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Euro-2016: des sourires et des doutes pour les Bleus

Paris (AFP) – C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein: l’équipe de France oscille entre la satisfaction du devoir accompli, après avoir bouclé le 1er tour de l’Euro-2106 à la première place du groupe A, et des doutes légitimes sur son niveau de jeu.

Il ne faut jamais se fier aux matches amicaux. Dynamique sur le plan offensif et porté par un véritable élan collectif durant la saison, le pays-hôte affiche un visage diamétralement opposé depuis le début du Championnat d’Europe. La pression, l’enjeu ainsi que les nombreuses absences (Benzema, Varane, Sakho, Diarra, Mathieu) pèsent très lourd et paralysent visiblement des Tricolores qui manquent parfois de maîtrise.

Ce tournoi organisé à la maison est censé constituer l’apothéose sur le plan international d’un groupe né à l’issue d’un barrage retour homérique contre l’Ukraine (3-0, le 19 novembre 2013 au Stade de France) et qui avait réussi ensuite à se hisser en quart de finale du Mondial-2014. Mais les blessures (Diarra, Varane, Mathieu) et les affaires (chantage à la sex-tape, contrôle positif de Sakho) ont bouleversé tous les équilibres. S’ils reproduisent des prestations aussi poussives, on voit mal comment la France pourrait refaire le coup de l’Euro-84 et du Mondial-98 en s’imposant sur son sol. Il faudra à un moment élever le niveau de jeu et Didier Deschamps est parfaitement conscient de la marge de progression énorme de ses joueurs.  Mais, pragmatique, comme à son habitude, il se refuse pourtant à faire la fine bouche. Pour l’ancien capitaine des champions du monde et d’Europe, le contrat est pour l’instant rempli avec la première place de la poule et il n’y a que cela qui importe.

– Payet l’arme fatale –

« Il y a des choses à améliorer mais comme beaucoup d’équipes, a-t-il expliqué dimanche. A part deux-trois matches maîtrisés, toutes les équipes ont des rencontres difficiles. C’était très très important de finir premier. On peut toujours faire mieux mais je suis satisfait de ce qu’ont fait les joueurs. »

Le sélectionneur n’est pas dupe: le gain du groupe A est loin d’être anodin, surtout pour une formation dont l’objectif minimum est d’atteindre les demi-finales. Le tirage au sort a en effet bien fait les choses et cette première place devrait théoriquement dégager son horizon.

Les Bleus connaîtront mercredi leur rival en 8e de finale, forcément un 3e de poule, et il a neuf chances sur quinze d’être issu du groupe C. Pour le moment, c’est l’Irlande du Nord qui occupe cette position. Pas de quoi faire trembler les Français. En cas de succès, c’est le 2e des groupes B ou F qui leur serait proposé.

Le tableau n’est donc pas si sombre à l’issue du premier tour d’autant que Deschamps a d’autres motifs de satisfaction. Il a ainsi trouvé en Dimitri Payet, auteur de deux buts, une arme offensive majeure. Sa frappe monumentale dans les arrêts de jeu contre la Roumanie (2-1) lors du match d’ouverture est déjà l’une des images marquantes de cet Euro.

– Des munitions en réserve –

Le sélectionneur a également su relancer ses deux stars Paul Pogba et Antoine Griezmann. Après des débuts catastrophiques et une frustration symbolisée par son geste assimilé à un bras d’honneur à la fin de la rencontre face à l’Albanie (2-0), Pogba s’est remis à l’endroit dimanche contre la Suisse (0-0) avec une performance digne de son rang d’étoile de la planète football.

Arrivé en équipe de France sur les rotules après une saison au long cours et une énorme déception en finale de la Ligue des champions, Griezmann a retrouvé ses esprits en libérant les Bleus au cours du 2e match et son dynamisme face aux Helvètes est source d’espoir pour la suite.

Deschamps n’a pas non plus trop à se plaindre de sa défense. Certes, l’arrière-garde française n’a pas été confrontée à des cadors mondiaux mais l’entente entre Adil Rami, l’appelé de dernière minute après le forfait de Raphaël Varane, et Laurent Koscielny, promu patron en l’absence du Madrilène, s’affine.

Et s’ils sont à court de munitions, les Bleus peuvent toujours compter sur leurs réserves, à l’image du saignant Moussa Sissoko, toujours prêt à rendre service dans ce rôle de piston côté droit, ce qui a le mérite de replacer Pogba à gauche, son poste de prédilection. L’option Sissoko n’est pas à écarter pour l’avenir, quitte à sacrifier un Blaise Matuidi visiblement à court de carburant.

Quant à Kingsley Coman, il constitue un véritable joker de luxe en attaque par sa capacité de percussion et sa vitesse. Non négligeable pour qui veut voyager loin.

Le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps suit le match de l'Euro face à la Suisse au stade Pierre-Mauroy, le 19 juin 2016. © AFP

© AFP FRANCK FIFE
Le sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps suit le match de l’Euro face à la Suisse au stade Pierre-Mauroy, le 19 juin 2016

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