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Fillette noyée à Berck: "Je n'avais pas le choix", assure la mère

Saint-Omer (France) (AFP) – « Je n’avais pas le choix », a assuré mardi Fabienne Kabou, accusée d’avoir assassiné sa petite fille de 15 mois en l’abandonnant sur une plage de Berck-sur-Mer à marée montante, au deuxième jour de son procès devant les assises du Pas-de-Calais.

« J’étais pressée par quelque chose, j’étais poussée, j’étais incitée… Je n’avais pas le choix, je n’avais le choix de rien, la date était fixée, c’était ce jour-là et pas un autre », a affirmé Fabienne Kabou à la présidente, Claire Le Bonnois, qui lui demandait pourquoi, ce 19 novembre 2013, elle avait pris le train pour Berck. 

Ce jour-là, Fabienne Kabou, après s’être renseignée sur le coefficient des marées, a déposé Adélaïde, assoupie, sur le sable, alors que la marée montait. Elle lui a demandé pardon, puis est partie. 

Au deuxième jour de son procès, l’accusée, 39 ans, a retracé la courte vie « d’Ada », de la grossesse à sa mort. « J’ai prié pour que le test de grossesse soit négatif et malheureusement, ce n’était pas le cas », a-t-elle d’abord raconté, d’une voie neutre. 

Elle a ensuite affirmé que son compagnon, Michel Lafon, lui a répété tout au long de sa grossesse « avec insistance, en soufflant et les bras ballants »: +Mais qu’est-ce que tu vas faire+ ».

« Il ne l’a pas dit comme ça, mais j’aurais pu l’interpréter comme +débarrasse toi de cet enfant+. Mais c’était hors de question », a-t-elle ajouté.

« Puis il m’a demandé +Est-ce que tu es sûre qu’il est de moi ?+ C’est très élégant », a-t-elle ironisé, comme si le comportement de son compagnon l’agaçait encore. 

« Ada est arrivée » dans « ce décor », « elle est née le 9 août 2012 un peu avant 04H45, j’ai accouché seule à l’atelier », a-t-elle poursuivi, expliquant qu’elle était « inquiète » et « fébrile » au moment de l’accouchement. 

Mais, « c’est un moment privilégié pour moi, je suis heureuse de la naissance de ma fille. C’est un moment d’émerveillement, je suis fascinée par cette toute petite chose », dit-elle encore. 

Adélaïde n’a jamais eu d’existence légale, faute d’avoir été inscrite à l’état civil, car Fabienne Kabou « n’y pense pas ». 

« Tu es sûre qu’elle est de moi ? », lui demande de nouveau Michel Lafon, après la naissance. « T’inquiète pas, elle est à moi », lui répond Fabienne Kabou. « Je suis passée d’un état de béatitude à (cette) phrase aussi grossière », commente-t-elle.  

« La vie à trois a été heureuse », conclut toutefois l’accusée. 

Croquis d'audience Fabienne Kabou le 20 juin 2016 lors de son . © AFP

© AFP BENOIT PEYRUCQ
Croquis d’audience Fabienne Kabou le 20 juin 2016 lors de son

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