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Grippe: la « pression » s'est un peu « relâchée », assure Marisol Touraine

Paris (AFP) – La « pression » liée à l’épidémie de grippe dans les hôpitaux français s’est un peu « relâchée » grâce aux mesures d’urgence mises en place, a assuré jeudi la ministre de la Santé Marisol Touraine, tout en affichant sa mobilisation à l’issue d’une réunion à l’Elysée.

« Depuis la mise en oeuvre des mesures que j’ai demandées, (la) pression s’est relâchée », a-t-elle affirmé, sur le perron du palais présidentiel.

La ministre avait évoqué mardi des services d’urgence « aux limites de leurs capacités » en raison de l’épidémie de grippe, intense cette saison, puis incité mercredi les hôpitaux à reporter davantage les opérations non urgentes pour désengorger les services hospitaliers.

« J’ai souhaité alerter, il y a quelques jours sur la nécessité de passer à un niveau supérieur de mobilisation de l’ensemble de nos hôpitaux (…). Ce message a été entendu et je remercie les hôpitaux qui ont fait en sorte d’aménager leurs organisations », a déclaré la ministre.

« Les hôpitaux aujourd’hui sont face à une situation de tension, ils ne sont en aucun cas débordés », a-t-elle aussi répété, à l’issue d’un point sur la situation avec François Hollande.

Plusieurs médecins urgentistes ont dénoncé ces derniers jours les fermetures de lits à l’hôpital ces dernières années, responsables selon eux de l’engorgement actuel.

Cette situation est le résultat de « 40 ans de gestion technocratique de nos hôpitaux, associant diminution de lits (…) et gouvernance purement économique », a critiqué le FN dans un communiqué, tandis que le PCF à appelé à « mettre fin à cette course à l’étranglement des services hospitaliers publics par l’austérité et la tarification à l’activité ».

Le chef de l’Etat a de son côté « souhaité saluer, remercier la mobilisation des professionnels hospitaliers et appeler à la mobilisation de tous face à cette épidémie », a rapporté Marisol Touraine.

Pour autant, « la mobilisation reste de mise » et « la vigilance s’impose » alors que « nous sommes en train aujourd’hui de passer le pic de l’épidémie », qui « va donc se poursuivre plusieurs semaines encore », a-t-elle averti.

– « Vague de grand froid » –

D’autant que « notre pays va connaître, dans les jours qui viennent une vague de grand froid, qui va bien évidemment avoir un impact sur la santé de nos concitoyens les plus en difficulté », a souligné la ministre.

L’épidémie de grippe saisonnière, due à un virus très contagieux, dure en moyenne neuf semaines.

Ces derniers jours, « nous sommes passés de 142 à 192 hôpitaux qui ont mise en place les mesures du plan +hôpital en tension+, qui aboutit à ouvrir des lits supplémentaires, rappeler du personnel, transformer des lits d’hospitalisation de jour en hospitalisation permanente », a précisé Marisol Touraine.

Toujours selon la ministre, « trente hôpitaux supplémentaires ont déprogrammé des activités médicales ou chirurgicales, non urgentes évidemment, pour permettre d’accueillir dans les meilleures conditions les patients malades de la grippe ».

La réunion de crise s’est prolongée pendant près d’une heure, au lendemain de propos alarmants de Marisol Touraine évoquant un bilan « probablement lourd » en perspective.

Outre le chef de l’Etat et la ministre de la Santé, y participaient le directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch, le directeur général de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, Christophe Devys, et des responsables hospitaliers comme le Pr Dominique Pateron, chef du service des urgences de l’hôpital Saint-Antoine à Paris.

En quatre semaines, 784.000 personnes ont consulté un médecin pour une grippe, d’après le réseau de surveillance Sentinelles-Inserm. Et depuis le 1er novembre, 52 personnes sont décédées en réanimation à l’hôpital, selon Santé publique France.

L’hiver dernier, l’épidémie avait touché environ 3 millions de personnes, mais n’avait pas entraîné d’excès de mortalité. Il y a deux ans en revanche, on avait constaté une surmortalité de 18.000 personnes, en partie attribuable à la grippe.

Marisol Touraine le 12 janvier 2017 à l'Elysée. © AFP

© AFP STEPHANE DE SAKUTIN
Marisol Touraine le 12 janvier 2017 à l’Elysée

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