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Foot féminin : PSG, le crime de lèse-majesté

Le PSG d'Alushi (à gauche), buteuse mercredi, a pris le dessus sur l'OL de Kumagai. © MAXPPP

Le PSG d’Alushi (à gauche), buteuse mercredi, a pris le dessus sur l’OL de Kumagai. © MAXPPP

PASSATION DE POUVOIR ?- En éliminant Lyon, le PSG s’est qualifié pour la première fois de son histoire pour les quarts de finale de la Ligue des champions.

Certains y verront une passation de pouvoir, d’autres un simple accident de parcours. En se qualifiant pour les quarts de finale de la Ligue des champions, une victoire aussi inespérée qu’inattendue face à Lyon, mercredi soir (1-1, 1-0), l’équipe féminine du PSG est en train de redistribuer les cartes d’un football féminin français qui ronronnait de plus en plus au gré des succès du club rhodanien.En l’espace d’une semaine, Paris et Lyon se sont affrontés à trois reprises : une fois en championnat (victoire de Lyon 2-1) et deux fois en C1 avec un match nul (1-1) à l’aller, et donc la victoire surprise des Parisiennes au retour (0-1), synonyme de qualification. Une victoire sur le fil, qualifiée très justement de « hold-up » par l’entraîneur rhodanien Gérard Précheur.

L'OL séduit aussi au féminin

© MAXPPP

Mais ce type de match (la Lyonnaise Eugénie Le Sommer, photo), l’équipe de Farid Benstiti l’aurait très certainement perdu les années précédentes. Cette fois-ci, les Parisiennes ont su faire le dos rond et attendre le moment idoine – ou plutôt sa seule occasion de but – pour forcer la décision. « Avant, je prenais des ‘roustes’, et là je n’en prends plus, ce qui est déjà très satisfaisant », ironise au micro d’Europe 1 l’entraîneur parisien Farid Benstiti. « L’écart, je le voulais d’abord le réduire sur le score et non sur le contenu. On a eu de la solidité mentale. » Ne manquait plus, côté parisien, que Nasser Al-Khelaïfi, présent à l’aller mais absent mardi soir – et remplacé par Philippe Boindrieux, directeur général adjoint du PSG chargé du secteur féminin -, pour que la fête soit parfaite.

L’écart se réduit… Ce coup parfait en forme de crime de lèse-majesté fait du bien surtout au moral de Parisiennes plus proches d’années en années mais qui n’étaient jusque-là quasiment jamais parvenues à concrétiser leur progrès face à l’ogre lyonnais. Les mauvais esprits rappelleront que ce PSG-là est « boosté » par les fonds illimités de son propriétaire QSI. Les Qatariens ont en effet multiplié le budget de la section féminine par sept en trois ans, avec plus de 7 millions d’euros, soit le double – officiel – de celui de l’OL. Et malgré une équipe renforcée par les meilleures joueuses européennes, attirées grâce à leur carnet de chèque, le résultat n’est guère probant. Depuis l’arrivée aux commandes des Qatariens, le PSG n’a toujours rien gagné.

Mais l’écart avec Lyon s’amenuise et même si l’OL est encore impérial sur la scène nationale, les Parisiennes n’ont jamais été aussi proches de basculer devant leurs rivales. « Ça se resserre, on arrive maintenant à ‘gratter’ un peu. Tant mieux pour nous, le travail paie toujours », affirme Laure Boulleau au micro d’Europe 1. « Tout le monde disait qu’on avait des individualités et pas une équipe, ce match a prouvé le contraire », surenchérit la défenseure parisienne Jessica Houara-D’Hommeaux. La milieu de terrain internationale allemande Fatmir Alushi, auteure des deux buts parisiens face à l’OL, est le symbole de ce PSG qui avance à grand pas. Recrue vedette de l’été dernier, elle s’est parfaitement intégrée au collectif et permet au club de passer dans une nouvelle dimension, celle de Lyon et ses vedettes internationales, comme la Suédoise Lotta Schelin ou la Japonaise Saki Kumagai.

…Mais Lyon reste encore devant. De là à dire que Lyon, éliminée pour la deuxième fois de suite à ce stade de la compétition, est en fin de cycle et que la passation de pouvoir est proche, il n’y a qu’un pas. Mais l’expérience acquise ces dernières années sur la scène continentale ne s’achète pas à coup de millions et Lyon a encore de la marge vis-à-vis de Paris. « Je ne pense pas qu’il y ait eu un transfert de témoin », conteste ainsi le président de l’OL, Jean-Michel Aulas. « Sur un match, une somme de talents peut faire la différence, mais le tournant aura lieu quand Paris sera champion, ce qui n’est pas encore, à mon avis, assuré. » Après 9 journées de D1, l’OL pointe en tête avec 2 points d’avance sur Juvisy (et un match en moins) et 3 sur le PSG.

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Si Lyon, qui a remporté les huit derniers titres de champion de France, n’aime pas être bousculé de la sorte, cette nouvelle opposition de choix qu’est le PSG ne peut avoir que des vertus bénéfiques sur le football féminin français, en termes de médiatisation, d’engouement populaire mais aussi pour la sélection nationale. Ces deux formations sont garnies d’internationales françaises, et le niveau est forcément nivelé vers le haut. Une aubaine pour la France, à quelques mois de la Coupe du monde 2015 au Canada.

Source : Europe1

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