championnat, a permis à la Suisse d’égaliser pour disputer une prolongation face à la Pologne. Ca a même fait sourire la chanteuse Shakira, épouse du Barcelonais Gerard Piqué, qui a tweeté, jouant de sa quasi homonymie avec le Suisse: « La première fois de l’histoire qu’un couple marque des buts lors d’un Euro, Piqué and Shaquiri! »

Mais si ce dernier a inscrit son tir au but, son coéquipier Granit Xhaka a manqué le sien et les Helvètes ont été éliminés de l’épreuve. Ils peuvent nourrir beaucoup de regrets, vu leurs très nombreuses occasions manquées.

. Bale, Griezmann, Hazard: les patrons sont là

Le principal responsable de la qualification du pays de Galles? Gareth Bale. Le Madrilène a éliminé une Irlande du Nord accrocheuse d’un centre « fantastique », de l’aveu même du malheureux qui l’a catapulté dans ses propres buts, Gareth McAuley. L’artisan de la prestation enfin aboutie de la Belgique contre la Hongrie? Un Eden Hazard flamboyant, buteur, passeur, leader offensif retrouvé au meilleur moment pour une sélection jusque là en plein doute, et qui affrontera le pays de Galles vendredi à Lille.

Même Antoine Griezmann, qu’on disait exténué par sa très longue saison madrilène, s’est mué en sauveur d’un doublé à la hauteur de son talent contre l’Eire, permettant à la France, jusque là tétanisée par l’enjeu et menée 1-0, de continuer son parcours à domicile. Lui a souligné qu’il était plus à l’aise dans cette position axiale que sur un côté. Didier Deschamps peut-il ne pas écouter celui qui est en train de devenir son leader d’attaque?

. ‘Die Mannschaft’: la machine est bien lancée

Plus l’enjeu est important, plus le niveau allemand s’élève. Une défense en béton avec les exceptionnels Jerome Boateng et Mats Hummels et la pépite Joshua Kimmich, un milieu ultra solide avec Toni Kroos et Sami Khedira, et une attaque de feu incarnée par la promesse Julian Draxler: la Mannschaft fait peur et a confirmé sa montée en puissance en étrillant la Slovaquie (3-0).

Il faudra de toute façon que les Champions du Monde soient au top pour se sortir d’une moitié de tableau très épicée, avec notamment l’Italie au menu samedi à Bordeaux. Rien à craindre côté détermination: les Allemands seront au rendez-vous.

FLOPS

. L’Angleterre douchée par l’Islande

« Personne ne pensait que l’Islande se qualifierait pour un grand tournoi, et encore moins qu’elle irait si loin »: l’attaquant Johann Gudmundsson a plastronné, mais personne ne le lui reprochera. Sa petite équipe d’Islande, pays de 330.000 habitants, a douché une Angleterre présentée avant la compétition comme l’un des outsiders de l’Euro.

Mais l’Islande, qui évolue comme une équipe à défaut de compter des stars, a fait déjouer les champions du monde 1966 pour s’offrir un succès qu’elle ne doit qu’à elle-même, après avoir déjà terminé devant le Portugal de Ronaldo en phase de groupes. Quant aux Anglais, ils ont perdu leur sélectionneur Roy Hodgson, qui a démissionné dans la foulée de la défaite, et échouent une fois de plus dans un tournoi majeur, deux ans après le Mondial-2014.

. La Croatie a déçu

Des premiers matchs alléchants, des stars de top niveau, une moitié de tableau accessible et une victoire de prestige face à l’Espagne. La sélection au magnifique maillot à damiers a abordé la phase à élimination directe de la compétition avec le statut de surprise potentielle de cet Euro.

Résultat, craignant de se livrer face au Portugal de Cristiano Ronaldo, elle n’a pratiquement rien tenté et s’est faite sortir sur un contre, en prolongation, après avoir passé 90 minutes sans cadrer un tir. Pour la défense des Croates, Ronaldo & Cie n’ont rien cadré non plus pendant 90 minutes d’un huitième de finale vraiment pas à la hauteur de l’affiche… Un peu comme la Croatie par rapport à son statut au coup d’envoi.

. Bye-bye Will Grigg

Il va beaucoup manquer à l’Euro: l’avant-centre nord-irlandais Will Grigg n’a pas joué une minute lors du tournoi, mais son nom a bercé les journées et les nuits des premières semaines du tournoi. Le Parc des Princes a encore résonné des « Will Grigg’s on fire » frénétiques des supporters de la petite sélection face au pays de Galles, mais c’est ce dernier qui s’est qualifié.

Et comme la France a fini par sortir les Irlandais, l’Euro se voit dépossédé de ses deux délégations de supporters les plus inspirées. « Will Grigg’s on fire » a toutefois l’avantage d’être adaptable par tous les publics encore en lice, pour que l’air de « Freed from Desire », de Gala, continue de soufler dans toutes les têtes de ceux qui suivent l’Euro, de près ou de loin.

Le sélectionneur de l'équipe d'Allemagne Joachim Löw en conférence de presse à Evian, le 28 juin 2016. © AFP

© AFP PATRIK STOLLARZ
Le sélectionneur de l’équipe d’Allemagne Joachim Löw en conférence de presse à Evian, le 28 juin 2016

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