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Fillon défend mordicus sa femme et sa candidature mais présente « ses excuses »

Paris (AFP) – François Fillon, englué dans l’affaire sur les emplois présumés fictifs de sa femme, a contre-attaqué lundi en martelant que « tous (ces) faits » étaient « légaux » et en maintenant le cap vers la présidentielle tout en présentant « ses excuses » aux Français.

Devant plus de 200 journalistes réunis dans son QG de campagne à Paris, le candidat de la droite à la présidentielle a commencé, pour répondre à « l’émotion légitime » qui monte dans le pays, par assurer que les faits sur lesquels enquête la justice étaient « légaux et transparents ».

Dans une conférence de presse d’un peu moins d’une heure, minutieusement préparée tout le week-end avec ses communicants, il a également expliqué que son épouse avait bénéficié d’une rémunération moyenne de « 3.677 euros net », « parfaitement justifiée ». Et a promis de publier sur internet dans la soirée « tout le détail de son patrimoine ».

Après avoir crié la semaine dernière au « coup d’Etat institutionnel », M. Fillon a cette fois accablé la presse de critiques. Il a ainsi dénoncé « un lynchage médiatique », martelé qu’il n’avait « pas enfreint la loi » et clamé qu’il n’avait « rien à cacher ».

Il y a 15 jours, personne n’était au courant tant dans le milieu des collaborateurs LR que chez les proches de François Fillon que Penelope Fillon avait été la collaboratrice de son mari pendant des années.

S’il s’est défendu sur le fond, M. Fillon, l’air grave, a présenté « des excuses » aux Français pour l' »erreur » d’avoir employé sa femme, une « collaboration de confiance qui aujourd’hui suscite la défiance ».

Pour expliquer son retard à riposter aux révélations du Canard enchaîné, il a expliqué avoir « mis du temps à reconnaître que le ciel (lui) était tombé sur la tête ». Les informations du Canard enchaîné lui ont « mis un coup dans l’estomac », a aussi confié M. Fillon. 

Désormais remis « debout », il a balayé l’hypothèse d’une candidature alternative à droite, à moins de trois mois de l’élection, en lâchant en direction de sa famille politique qu' »aucune instance » n’avait « la légitimité » pour lui faire déposer les armes. « On a vu qu’il n’y avait pas de plan B », a-t-il relevé, convaincu qu’une « nouvelle campagne commence ». 

– Mise en cause du Parquet national financier –

L’ancien Premier ministre est toujours sur la ligne du complot fomenté par la gauche. « Le crime profite à ceux qui ne veulent pas que la droite gagne », a-t-il accusé, jugeant que le parquet national financier (PNF), qui mène l’enquête, n’était peut-être pas la « bonne instance » pour conduire ces investigations. Le PNF a rétorqué que l’enquête se déroulait « avec la célérité et la sérénité appropriées ». 

Interrogé sur le fait de savoir si sa femme était au courant, puisqu’elle a fait plusieurs fois des déclarations assurant qu’elle n’était pas impliquée dans les activités de son mari, M. Fillon s’est insurgé: « Comment peut-on imaginer un instant que mon épouse (…) ne soit pas au courant du travail qu’elle effectue pour moi ? »

La journaliste britannique qui a réalisé l’interview de Mme Fillon en 2007 -dont des extraits ont été diffusés par Envoyé Spécial- a précisé à l’AFP lui avoir écrit dans un mail il y a quelques jours qu’elle était « désolée » des problèmes causés par cette interview mais pas du tout qu’elle était « choquée », comme l’a affirmé lundi François Fillon 

Le Monde a publié lundi de nouvelles informations embarrassantes pour le candidat, avec des extraits de son audition par les policiers au cours de laquelle il a expliqué que sa fille et un de ses fils avaient travaillé sur son propre livre et pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 lorsqu’il les salariait comme assistants parlementaires au Sénat. 

A moins de trois mois de la présidentielle, la droite est durement secouée par cette affaire. « Une crise, sans doute la pire depuis très longtemps », selon le député LR Eric Ciotti. Les parlementaires sont en effet paniqués devant les remontées du terrain.

Mercredi, François Fillon leur avait demandé de « tenir 15 jours » derrière lui. Ils seront de nouveau réunis mardi matin au QG, tandis que plusieurs ténors de la droite expliquent en coulisses que le candidat est « mort ».

« Le côté responsable mais pas coupable à la Georgina Dufoix, cela ne marche pas », a réagi à l’inverse Sébastien Chenu (FN). Pour Benoît Hamon, candidat PS à la présidentielle, M. Fillon « persiste dans le déni ».

Le candidat LR à la présidentielle François Fillon, le 6 février 2017, lors de sa conférence de presse à Paris. © AFP

© AFP Martin BUREAU
Le candidat LR à la présidentielle François Fillon, le 6 février 2017, lors de sa conférence de presse à Paris

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