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FO-Pénitentiaire conteste l’affectation définitive d’un métropolitain

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Après les services judiciaires lundi, ce mercredi c’était au tour des services pénitentiaires de protester, devant le Haut-commissariat, contre les embauches de métropolitains en Polynésie. Les représentants de FO-Pénitentiaire ont rencontré le directeur de cabinet du haut-commissaire. Ils souhaitent que les avis sur le centre des intérêts matériels et moraux soient rendues conjointement par l’État et le Pays, et non plus seulement par l’État.

« Nous manifestons aujourd’hui pour que les Polynésiens soient prioritaires sur tous les postes vacants dans les services de l’État en Polynésie française, notamment dans les établissements pénitentiaires », expliquait mercredi après-midi Karl Manutahi, délégué syndical FO.  Il dresse la liste des engagements de l’État en la matière : protocole de fin de fin de conflit d’un mouvement de 2003, océanisation des cadres, loi Erom, et constate qu’ils ne sont pas respectés.

Un décret de 1996 précise qu’on recrute prioritairement des Polynésiens lorsqu’il y a des postes vacants, et qu’on ne fait venir des fonctionnaires de métropole qu’à défaut de candidats originaires du fenua, pour deux fois deux ans au maximum, explique Karl Manutahi.

Ce qui a mis le feu aux poudres est l’annonce de l’affectation définitive d’un directeur de l’insertion et de la probation dont le contrat arrive à échéance le 31 mars, alors qu’un Polynésien au même grade, actuellement en poste dans le Lot-et-Garonne, demande à revenir. Les règles prévoient, selon le syndicaliste, que le fonctionnaire métropolitain quitte la Polynésie avant de pouvoir demander sa réaffectation.

Karl Manutahi et ses collègues « se posent des questions » sur l’attribution dU CIMM (centre des intérêts matériels et moraux) dont a bénéficié cette personne. Le directeur de cabinet de Dominique Sorain, « très à l’écoute et très attentif à nos doléances », dit le syndicaliste, leur a dit que les demandes de reconnaissance de CIMM font l’objet d’une « étude très approfondie » de la part du Haussariat qui rend un avis consultatif – il était favorable dans ce cas – mais que c’est à la direction de l’administration pénitentiaire de dire oui ou non à la personne qui veut s’installer en Polynésie.

Karl Manutahi demande que la reconnaissance des CIMM soit soumise à l’avis d’une commission bipartite État-Pays, et non plus au seul avis de l’État, car il craint que sinon l’océanisation des cadres reste un vain mot, malgré les multiples interventions à Paris de nos parlementaires. Une cinquantaine de Polynésiens seraient susceptibles de revenir en Polynésie, mais Karl Manutahi soupçonne que les critères appliqués sont plus durs pour les enfants du fenua.

« Et lorsque ces personnes (originaires de métropole, ndlr) ont un avis défavorable, ils vont au tribunal administratif et ils gagnent », ajoute le syndicaliste.

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