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Grève peu suivie à la SNCF, les négociations dans une phase décisive

Paris (AFP) – Le trafic SNCF était peu perturbé jeudi matin malgré la poursuite de la grève lancée par la CGT-Cheminots et SUD-Rail pour peser dans les négociations sociales qui entrent dans une phase décisive, et demander le retrait de la loi travail.

« Cela va mieux qu’hier », a indiqué un porte-parole de la SNCF, qui prévoit un retour à la normale pour vendredi.

En comptant les appels unitaires (avec Unsa et CFDT), il s’agit de la septième journée de grève des cheminots depuis début mars pour défendre leurs conditions de travail.

Comme prévu mercredi soir par la compagnie ferroviaire, il y a eu un « léger mieux » sur les TGV (4 sur 5) et, en région parisienne, sur le RER où le trafic est annoncé « quasi normal » sauf sur la ligne B où quatre RER sur cinq circulent malgré tout et le réseau Transilien (4 sur 5). Sur les autres lignes, les perturbations devaient rester identiques à mercredi avec 2 TER sur 3 (y compris bus de remplacement) et 6 Intercités sur 10.

A une quinzaine de jours de l’Euro de football, le gouvernement et la SNCF, transporteur officiel de l’événement, sont soucieux d’éviter un regain du mouvement la semaine prochaine, l’ensemble des syndicats représentatifs menaçant désormais d’une grève dure, reconductible de jour en jour, à partir de mardi soir.

Les négociations en cours entrent dans une phase décisive, avec deux réunions, jeudi au niveau de la branche, vendredi à la SNCF. Elles portent avec la direction de la SNCF sur un nouvel accord sur le temps de travail et, avec le patronat du secteur ferroviaire, sur une convention collective unique au secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé), en vue de l’ouverture élargie à la concurrence à partir de 2020.

« Ces deux journées sont décisives, tout le monde veut que ça se termine », a expliqué à l’AFP Roger Dillenseger (Unsa, deuxième force à la SNCF) en soulignant la « pression d’un mouvement reconductible » unitaire.

Le secrétaire d’État chargé des Transports Alain Vidalies, qui suit de très près ces discussions dont il a posé les bases dans un projet de décret, a dit espérer arriver à « une phase conclusive » à la fin de la semaine, et dans tous les cas avant le 10 juin, début de l’Euro.

Des séances théoriquement conclusives sont prévues les 1er et 2 juin par l’UTP (qui regroupe la SNCF et ses concurrents privés) et le 7 juin à la SNCF. 

Craignant à terme une course au dumping social, les syndicats veulent inscrire dans le marbre de la future convention collective les « conquis sociaux » de la SNCF, selon l’expression de la CGT, SUD allant jusqu’à réclamer que ce soit dans le futur décret.  

Les discussions achoppent encore sur les règles déclenchant des repos, le travail de nuit et les prises de service « délocalisées ».

Si les négociations n’avançaient pas, le mouvement serait « d’une autre dimension » que les dernières grèves menées à l’initiative des seuls syndicats CGT (premier) et SUD (troisième), marquées par une érosion de mobilisation, prévient M. Dillenseger, le porte-parole de l’Unsa.

Mercredi, la SNCF a recensé seulement 10,6% de salariés grévistes, trois fois moins que lors de la grève unitaire (CGT, Unsa, SUD, CFDT) du 9 mars (35,5%). 

Un employé de la SNCF en grève à Donges le 25 mai 2016. © AFP

© AFP JEAN-SEBASTIEN EVRARD
Un employé de la SNCF en grève à Donges le 25 mai 2016

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