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Fillon repart en campagne avec une équipe à reconstruire

Paris (AFP) – François Fillon, qui a remporté son bras de fer au sein des Républicains, repart sur le terrain mardi à Orléans, mais avec une équipe à reconstruire, un rassemblement à concrétiser et un rendez-vous programmé avec la justice.

« Maintenant, place à ce dialogue entre François Fillon, le candidat, et le peuple de France », a lancé mardi matin Bruno Retailleau, fidèle entre les fidèles du candidat de la droite. Comme une formule incantatoire à quelques heures du premier meeting de François Fillon après une semaine de crise profonde et de confusion au sein des Républicains.

Son entourage promet pour mardi soir « un discours de mobilisation et de rassemblement de la droite et du centre ».

L’obstination du candidat a eu raison des tentatives de lui trouver un remplaçant. LR lui a « unanimement » renouvelé son soutien lundi soir, malgré une ultime offensive sarkozyste pour le convaincre de lâcher prise.

« Le comité politique, après un large échange, a renouvelé à l’unanimité son soutien à François Fillon », a déclaré à la presse le président du Sénat Gérard Larcher, à l’issue du comité politique réunissant une vingtaine de ténors du parti.

« Le débat est clos », a-t-il réaffirmé mardi matin, reconnaissant lui avoir lui-même conseillé la semaine dernière d’arrêter. Pour M. Larcher, « le débat a été clos à 10H30 du matin » lundi lorsqu’Alain Juppé a définitivement renoncé à être un recours. « Aujourd’hui, il n’y a pas d’autre alternative que François Fillon », a-t-il poursuivi. « Il doit porter le projet ».

A 47 jours du premier tour de la présidentielle, François Fillon reprend donc le cours de sa campagne, avec un nouveau directeur de campagne, Vincent Chriqui, qui a remplacé Patrick Stefanini, démissionnaire.

Mais le candidat a aussi perdu dans la bataille son porte-parole Thierry Solère, son conseiller à l’international Bruno Le Maire et son trésorier Gilles Boyer, entre autres nombreuses défections.

– Objectif rassemblement –

Selon Bernard Accoyer, secrétaire général LR, M. Fillon a « d’ores et déjà organisé un certain nombre de contacts avec ceux qui s’étaient éloignés ».

Au-delà des personnes, le candidat, accusé par Alain Juppé et le centriste Jean-Christophe Lagarde d’avoir radicalisé sa campagne, va devoir s’efforcer de reconstituer les pièces dispersées du puzzle de la droite.

M. Retailleau a confirmé une rencontre à trois avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, mardi ou mercredi, y voyant « une image de rassemblement, ni plus, ni moins ».

Les camps sarkozyste et juppéiste se sont réunis mardi, le premier du côté de l’Assemblée nationale, le second au Sénat.

« Nous sommes unis derrière notre candidat François Fillon. Nous sommes parfaitement lucides sur la difficulté de la situation, mais responsables », a déclaré à l’AFP le sarkozyste Daniel Fasquelle, trésorier du parti, invitant le candidat « à tendre la main à ceux qui ont douté ».

Chez les juppéistes, Jean-Pierre Raffarin et Valérie Pécresse étaient à la manoeuvre pour tenter de ramener les dissidents vers François Fillon. « Ils veulent que l’identité politique soit prise en compte », « l’unité va être difficile à reconstruire », estimaient les participants, selon les sources.

Au-delà de LR, François Fillon a du souci à se faire avec les centristes qui n’ont pas ménagé leurs critiques. Luc Chatel a assuré mardi que l’accord sur les législatives, « qui était pratiquement bouclé » avec l’UDI, « n’est pas caduc ». « Nous souhaitons la reprise des discussions, dès maintenant. Il faut échanger sur la présidentielle et sur les législatives », a-t-il dit.

Et dans une semaine, le 15 mars, le candidat, empêtré dans l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope, à l’origine de la crise, est convoqué par les juges,pour une probable mise en examen. 

Un rendez-vous qui tombe deux jours avant la clôture du dépôt des candidatures à la présidentielle et qu’il devra aborder prudemment, s’il ne veut pas raviver les blessures des derniers jours.

Il a déjà nettement atténué dimanche ses vives critiques contre la justice, en affirmant désormais qu’il « ne désespère pas » d’elle, devant des dizaines de milliers de partisans réunis place du Trocadéro à Paris.

© AFP GABRIEL BOUYS
Francois Fillon à son arrivée au siège de LR le 6 mars 2017 à Paris

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