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Hillary Clinton, affaiblie physiquement et politiquement

Washington (AFP) – Hillary Clinton se reposait chez elle près de New York lundi au lendemain d’un malaise et de la révélation de sa pneumonie, un incident tant médical que politique exploité par les républicains à 57 jours de l’élection présidentielle américaine.

Pour enfoncer le clou, Donald Trump a annoncé qu’il publierait cette semaine un nouveau bulletin de santé, promettant une tardive transparence dans un domaine où les candidats à la présidentielle sont généralement moins secrets que cette année.

Mais le candidat républicain a préféré attaquer sa rivale sur un sujet qui pourrait se révéler plus dévastateur au plan politique: ses propos, prononcés vendredi soir et regrettés illico, sur la moitié des électeurs du milliardaire, qualifiés de « pitoyables », « racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes ».

« Tandis qu’Hillary Clinton vit sa vie derrière de hauts murs et protégée par des gardes du corps, elle raille et méprise les Américains qui travaillent dur et ne cherchent qu’à obtenir une fraction de la sécurité dont bénéficient nos politiciens », a déclaré Donald Trump à Baltimore.

Critiquée de toutes parts, l’équipe de la démocrate a annoncé que de nouveaux documents médicaux seraient rendus publics, dès cette semaine. Selon le porte-parole Brian Fallon, ils prouveront que Mme Clinton ne souffre d’aucun autre problème médical que la pneumonie. Elle reprendra sa campagne au milieu ou à la fin de la semaine, selon lui.

Ces documents viseront à contrer les insinuations émanant du camp conservateur quant à l’état de santé de la candidate. Donald Trump l’a lui-même souvent accusée ces derniers mois de manquer d’énergie. « Il se passe quelque chose », a-t-il soufflé dans une interview sur Fox News.

Ce n’est pas tant la pneumonie que le secret autour du diagnostic qui est reproché à la candidate démocrate à la Maison Blanche, qui fêtera ses 69 ans le 26 octobre.

Lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes des attentats du 11 septembre 2001 dimanche matin, Hillary Clinton s’est sentie mal à cause de la chaleur et, déshydratée, a été évacuée.

Un témoin l’a filmée, de dos, perdant l’équilibre, ses jambes semblant se dérober sous elle, et incapable de monter à bord de son véhicule sans l’aide de deux gardes du corps. Quelques heures après, elle est apparue tout sourire, assurant qu’elle se sentait bien. C’est la dernière fois qu’elle a été vue en public.

Il fallut plusieurs heures pour que son équipe se résolve à annoncer que la médecin de la candidate avait diagnostiqué une pneumonie deux jours auparavant, vendredi.

– Malaise politique –

« Avec le recul, nous aurions pu mieux gérer la situation et donner plus d’informations plus rapidement », a convenu sur MSNBC Brian Fallon, qui est lui-même tombé malade comme plusieurs collaborateurs du QG de campagne à Brooklyn.

« C’est quelqu’un qui instinctivement va toujours aller de l’avant, c’était son instinct vendredi après avoir appris qu’elle avait une pneumonie », a justifié le porte-parole. En soulignant que Donald Trump s’est illustré en refusant de publier ses déclarations de revenus, contrairement à elle.

Mais le flottement autour du diagnostic a relancé les soupçons envers l’ancienne Première dame, qui a toujours vigoureusement protégé sa vie privée.

« Une pneumonie, ça se traite avec des antibiotiques. Comment guérit-on d’un penchant malsain pour le secret qui crée des problèmes inutiles à répétition ? » a déploré sur Twitter David Axelrod, ancien bras droit de Barack Obama, dans une allusion au scandale de la messagerie privée d’Hillary Clinton.

Les conséquences de la maladie sur la suite de sa campagne dépendront de la forme de la candidate à son retour. Cela n’empêche pas médias et experts de spéculer sur la façon dont les démocrates pourraient changer de candidat si d’aventure Hillary Clinton devait abandonner.

Elle a jusqu’à présent seulement publié une lettre de son docteur en juillet 2015. Y sont décrits ses médicaments, dont des anticoagulants et des antihistaminiques contre les allergies saisonnières. Elle souffre aussi d’hypothyroïdie.

L’ancienne chef de la diplomatie a été victime de thromboses en 1998 et 2009 ainsi que d’une commotion cérébrale qui avait généré un caillot à la tête en 2012. Elle a vu double pendant deux mois et Bill Clinton a dit à l’époque qu’il lui fallut six mois pour s’en remettre.

Côté Trump, le médecin Harold Bornstein a publié en décembre 2015 une courte lettre, écrite de son propre aveu dans la précipitation, et à la formulation vague sur « l’excellente santé » du candidat.

Un souhait de prompt rétablissement est adressé à Hillary Clinton, près de sa résidence à Chappaqua, dans l'Etat de New York, le 12 septembre 2016. © AFP

© AFP DON EMMERT
Un souhait de prompt rétablissement est adressé à Hillary Clinton, près de sa résidence à Chappaqua, dans l’Etat de New York, le 12 septembre 2016

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