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Heiva i Tahiti 2022 : troisième soirée sous le signe de la continuité

La 3e soirée du Heiva i Tahiti s’est déroulée jeudi à To’ata avec les troupes de danse, chants et percussions Ia Ori Te Hura en catégorie Hura ava tau, Tamariki Rapa en Tārava tuhaa pae, Te Pape Ora no Papofa’i en Tārava Tahiti et Tamariki Poerani en catégorie Hura Tau. 

En ouverture de la troisième soirée de compétition du Heiva i Tahiti 2022, c’est la troupe Ia ora te hura qui se présente en catégorie Hura ava tau. Poerani Germain et Reiarii Rochette ont fondé la troupe de danse en janvier 2018 pour sa première participation au Hura Tapairu. Aujourd’hui Poerani Germain prend seule la direction du groupe et le conduit au Heiva. Elle s’est fait notamment connaître en tant que chorégraphe de la troupe Tamariki Poerani au Heiva i Tahiti 2017 et au Hura Tapairu de la même année. Ia Ora Te Hura a choisi cette fois-ci pour thème « l’essence de la vie – Mana te iho o te ora ».

« Qu’est-ce que le mana ? Dans les temps anciens le mana est un pouvoir surnaturel détenu par les tahu’a. Pourtant le mana se trouve en toute chose, en tout être et en tout lieu. Matériel et immatériel, le mana s’incarne dans les tiki, les marae et leurs subsistances créent ce pouvoir magique à la fois bénéfique et destructeur. » Teura Camelia Marakai, l’autrice de ce thème, redéfinit à travers ce spectacle l’essence même de la vie. Le chef d’orchestre Tamatea Teraa se réjouit du travail réalisé en tandem, et se démarque avec l’emploi de pierres comme instruments musicaux. La chorégraphe Poerani Germain livre différents tableaux d’une grande précisions dans les pas et déplacements, ainsi que des costumes aux couleurs intenses.

Tamariki Rapa — Tārava tuhaa pae

Fondée en 1999, l’association Tamari’i Rapa no Tahiti devenue Tamariki Rapa en 2022 s’est donné comme objectif d’aider les élèves de Rapa poursuivant leur scolarité sur Tahiti. Elle a construit un foyer pour loger ces jeunes dans un cadre agréable et sécurisé, et sa principale source de financement est l’argent récolté aux Heiva et les ventes de spécialités culinaires de Rapa. En catégorie Tārava Tuhaa pae, le groupe interprète la légende de Kōpara devenu le père de la population de Nîau dans l’archipel des Tuamotu. De 2012 à 2018, ce chœur avait remporté pas moins de sept prix. Cette année, c’est Hugo Maruhi, chef d’orchestre, qui coordonne les voix.

Te Pape Ora No Papofa’i — Tārava Tahiti

C’est en 2014 que l’association « Te Pape Ora no Papofa’i » issue de la paroisse protestante de Tiroama voit le jour. Elle est actuellement présidée par Jimmy Haatani. Le groupe participe pour la première fois au Heiva i Tahiti en 2015 pour promouvoir l’histoire de Pā’ōfa’i auprès de la jeunesse à travers des chants traditionnels. Pendant quatre années consécutives le groupe ne cessera de figurer au palmarès du Heiva i Tahiti. Aujourd’hui, Te Pape Ora No Papofa’i en est à sa 5e participation, concourant dans la catégorie Tārava Tahiti. Ce jeudi, le groupe était dirigé par son jeune ra’atira’a ti’ati’a Teraimana Temauri présentant le thème de : « Vai’ete, te vai o te aroha  –  Vai’ete, source d’amour », sous la plume de Tetuionoarii Haatani et l’oreille de Myrna Tuporo-Teua.

Tamariki Poerani — Hura tau

Pour clôturer cette troisième soirée, c’est un groupe professionnel, Tamariki Poerani, qui a investi To’ata. En 1998, Makau Foster crée sa propre école de danse – académie de danse Tamariki Poerani – et participe au 1er Heiva des écoles. En 1989, elle prend la direction de la troupe professionnelle Tamariki Poerani. La troupe a ensuite remporté de nombreux prix au fil des années.  À l’issue de sa victoire au Heiva 2017 et au Hura Tapairu 2017, Makau décide de transmettre la direction de la troupe Tamariki Poerani à sa fille Kohaitevahinetapairu, mais continue à enseigner au sein de son académie de danse. En 2020, Tamariki Poerani a participé au festival Fa’aiho organisé par te Fare Tauhiti Nui avec son spectacle Te Varua o te ori.

L’année dernière, Tamariki Poerani a participé au festival Tahiti ti’a mai avec son spectacle Kahi Ka Tu et remporté avec ce spectacle le trophée de « gardien des savoirs ancestraux » au festival international  de danse de Nova Prata au Brésil. Pour ce Heiva, en catégorie Hura Tau, la troupe pose le décor et l’histoire avec un ‘orero loquace racontant la légende de Rogomatāne au regard bienveillant. La meilleure danseuse Matagi – Natalia – Louvat gagne l’adhésion du public.

Texte : Victoire Brotherson Sayeb

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