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Gaia : « A chaque lancement, la même peur »

C'est de cette salle, la salle de contrôle Jupiter, qu'est donnée l'autorisation de décoller. © MAUD DESCAMPS/EUROPE1

C’est de cette salle, la salle de contrôle Jupiter, qu’est donnée l’autorisation de décoller. © MAUD DESCAMPS/EUROPE1

REPORTAGE – Europe1.fr a pu vivre de l’intérieur la journée de répétition générale avant le lancement qui emmènera le satellite Gaia dans l’espace.

L’info. A moins de 48h du lancement de la fusée Soyouz à bord de laquelle se trouve le satellite Gaia, une grande répétition générale, au plus près de la réalité, se déroule au centre spatial pour s’assurer qu’aucun grain de sable ne viendra perturber le décollage de la fusée. Mais jusqu’aux dernières minutes avant la mise à feu, tout est possible.

>> Suivez le lancement de Gaia jeudi matin en direct vidéo en cliquant ici

L’envoyée spéciale d’Europe 1 a pu vivre cette journée de préparation auprès des équipes de scientifiques et de techniciens, au sein du centre spatial de Kourou, en Guyane.

Une pluie battante s’abat par intermittence sur le centre spatial guyanais, le CSG. Une épaisse brume s’élève de la forêt tropicale qui entoure les installations et recouvre une grande partie des 700 kilomètres carrés de la base de Kourou. « La pluie ne nous a jamais arrêté », nous lance-t-on lors de notre entrée dans le centre de lancement Soyouz. C’est de là que seront allumés les réacteurs du lanceur russe, jeudi, à bord duquel se trouve le satellite Gaia. Néanmoins, les conditions météo seront observées à la loupe dans les prochaines 48 heures et jusqu’au moment du lancement. Si la pluie ne peut empêcher la fusée de décoller, le vent lui, peut compromettre le lancement.

Ne pas rater l’heure du départ. Contrairement aux satellites de télécommunication, le satellite Gaia, qui est une sonde scientifique, doit quitter Kourou à une heure bien précise, afin d’atteindre son orbite, le point Lagrange 2 situé à 1,5 millions de kilomètres, exactement au moment voulu. Si le lancement de la fusée était retardé ne serait-ce que de quelques minutes, alors Gaia ne pourrait pas atteindre sa position et remplir sa mission d’observation des étoiles. Jeudi 19 décembre, « le lanceur Soyouz devra donc s’envoler à 06 heures, 12 minutes et 19 secondes », heure de Guyane, explique François Barreau, directeur Soyouz chez Ariane Espace.

"Le satellite Gaia est un arpenteur"

>>> A 27 mètres au dessus du sol se trouve la coiffe de la fusée sous laquelle a été installé le satellite Gaia. Ce sont les derniers préparatifs avant le lancement. Exceptionnellement, l’équipe d’Europe 1 a pu se rendre sur la plateforme, au niveau du satellite, 48 heures à peine avant le décollage :

Décollage – 5 heures. A cinq heures du lancement, le compte à rebours s’accélère. Une réunion est organisée entre les équipe russes et françaises afin de déterminer si le lanceur peut être rempli ou non d’oxygène liquide à -180 degrés et de kérosène. Cette opération dite de remplissage durera jusqu’à 1 heure avant le décollage de la fusée. A cause de la différence de température entre l’oxygène liquide et l’air lourd et chaud de Kourou, la fusée se couvre de givre et sa couleur passe alors du gris foncé au blanc.

Gaia : "A chaque lancement, la même peur"

A 15 kilomètres de là, au centre Jupiter, la tour de contrôle du centre spatial, Aimée Cippe, directrice des opérations de seulement 39 ans, vérifie que toutes les conditions sont réunies pour autoriser le décollage et que les opérations sur le pas de tir se déroulent comme prévu.

Une vingtaines d’ingénieurs sont à ses côtés dans salle de contrôle :

Décollage – 1 heure. L’étape finale du lancement commence. Le portique métallique, c’est-à-dire l’énorme structure qui entoure la fusée , s’écarte de Soyouz. Quelques câbles d’alimentation restent branchés ainsi que deux mâts métalliques qui maintiennent la fusée. Trente minutes avant le lancement, tout le personnel qui était encore sur la zone de lancement, c’est-à-dire sur le pas de tir, doit évacuer la zone.

Décollage -15 minutes. Au centre de contrôle Jupiter, la tension est à son comble. Le silence est total dans la salle et le restera jusqu’au décollage de la fusée. A tout moment le lancement peut être interrompu et le compte a rebours stoppé.

Décollage – 10 minutes. L’étage frégate, qui est situé sous la coiffe de la fusée, et qui est donc la partie supérieure, passe en alimentation autonome. Cela signifie que les câbles électriques qui alimentaient cette partie de la fusée se déconnectent automatiquement et cette partie de la fusée se sert alors de ses batteries internes.

Gaia : "A chaque lancement, la même peur"

Décollage – 15 secondes. Les mâts métalliques qui maintiennent la fusée Soyouz se rétractent. Le lancement, le Pousk en russe, va être déclenché. Le moteur est allumé.

Décollage. Contrairement à une fusée Ariane qui met 7 secondes pour décoller, la fusée Soyouz en nécessite 17 ! Un temps qui semble une éternité pour les équipes qui observent avec angoisse la fusée qui quitte le sol. « J’ai fait quatre lancements de Soyouz ici à Kourou et à chaque fois c’est la même peur », confie du bout des lèvres le russe Valery Kapitonov, responsable technique du lancement.

A tout moment l’équipe de sauvegarde, chargée de surveiller la trajectoire de la fusée, peut décider de faire exploser le lanceur si celui-ci dévie. Une charge explosive a été placée à son bord et peut être activée à tout moment. Ce n’est que plusieurs minutes après le décollage que les équipes russes et européennes peuvent être sûr du succès du lancement et célébrer leur réussite.

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Source : Europe1

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