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Fillon consulte avant de réorganiser le parti

Paris (AFP) – Quelle équipe et quelle stratégie de campagne? Quel sort réserver au parti Les Républicains et à son président intérimaire Laurent Wauquiez? Quelle place accorder aux centristes? Tout a commencé lundi pour François Fillon, plébiscité à la primaire de la droite.

Dans l’après-midi, l’ex-Premier ministre a été appelé au téléphone par Angela Merkel, la chancelière allemande, qui l’a « félicité pour sa victoire écrasante ». Ils sont convenus de se rencontrer « en janvier », probablement à Berlin.  

Régler la question de l’organisation de LR est pour le moment la priorité du candidat de la droite à la présidentielle.

M. Fillon a passé la journée à s’entretenir, de visu ou par téléphone, avec des personnalités du parti que présidait Nicolas Sarkozy il y a encore quelques mois. Ces consultations devaient encore se poursuivre en fin d’après-midi, avec notamment un rendez-vous avec Laurent Wauquiez, président par intérim du parti, un poste que lui avait confié Sarkozy après sa déclaration de candidature à la primaire, fin août. 

M. Fillon veut aller vite. Selon les statuts de LR, c’est lui qui, en tant que vainqueur de la primaire, devient le patron d’un parti dominé jusque-là par les sarkozystes. Mardi à 18h00, il réunira un Bureau politique au siège du mouvement, rue de Vaugirard (Paris XVe), pour annoncer sa nouvelle organisation.

Certains dans son entourage plaident pour le départ de M. Wauquiez de la tête de LR, d’autres lui conseillent de ne pas se précipiter, au nom du « rassemblement » nécessaire pour partir à « la reconquête » du pouvoir.

« Le parti devient le fer de lance de la reconquête », a expliqué lundi à l’AFP Bruno Retailleau. Le contre-exemple donné par les socialistes en 2011 « nous sert de leçon », a ajouté le patron des sénateurs LR, se souvenant que François Hollande, élu candidat de la gauche, avait laissé les clés de la maison PS à Martine Aubry qui ne lui avait pas facilité les choses. « Ces cicatrices à gauche ont handicapé François Hollande pendant son quinquennat », affirme-t-il.

– « Martyr sarkozyste » –

S’il ne veut pas que soit reproduite la même erreur, ce filloniste de la première heure reconnaît que « la ligne politique de Wauquiez est compatible avec celle de Fillon », les deux hommes militant pour une droite « radicale » (Fillon), « assumée » (Wauquiez). 

Les proches de M. Wauquiez ont eux aussi lancé des contre-feux. « Enlever la direction du parti à Wauquiez, c’est en faire son premier adversaire », a affirmé un proche à l’AFP. « Pourquoi faire de Wauquiez un martyr sarkozyste? », s’est demandé un autre. Laurent Wauquiez lui-même a lâché dimanche soir, à l’issue des résultats du second tour de la primaire: « La victoire n’est pas acquise » pour François Fillon en 2017, « elle dépendra de sa capacité à rassembler ».   

Le nom de Bernard Accoyer, ex-président de l’Assemblée qui s’est entretenu avec M. Fillon en milieu de journée, a été évoqué pour le remplacer.

En revanche, la nomination de Patrick Stéfanini, directeur de la campagne de la primaire, au poste de directeur général de LR a été confirmée par plusieurs sources. Il succède ainsi à Frédéric Péchenard, ancien patron de la police nationale et l’un des plus proches de M. Sarkozy.

François Fillon s’est également entretenu, dans la matinée, avec Gérard Larcher, président LR du Sénat, qui l’a soutenu dès le début. Il pourrait être appelé à des « fonctions importantes ».

Après cette intense journée de consultations, l’ex-Premier ministre prévoit mardi de se rendre aux réunions des groupes LR au Parlement (d’abord à l’Assemblée à 11h00, puis au Sénat), en attendant le Bureau politique du soir.

D’autres dossiers doivent être réglés d’ici au 14 janvier, date du prochain Conseil national de LR, qui devra entériner officiellement l’investiture de M. Fillon. Seront également confirmées les investitures de candidats aux législatives, dont une partie sont réservées à des centristes adhérant au projet de François Fillon.

François Fillon à Paris le 25 novembre 2016. © AFP

© AFP/Archives Thomas SAMSON
François Fillon à Paris le 25 novembre 2016

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